mercredi 31 août 2011

Acte 3


Très belle répétition.
Notre scénographe est épuisée.
Certains acteurs aussi.
Le niveau d'énergie du spectacle est plutôt dans un spectre élevé.
Et malgré la clim, le poids de l'atmosphère se fait rudement sentir...
Demain matin, pas de masques, pas de répétition musicale.
Repos.

Et pour ce qui est du dialogue avec le régisseur son, ce serait quelque chose comme ça (avec le régisseur général traducteur) :
- Moi : Heu... ce matin, on a réglé tous les niveaux un par un, non ?
- Le régisseur général (qui traduit au régisseur son) : mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok
... (j'abrège un peu)
- Moi : heu.. pardon, mais qu'est-ce que tu lui dis là ?
- Le régisseur général : ce que tu m'as dit.
- Moi : ah ? (ce qui veut dire intérieurement : putain, c'est pas possible, de quoi ils parlent ?)
- Moi : Et en fait, au début de la répétition, tu vois, les niveaux n'avaient plus rien à voir. Pourquoi ? (je rajoute tout en me disant : oh la la !)
- Le régisseur général : mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok mak mak bok teuh bok bok cheu pek pek pek pek bak bok bek pek pok bok bok...
(J'abrège)
- Réponse du régisseur son : ...
...
...
...
Bek bek
- Le régisseur général : il dit qu'il préfère regarder la répétition, pour lui c'est plus simple de voir les entrées, les sorties et les déplacements et de prendre ses repères de cette manière là plutôt que de faire des réglages à l'avance. Pour lui, c'est un peu abstrait.
- Moi : ah !... oui, oui... bien-sûr (intérieurement : il a dit tout ça là ?)
Et donc avant, c'était quoi le propos ?
Mystère....
Voilà, en résumé, nos deux mondes qui s'entrechoquent et ont quelques difficultés à se comprendre.

mardi 30 août 2011

Acte 2


Le décor se construit.
Aujourd'hui les bâches sont arrivées.
C'est magnifique.
Acte 2 en détails et en filage.
Un personnage qui a fait fausse route, refaire le masque, le costume, la musique et le jeu.
Pas d'affolement, je suis sûr qu'il n'est pas loin, même si cela va demander du travail supplémentaire (alors qu'on n'en a pas vraiment besoin).
J'ai fait plein de belles photos de spectacle aujourd'hui dont je suis très fier (fier des photos, fier du travail et fier de participer à cette aventure).
J'en mettrais bien plein sur ce blog, mais malheureusement, l'internet est super laborieux aujourd'hui.

Le monde cambodgien se révèle à moi, jour après jour.
C'est vertigineux.
Je n'ai pas le courage ce soir de retracer le parcours de la journée avec le régisseur son.
Si je peux, je le ferai demain.
En même temps, c'est quasi inénarrable !
:-)


lundi 29 août 2011

Retour au Chenla


Fabrication des masques ce matin : ça y est, les yeux ont été mis à jour, les faces ombrées et les élastiques posés.
Répétition et filage de l'acte 1.

Survitaminé pour employer une expression à la mode dans les critiques de spectacle... et très réjouissant :-)
Malgré le stress et la pression qui monte, malgré un acteur thyphoïdique en retard et des bâches constitutives du décor à refaire (pas les bonnes couleurs).
Cette semaine, c'est un acte par jour et un filage de l'acte à la clé.
Piscine, cantine, pluie, dodo.

dimanche 28 août 2011

Far niente


Far niente ou quasi, tout est dit.
Juste rédigé une demande de subvention auprès de la mairie de Marseille pour le prochain Bouillon, recherché quelques musiques et fait quelques "boucles" pour le spectacle.
En rentrant à Phnom Penh en tuk tuk, l'abondance des 4/4 et l'émergence des tours en construction de toutes parts nous laissent rêver (ou cauchemarder) à Phnom Penh dans 10 ans.
Un modèle de ville (américaine ? asiatique ?) où le patrimoine et le bien-être de chacun auront laissé place à une course effrénée à un capitalisme sauvage mené par des investisseurs sans scrupules.
Et où les tuk tuk ne seront plus qu'un vague souvenir...

samedi 27 août 2011

Pause


Réservé 3 bungalows dans une petite résidence à 7 km de Phnom Penh, histoire de couper un peu les ponts sans se faire un voyage épuisant.
On y est allé en tuk tuk avec monsieur "Yaya", rencontré par hasard hier soir et qui parle parfaitement français.
Du coup on a son numéro et on a un genre de tuk tuk particulier, c'est chic.

La résidence est bien située, au bord de la route où passe un trafic incessant.
Les propriétaires français, des messieurs à la soixantaine passée, originaires du sud de la France, nous ont accueilli direct (assailli ?) en nous déversant leur discours néo-colonialiste sans qu'on n'ait, évidemment, rien demandé.
Ici tout est payant ou interdit.
Mais les escla... les employés sont très gentils.
Abstraction, abstraction.
Il y a une piscine et des palmiers, alors de quoi se plaint-on ?

vendredi 26 août 2011

Fin de semaine compacte


Fin d'une rude semaine.
Chaleur, problèmes rencontrés avec les constructeurs de décor, retards, incompréhensions, malentendus,...
Dernière séance de répétition houleuse. Les acteurs sont en mode 33t, on recommence, on recommence, on recommence... on pète un câble.
Ah !
Ca a l'air de produire son petit effet.
Fin de répé impeccable, on a retrouvé un rythme presque normal et on a (enfin) fini l'acte V.
Les masques commencent à ressembler à quelque chose et normalement, ils devraient pouvoir commencer à jouer avec lundi après-midi.
Piscine extrêmement bienvenue (comme chaque soir mais là, encore un peu +).

Pourquoi les traductions sont toujours plus longues en khmer ?
Petit exemple :
1, 2, 3, 4, 5 se dit : mouoy, pi, bèy, bouone, pram
mais 6 se dit : pram mouoy (6+1)
30 se dit : sam soep
donc 37 se dit : sam soep pram pi
cent : mouoy roy (1 cent)
137 : mouoy roy sam soep pram pi
Etc.
Tout est comme ça ici, toujours beaucoup + long !!

jeudi 25 août 2011

Ca avance doucement

Les masques n'étaient pas secs ce matin et nous n'avons pas pu les démouler.
On a essayé de bosser le chant mais au milieu du bruit des perceuses et autres outils de construction du décor, on a finalement libéré les acteurs (qui de toutes façons ont du boulot de leur côté pour apprendre le texte).
J'ai passé une journée complète en recherche de musiques, écoute, montage.
Ce chantier là avance bien.
En revanche, les acteurs patinent un peu, certaines scènes en sont toujours là où elles en étaient il y a 2 semaines, nous avons à peine fini l'acte IV (on monte l'Avare, pour ceux qui n'auraient pas encore capté l'info) et pour le filage de demain, la fin se fera sans filet et assez sauvagement.
Il fait très chaud et très humide.
La pluie est de retour et cette météo là est épuisante.
Mais... puntaï (dit-on en cambodgien), on avance !!

mercredi 24 août 2011

Ca avance


Confection de la partie papier mâché des masques ce matin.
Puis recherche de musiques pour le "décorum" sonore.
Montage du décor qui avance : la maison est maintenant au complet (au niveau des structures).
Répétition réjouissante. La réunion d'hier a porté ses fruits.
Les acteurs investissent le décor avec joie et apprennent leurs textes.
Des soucis toujours avec un des constructeurs.
Bras de fer.
On avance.
On en est à l'acte IV.
Pour clôturer le V et faire un filage de la seconde partie vendredi ça va être serré.
Mais... qui sait ?
Aujourd'hui 36° à l'ombre.
Au premier plan, le metteur en scène, de dos, nu quasiment.
Et les matinées techniques du théâtre ne sont pas dotées d'air conditionné.
Ca dégouline.
Moi j'aime bien...

mardi 23 août 2011

1er filage


Petite visite matinale au marché russe.
Plutôt insupportable ces lieux habitués aux touristes.
Harcèlement.
Rien envie d'acheter.
Je n'irai plus qu'au marché O'Russei où l'on peut se balader tranquillement, dans le mépris le plus absolu du touriste que je suis.
Un bout du décor est arrivé (un escalier et une mezzanine), des costumes, de la lumière, un premier filage des trois premiers actes.
Ce qu'on appelle un "monstre".
Parce qu'en général, ça ne ressemble à rien et ça désespère tout le monde.
Alors oui, c'était un peu désespérant, mais pas tant que ça.
Il y a plein de belles choses.
Il faut juste que les acteurs s'autonomisent un petit peu et proposent des choses et surtout qu'ils apprennent leur texte.
Il reste à peine 3 semaines et il y a BEAUCOUP de boulot !
Personnellement, je suis assez confiant et assez peu atteint par les déboires quotidiens que nous rencontrons.
Pour l'instant :-)

lundi 22 août 2011

Costumes


Mal dormi.
Agité.
La nuit ça parle de tout autre chose.
Ca a des contours inquiétants, des perspectives effrayantes, des absurdités infranchissables, des démons enfantins.
C'est énorme et le matin c'est (presque) plus rien.
Levé tôt.
Arrivés au théâtre pour avancer sur les masques, on découvre que la terre n'a pas séché.
Mis les masques au soleil (qui commenceront à craqueler 2h après...)
Et travaillé sur les costumes.
Matinée productive à ce niveau et joyeuse.
Belle avancée esthétique !
Un vacarme épouvantable en milieu de matinée : juste la tour du plateau qui s'est écroulée laissant un technicien accroché par les mains à une perche au plafond. En dessous de lui, un amas de tubes hérissés...
Affolement, trouvé vite une échelle et réussi à le libérer avant qu'il ne lâche et... no comment.
Juste après, les techniciens étaient morts de rire.
Soit pour expulser l'émotion sans la montrer, soit parce qu'on n'a pas du tout le même sens de l'humour !
Mangé au CCF.
Parce que cet aprem, la répét a eu lieu au cinéma : installation technique oblige.
Bien avancé malgré les pannes de courant et la clim qui fonctionnait plutôt à bas régime.
Kossal est revenu malgré sa fièvre typhoïde.
Sauvé ! Sauvés !
Piscine, cantine, dodo.

dimanche 21 août 2011

Farniente


Voilà le lieu de notre villégiature de fin de semaine.
Dimanche repos.
Une petite réunion de travail (quand-même) pour préparer la semaine, dans un cadre un peu tristounet, mais bon, on s'adapte...


J'ai pas demandé à mes coéquipiers si je pouvais les afficher sur le blog, profitez-en, peut-être dans quelques heures, cette photo n'y sera plus...
Et puis retour en voiture sur une route mirifiquement ensoleillée.


samedi 20 août 2011

L'ïle du lapin


Pas de bol mon appareil est arrivé en bout de batterie juste avant d’arriver sur l’île.
Elle est située juste en face de Khep, à 20 min en bateau.
Khep, c’est quelques anciennes maisons abandonnées, qui ont été saccagées et/ou brûlées.
Quelques immeubles en construction (on imagine un genre de riviera d’ici quelques années, bouhou…)
Et des cabanes les unes à côté des autres qui servent de la bière et du poisson grillé aux touristes.
Une grosse statue de crabe. Une grosse statue de « sirène », les deux en bord de mer.
Un marché aux crabes.
Basta.
L’île du lapin, c’est « Lost ».
Une île déserte, des paillottes, la plage, la jungle.
Une poignée de touristes.
Pour une journée, c’est le paradis.
Beau temps, mer chaude, encore le poisson grillé.
Décompression assurée.
Et gros coup de blues en repartant.
Les vagues sont en dedans.

vendredi 19 août 2011

Fin d'une semaine chaotique

Surtout ne pas se mettre de pression, pas de stress, prendre les choses comme elles viennent, en essayant de ne pas focaliser sur le résultat. On a encore 3 semaines et seulement une petite pièce de 5 actes, ah ah ah !
Campés sur nos solides décisions, nous arrivons au théâtre où nous apprenons que l’acteur qui joue Harpagon est au CCF pour toucher son salaire.
« Prendre les choses comme elles viennent ».
Travaillons tous ensemble l’entrée chorégraphiée de Frosine.
14h45 : Harpagon nous a rejoint.
15h : panne de courant.
« Pas de stress ».
Nous allons faire la réunion qui était prévue à la fin de la répé.
- « Bon, chers amis acteurs, il nous reste 3 semaines, il va falloir mettre le paquet. C’est une course de fond, un parcours athlétique. Besoin d’énergie, d’investissement, d’autonomie. IL faut apprendre les textes et se donner à fond ».
« Pas de pression ».
15h30 : le courant est revenu.
La répétition ? Magnifique !
Pas d’inquiétude, tout va bien se passer.
17h30 : on arrête. La semaine a été éprouvante.
Et on a répété 2h1/2.
« Ne pas focaliser sur le résultat ».
Départ pour Khep, en bord de mer.
3h de route en taxi.
Anghor beer, riz, poisson grillé tout frais péché.
Stress ? Pas de stress !


L’île du lapin

Pas de bol mon appareil est arrivé en bout de batterie juste avant d’arriver sur l’île.
Elle est située juste en face de Khep, à 20 min en bateau.
Khep, c’est quelques anciennes maisons abandonnées, qui ont été saccagées et/ou brûlées.
Quelques immeubles en construction (on imagine un genre de riviera d’ici quelques années, bouhou…)
Et des cabanes les unes à côté des autres qui servent de la bière et du poisson grillé aux touristes.
Une grosse statue de crabe. Une grosse statue de « sirène », les deux en bord de mer.
Un marché aux crabes.
Basta.
L’île du lapin, c’est « Lost ».
Une île déserte, des paillottes, la plage, la jungle.
Une poignée de touristes.
Pour une journée, c’est le paradis.
Beau temps, mer chaude, encore le poisson grillé.
Décompression assurée.
Et gros coup de blues en repartant.
Les vagues sont en dedans.

jeudi 18 août 2011

Sensations


Brusquement un flot de sensations.
A commencer par les fruits du petit déjeuner (pour commencer par des sensations légères) : couleurs, formes saveurs. Moi qui aime les fruits le matin, je suis servi.
Le rapport au temps n’est pas du tout le même ici : il y a plusieurs journées en une seule.
La journée est plus longue en somme.
Est-ce du au fait que l’on va ici plus lentement ? Et que tout va plus lentement ?
Moins de temps passé sur l’ordi et internet rallongent aussi considérablement le jour !
On a failli se faire arrêter par des flics en allant en moto au théâtre avec F.
D’un seul coup, le boulevard est envahi et nous avons évité de justesse un coup de … ? Matraque, bâton ? Je ne sais pas… Zigzagué tant bien que mal pour leur échapper, pour ne pas se faire racketter. Tous les moyens possibles pour survivre. Misère, corruption.
On a mangé aujourd’hui dans le quartier des « barangs » (les blancs installés ici) et des touristes.
D’un seul coup, de voir un restau tout clean, confortable, joli et des plats allant de 5 à 7 dollars (!) avec des gens tout blancs (dont moi) qui n’ont aucun problème pour se les payer,
toute cette population occidentale, riche et visiblement inconsciente de sa posture m’ont sauté à la gueule, d’autant plus que j’en fais parti tout au long de l’année.
Depuis que je suis ici, je ne suis confronté qu’à une population cambodgienne qui vit en majorité de rien. Et le contraste avec notre mode de vie est brusquement… un flot d’adjectifs ou alors, pas d’adjectif du tout.
Même au Brésil, la misère n’est pas palpable comme ici.
Les pauvres ont déjà été éjectés à l’extérieur, dans les favelas.
Ici, les rues sont pleines gens la nuit qui dorment où ils peuvent : dans des cabanes, dans leur tuk tuk, allongés sur leur moto… Ils habitent encore le centre ville et Marseille à côté est ultra civilisée.


Le travail a été laborieux aujourd’hui parce que le peu de moyens fait que l’on droit tout faire et en même temps, et dans un temps très court : mise en scène, masques, musique, régie, assistanat, travail vocal et rythmique, ça fait beaucoup, beaucoup.
Trop. Du coup le travail s’en est ressenti aujourd’hui.
Philosophie du soir : je lâche (j’ai fini de bosser sur la musique hier à 1h et me suis levé ce matin pour continuer avant d’aller au théâtre, et puis encore toute l’après-midi et aussi en rentrant ce soir : au final pour pas grand-chose vu qu’entre temps il a fallu gérer aussi les autres postes).
Je ferai ce qui me paraît vraiment important, incontournable, pleinement, totalement et tant pis pour ce que je n’aurai pas eu le temps de bidouiller avec la musique.
Assister F. pour sa mise en scène et être dispo à 100 % pour les acteurs, c’est ça qui est véritablement incontournable.
Un des acteurs a chopé la fièvre typhoïde. Il est à l’hôpital et on saura demain quand est-ce qu’il revient 
Grosse pluie et chaleur, le climat par-dessus tout ça, et ça y est : je suis imbibé et je commence à régurgiter !

mercredi 17 août 2011

On avance


Les jours se suivent et ne se ressemblent fort heureusement pas.
Matinée au théâtre à commencer la confection des masques.
Chaque acteur créé un modèle en terre sur un moulage en plâtre de son visage.
Bonne nouvelle, ils ont vite chopé le truc et sont allés très vite dans l'utilisation des volumes, les déformations et les exagérations.
Deux étapes importantes encore : créer le masque en papier mâché sur ce moule en terre et créer un autre masque intérieur, adapté au visage de chacun, directement sur le moule en plâtre...
Je sais pas si vous me suivez très bien.
Il faudra ensuite coller les deux l'un sur l'autre.
C'est une très belle idée de notre maîkre à tous (c'est comme ça qu'on appelle notre metteur en scène), mais ça demande "un peu" de travail supplémentaire...
C'est pas comme si on avait un mois pour tout faire !
Après-midi de répét avec Rotana dans le rôle de Cléante : magnifique surprise.
On a quasi fini l'acte 1.
Une chanson à 6 ou 7 mise en place en moins de 30 min.
Encore un hic à résoudre vite : la clim qui s'arrête à 16h et fait monter la température ambiante au-dessus des 30°.
Pour travailler, je crois que ça va pas être possible, pas ê-tre.. possi-ble !

mardi 16 août 2011

Une journée compliquée


Qui a commencé avec ce blocage et ce déblocage budgétaire et continué avec l'acteur dont j'avais déjà parlé, "un peu" bloqué.
Passé plus de 2h sur une scène mais en vain pour finalement prendre la décision de troquer les rôles de Cléante et Anselme.
Anselme étant un deus ex machina présent, comme il se doit, dans les deux dernières scènes de la pièce, cela devrait limiter les dégâts.
Le pari est maintenant sur Rotana qui va jouer Cléante et qui est surtout... danseur.
Le théâtre est climatisé seulement 2h par jour.
La chaleur est épuisante.
Piscine, bulles, hammam.
Moto dop :
- Ah !! sir, do you recognize me ?
- Heu... yes, yes...(je ne le reconnais pas du tout, mais j'ose pas le dire, ça fait tout de suite raciste, genre : "ils sont tous pareils")
- Where do you go ?
- Street 111
- Ok.
Vroum, vroum....
- Yesterday you were with your baby !
- (merde, lui aussi est raciste et je suis "tous pareils") : mh, mh... yes, yes...
- Mak, mak, mak, mak, mak, mak, mak
- Yes
- Mak, mak, mak, mak, mak
- Ah ?
Vroum, vroum...
- That's it, we're arrived.
- But... it is not the street 111 !
- It is the same place than yesterday !
- Aaaaaahh ! ok !! but today we change the place
- Ah ah ! you're going to find your friend ?
- That's it
Vroum, vroum, vroum...
- It's here
- Write !
- You have to pay MORE because the travel was so long, you know !
- Beuh... non. Okoun, okoun shran.

Arrivée au théâtre Chenla

Ca y est on est au théâtre.
J'ai travaillé seul avec les acteurs tout l'après midi.
On avance sur les chansons et les chorégraphies, joyeusement et de façon créative.
P. et M. se sont un peu battus toute la journée pour essayer de débloquer le budget et lancer la construction du décor, mais en vain.
Piscine, cantine tous les quatre, raconté les dernières péripéties des uns et des autres.
Ce matin F. a annoncé que sans argent, on arrêtait le travail immédiatement et que l'on pouvait produire sans problème une esquisse sans costumes ni décor.
Une heure après l'argent était débloqué et les répétitions continuent !
J'vous jure...

dimanche 14 août 2011

Balade sur l'ïle de la soie


Décollé à 9h, pris un tuk tuk pour la journée.
Des motos, des motos, des camions, des 4x4, des 4x4, des vélos, des motos.
Pollution, pots d'échappement, chaleur, chaos.
Le bac.
Et puis l'île.
Du vert, du calme, pas de circulation (pas de route).

http://www.youtube.com/watch?v=fpF3pDrBCuc


Pas de restau mais trouvé un petit endroit où on nous a servi du riz et du poulet.
C'est une fête chinoise aujourd'hui que les cambodgiens commémorent aussi apparemment, personne ne travaille normalement et de toutes façons, il n'y a quasi que des maisons et pas de commerces.
Rencontré une tisseuse qui nous emmenés chez elle pour nous montrer son métier à tisser et nous vendre ses productions.
Très belles étoffes de soie.
Essayé le métier à tisser, ça demande un peu de coordination...
Payé pour continuer à circuler sur un chemin, pour arriver à un endroit où des gens nous demandent de l'argent.
Puis nous proposent de nous vendre on ne sait quoi.
Et que nous donnions l'aumône pour une femme aveugle.
On se pose 20 min pour tenter de faire une sieste sous des paillotes de fortune.
Et en partant, on nous demande de payer parce qu'on s'est allongés.
Traquenard à touristes, on voulait pas, mais on est tombés dedans quand-même.
Rentrés à 16h exténués.
Sieste et déluge.
La mousson c'est quelque chose !
La rue d'en bas n'est plus une rue mais une rivière : vraiment !!

samedi 13 août 2011

Une journée libre


C'était la première image du blog, avant mon départ. Le musée national. Prise sur internet. Cette fois-ci, c'est une photo prise en direct.
Bon, je l'ai vu ce musée mais je n'en suis pas ressorti bouleversé.
Des bouddhas, des Shivas, des Vishnus, des bodhisattvas (des bouddhas quoi...), de la vaisselle, des bijous, des outils, quelques pièces de 2 siècles avant notre ére, la majorité des XI, XIIèmes siècles période "angkorienne" et les outils du XIXème.
Oh ! ah !
Je m'ennuie, je m'en vais.
Je marche, je marche, un quartier, un autre quartier, un autre quartier, je marche.
Mais... c'est partout pareil.
Sauf au bord du fleuve où on trouve des restaus et bars à touristes.
Sinon c'est pourri partout, sale, vétuste.


Il y a des marchés partout qui vendent de tout donc.
Les cambodgiens sont des gens affables et rigolards, mais ils ne parlent pour la plupart ni français, ni anglais, ou alors si, anglais comme moi je parle anglais, autant dire qu'une conversation n'est pas envisageable.
Surtout que l'anglais avec l'accent khmer, il faut s'accrocher.
Bref, après quelques heures de marche, je me suis dit que c'était chouette d'avoir un projet ici, sinon, je m'ennuierais vite.
C'est mal de dire ça, parce que je suis à l'étranger, loin, loin et heureux qui comme Ulysse, mais c'est comme ça que je le ressens, hein ? alors je le dis tout de go.
Je m'en vais me faire une petite sieste avant de retourner à la piscine et puis ensuite un dîner/cantine, avant une sortie Phnom Penh by night ?
Il paraît que ce n'est pas la même ville la nuit...

vendredi 12 août 2011

Dernière journée au CCF


Aujourd'hui une journée en solo avec les acteurs
La dernière au Centre Culturel Français. Lundi on sera au théâtre Chenla.
Travail musical et chorégraphique.
On m'avait dit que les cambodgiens étaient très pudiques et très retenus.
Bon... ben, pas ceux-là. On peut dire qu'ils y vont à fond et que leur danse sur "Why don't you do right" n'avait rien à envier à l'entrée remarquée de Jessica Rabbit dans le dessin animé du même nom !
On continuera lundi l'élaboration des petites séquences musicales et chorégraphiques qui vont émailler la pièce.
Piscine, restau et une coéquipière malade d'un coup. Evanouissement, chute de tension, nausées, sueurs froides. Seul avec elle étalée par terre dans le restau pendant un temps assez long, je faisais pas trop le fanfaron, comme on dit.
Mais, nous voilà finalement rentrés.
Ouf.
Chouette week-end qui commence...

jeudi 11 août 2011

Prise de repères


Bon ça y est, 5ème jour à Phnom Penh et j'ai pris mes premiers moto dops tout seul.
Un moto dop, c'est une moto taxi.
Oui, je sais, il y en a qui se gênent pas, en arrivant, dès le premier jour.
Disons qu'il m'a fallu ce temps là pour me repérer un peu et ne pas avoir peur de me perdre.
Donc une petite visite du matin au marché central après une séance de travail avec F. pour préparer les prochains jours de répé où je serai seul avec les acteurs.
Acheté des fruits et sillonné les petites allées encombrées du marché couvert.
Des tissus, des bijoux, de la quincaillerie, des fruits et légumes, du poisson, de la viande, des petits plats mijotés et des soupes.
Un marché quoi...
Super après-midi de répé, ils sont formidables (au risque de radoter).
Piscine, tout seul... en moto dop, bien-sûr.
Même pas perdu, c'est cool.
Pas encore d'effet jet lag, ça peut encore tomber ce week-end, je vais rester vigilent !
Pas trop de pluie, pas trop de moustiques, ni de cafards (quelques dignes représentants, sans plus).
Demain dernier jour au CCF.
Lundi on passe au théâtre (+ loin, mais beaucoup + spacieux, mais climatisé seulement 2h/jour !! Mf, faudra voir...)

mercredi 10 août 2011

Une journée "ordinaire"


Préparé le travail ce matin (recherche de musique et "articulations pédagogiques"), cantine midi, atelier exercices liés au travail de répé, répé de la fin du quatrième acte et des premières scènes de l'acte V, piscine, cantine du soir.
A noter : les chats ici ont, pour la plupart, la queue coupée.
Les feux rouges, les priorités, le sens de la marche : des notions que l'on peut ici oublier. On passe dans les interstices.
Moi j'adore. D'ailleurs c'est ce que l'on fait à Marseille mais en s'insultant.
Ici, on rit.
"Quelques" soucis de budget, de salaires pour les acteurs, de devis pour la construction du décor, l'idée d'une maison à démonter pour la remonter sur scène, ce serait moins cher !
Oui, le décor, c'est une maison.
Et une répétition aux petits oignons.
Un petit dessert maison cuisiné par notre traductrice : patate chaude et potiron servis chauds dans leur sirop.

mardi 9 août 2011

Premier essayage costume


Travail de recherches musicales ce matin, petite cantine à midi (où que l'on mange, c'est un ravissement et en plus ce midi, c'était 3$...).
Atelier d'impro musicale : grosse surprise, ça part au quart de tour, très libre, ludique et imaginatif, là aussi, un régal !
Premiers essais de costumes : j'adore Maître Jacques en cochon clown (peut-être clown, c'est trop !!).
La maquette avance, demain les devis du décor sont présentés à la production.
On a trouvé du plâtre qui prend et donc on va pouvoir avancer sur la fabrication des masques.
Travail du 4ème acte.
Gros combat, un des acteurs un peu (beaucoup)bloqué.
Mais quand-même, de très beaux résultats, très enthousiasmants.
Et puis, petit rituel piscine et cantine du soir.
On prend déjà ses petites habitudes :-)

lundi 8 août 2011

Premier jour de répétition


Nuit agitée, couloirs et coulisses de théâtre, inquiétudes et angoisses mélangées à une relative quiétude. Contrastes.
Ce matin relativement tôt au CCF (Centre Culturel Français) pour rencontrer l'équipe. Visité l'atelier de confection de masques et rencontré 4 des 10 acteurs.
Retourné à la maison voir et revoir la version de l'Avare de Louis de Funès.
Vraiment... c'est pas bien !! :-(
Et rencontré tous les acteurs en commençant la répétition par une série d'exercices que F. m'a laissé dirigé. Bonne idée. Les choses sont tout de suite calées et se passent d'explication.
Ils sont très agréables, enthousiastes et énergiques.
Après, il y beaucoup de choses à transmettre, pas à pas, avec beaucoup de patience et de pédagogie.
Ces acteurs connaissent très bien le coulé et l'ondulation, mais pas trop les ruptures et les images fixes, par exemple.
Ce sera intéressant de voir ce que l'on pourra inventer pour les emmener sur ce terrain moins connu pour eux...
On arrive très bien à suivre le texte en cambodgien, quand on a le texte en français sous le nez, et même, on arrive assez vite à s'en passer.
Ca, c'est une grosse surprise !
Une petite piscine pour se délasser (même s'il ne fait pas une chaleur insupportable, cela demande beaucoup d'énergie et on est + vite fatigué qu'à l'habitude), quelques achats, une nouvelle petite cantine trouvée dans le quartier, et voilà la journée achevée.

dimanche 7 août 2011

Premier dimanche à Phnom Penh


Après une nuit complète, un jour plus clair et ensoleillé, la visite au marché Orüsseï est passée comme une lettre à la poste. Marché couvert où l'on trouve absolument de tout sauf des touristes.
Où l'on égorge les poulets, l'on laque les têtes de porc et où le fumé des poissons fumés se lient harmonieusement aux relents de tripailles et aux vapeurs d'encens.
Un régal.
Des motos, des motos, des motos,des scooters, des mobs, des scooters, des scooters, une mob, des motos, trois tuk tuk, un taxi et des klaxons, des klaxons, des klaxons.
LA balade en moto à travers la ville, près du "wattneum" (une grosse pagode sur une colline), sur le pont offert par les japonais à la ville, sur les quais, la grande poste, la masseuse, les jolies boutiques où je reviendrai fouiner, le restau où l'on peut boire un café et manger une salade, pour finir à la piscine, lire le prologue de l'Avare, puis sous les doigts, les mains, les bras, les pieds de la masseuse chinoise pendant 2h.
Un coup de supermarché, acheté plein de trucs que je ne sais pas ce qu'il y dedans et mangé une soupe locale où l'on balance soi-même ses ingrédients au fur et à mesure dans le marmiton d'eau bouillante.
Ici 22h... 17h à Marseille.
Demain lever 7h45... 2h45 à Marseille.
J'ai une petite appréhension !

samedi 6 août 2011

Atterrissage


Entre la photo de la veille piochée sur internet, resplendissante et lumineuse, et la 1ère photo prise dans la voiture entre l'aéroport et l'appartement à Phnom Penh, grise et misérable, le contraste est saisissant.
Entre le ciel d'été de Marseille et celui gris plombé d'ici, la première impression n'est pas des + réjouissantes.
Je n'ai quasi pas dormi dans l'avion.
Bref, ma vue est passablement brouillée.
J'ai vu des scooters, des motos, des mobylettes en pagaille.
De 1 à 4 personne par bécane.
Seul le conducteur est casqué (la loi du port du casque obligatoire est passée il y a 2 ans, pour .. les conducteurs seulement).
Des pagodes, des voix amplifiées, des klaxons, des gens masqués, de la pollution.
Un appartement grand et fonctionnel, mais basique.
Alors ici, comment ça se passe ?
Bien.
Les comédiens sont sympathiques et vaillants, l'ambiance est bonne, la traduction est presque finie, la fabrication des masques a commencé, une maquette du décor est en construction.
Ce soir, mes camarades m'emmènent manger dans un endroit par eux repéré.
Je me laisse faire.
Vraiment, je suis stone.
Demain balade en scoot dans la ville et sûrement piscine.
Et puis lundi, j'observe, je prends des repères, vite.
Et youpi, le travail commence !

vendredi 5 août 2011

Veille de départ



J'ai profité à fond de ces derniers jours d'été avant la mousson.
Je ne suis pas surexcité, ne réalisant pas vraiment que, dans un peu + de 24h, je serai à l'autre bout du monde.
En même temps, j'ai eu d'autres préoccupations qui m'ont obligé à vivre seulement le moment présent, intensément.
La vie me propose quelques points d'interrogation dont ce voyage.
Alors voilà, je vais vivre ce premier point d'interrogation et puis ensuite, je verrai...
J'ai dans ma valise un faux cul, deux perruques, 12 rouleaux de gaffeur, du paracétamol générique, de l'aspro effervescent, des affaires que j'avais prévu de donner à Emmaüs et que je laisserai là-bas...
Objectif : ramener une quinzaine de kilos de poivre de Kampot et 2 cornes de buffle.
Quoi ?