samedi 22 décembre 2007

5ème jour de répétitions

On peut dire que le rythme est soutenu et l'intensité de travail au RV.
Ce qui fait qu'il m'est difficile d'être aussi régulier dans la rédaction de ce blog.
En extrèmement résumé :
- nous avons rencontré un groupe de trois musiciens formidables qui vont participer au spectacle ("Les Tourtons", c'est le nom du groupe. Les tourtons ce sont une spécialité de beignets fourrés à la pomme de terre de Gap, très bon et très léger).
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- la peinture du décor a commencé
- sophie, l'assistante à la mise en scène est arrivé aujourd'hui
- hier soir, j'avais une grosse boule de fromage blanc à la place du cerveau.

Pour mieux expliquer : apprenez un texte par coeur, mais pas trop quand-même et dites-le très fort en tombant dans un précipice à chaque fois que vous dites un mot contenant la lettre P, en vous écrasant contre un mur à chaque fois que vous tombez sur la letre R et en modelant quelque chose dans l'espace à chaque lettre I.
Le tout avec deux autres personnes, qui disent le même texte et avec d'autres contraintes sur d'autres lettres.
A la fin de la soirée, il ne reste qu'à faire couler du miel sur la tête et à déguster.

Mmmhh!

mercredi 19 décembre 2007

Hamlet à Gap : 1ère journée de répét

Les répétitions ont commencé.
Le vieux piano bastringue, et le décor sont arrivés ce matin.
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Le décor en pièces détachées et brut de décoffrage, et le piano cadre en bois, innacordable (ça fait partidu projet).
Tout est là, en vrac, y’a plus qu’à rassembler les morceaux.
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A tous les niveaux dailleurs.
Ce sera un Hamlet en vrac, ultra millimétré je pense, mais complètement explosé.
A la manière des films de Lynch.
Une interrogation sur la filiation.
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Une traversée dans l’inconscient, où le rêve et le cauchemar sont parties prenantes de la réalité du théâtre, qui lui-même n’est pas vraiment réel, mais rend compte de notre humanité, elle, bien réelle !
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Un gros travail de construction, déconstruction, en somme.
Le prince Hamlet démontant lui-même son propre mythe.
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Avec, en sus, une interrogation sur les prolétaires (datée du 19ème, a-t-on vraiment progressé depuis ?)
« L’ordre social existant est un scandale à suffoquer la nature ! [...] Mais quoi ! Ils sont nés là-dedans, c’est une vieille histoire [...]
- Eh oui ! Levez-vous, un beau jour ! mais pour qu’alors ça finisse ! Mettez tout à feu et à sang ! Ecrasez [...] les castes, les religions, les idées, les langues ! Refaites-nous une enfance fraternelle sur la Terre. [...]
Ils sont [...] encore trop lâches devant l’infini. Qu’ils gobent bouche bée un [...] philanthrope quelonque, qui leur chante : « Enrichissez-vous ! »
(Tiens, tiens, ça nous rappelle quelque chose ?!)
Et dire que j’ai eu un instant ma folie d’apôtre [...] !
Ne soyons pas plus prolétaire que le prolétaire. Et toi, Justice humaine, ne soyons pas plus forte que Nature. [...]
Le bon vieux Progrès ou le retour à l’état de nature.
En attendant, bon appétit, et amusez-vous bien dimanche. »

mardi 18 décembre 2007

Départ pour Gap

Nous y voilà à nouveau.
Après une semaine de répétitions en juillet et 3 semaines en septembre, c’est la dernière ligne droite.
Répétitions du 19 décembre au 14 janvier.
1ère au théâtre de la Passerelle le 15 janvier.


Après un voyage sans encombres, confortablement installés à cinq + les sacs de chacun pour un mois « à la neige », dans notre petite Clio collective, nous nous somes installés dans notre gîte surchauffé (j’adore).
Le paysage est sublime.


Retour au collectif, donc. Tout de suite au Monoprix tous ensemble, tous ensemble, oui.
Pour les courses de petit déjeuner que nous prendrons pendant un mois tous ensemble, oui.
Ce collectif-là, c’est du gâteau pour ainsi dire (et du qui fait plaisir, oui).

Le théâtre nous a invité un spectacle de danse. : « Mille départs de muscles ».
Un regard porté sur l’univers des salles de gym.
Bon, en fait, on s’en fout.
Ca m’a pas énervé, ça m’a pas amusé, ça m’a spécialement ennuyé, ça m’a juste laissé presque totalement indifférent.
Pas beaucoup d’imagination : quelques idées mais pas développées, des ébauches de poésie, de burlesque ou de pathétique, mais timides, timides…

En revanche, on est attendus et accueillis comme des coqs en pâte : on connaît tout le monde.
La compagnie travaille ici depuis plus de quinze ans, alors forcément.
Hamlet a été annoncé en public avant le début du spectacle de danse.
Les quatre représentations sont pleines.
Alors, y’a plus qu’à.
Glps.

dimanche 16 décembre 2007

Rencontres, retrouvailles, hasards et questionnements

Première rencontre par blogs interposés aujourd'hui. Rachida dite Rachtaquouère.
Rien à voir avec la Dati (c'est affreux comme certains prénoms peuvent se teinter de trucs qu'on aime pas).
Heureuse rencontre, je trouve, dûe au hasard (?)
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Dans le même temps, je reçois un coup de fil de mon ami Adrian, comédien de rue qui sillonne le monde et que je n'ai pas vu depuis longtemps. On s'est vu un peu plus tard dans la soirée.
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Sans son lit...
Il était accompagné d'une élève de l'Ecole des arts de la rue, à Marseille. Prisca, italienne, heureuse rencontre aussi.
Elle doit faire un stage en avril/mai avec une compagnie de la région, et nous, c'est la période où nous répèterons "Le Crabe et le Hanneton", spectacle de rue.
Heureux hasard (?)
Rachida vient d'Algérie et le personnage principal de "Retour au Désert" s'appelle Adrien. Sa soeur Mathilde revient d'Algérie : quel hasard !
Il y a des moments dans la vie où tout semble s'imbriquer, s'emboiter et se mêler subtilement et harmonieusement. Les voitures s'arrêtent pour vous laisser passer et les gens vous sourient.
Et quelque part, au même moment, tout au fond, il y a un endroit de soi qui veut tout casser, fuir, disparaître.
C'est comme si c'était trop.
Comme qui dirait une part de soi qui cherche la merde à tous prix.
Bon, ok.
Je l'entends et j'écoute.
Mais, surtout, ne pas lui laisser la moindre chance de prendre la plus petite décision qui pourrait influer le cours de ma vie.
Gnac.

samedi 15 décembre 2007

A propos de l'avant-dernier blog

Un rectificatif a été apporté à la citation à propos de Louis de Funès.
Remontez de deux jours dans le blog pour + de précisions...

vendredi 14 décembre 2007

Sainte Jeanne à Bordeaux

Ca faisait bien longtemps que je n'étais pas revenu à Bordeaux.
La ville a beaucoup changé.
Tout est beaucoup plus "clean", comme partout.
Rien ne dépasse, tout est très beau, presque luxueux sur les quais.
Plus de SDF, plus de misère ?
Ce "clean" là que l'on retrouve de + en + dans toutes les villes de France, me sort très nettement par les trous de nez, comme on dit. Ca pue le libéralisme réactionnaire et hypocrite qui veut toujours faire croire qu'il fait bon vivre dans un pays ou le centre des villes est bien conforme à un idéal esthétique et ultra-formaté et où l'on trouve de + en +, dans toutes les périphéries, des laisser pour compte, des pauvres gens, tas d'incapables parasites qui méritent bien leur misère ?

Bref, j'étais quand-même heureux de visiter mon frère bordelais qui vend son pain bio tous les matins, sur les marchés.
Et suis à la fois soulagé et triste de jouer la très certaine dernière de Sainte Jeanne des Abattoirs.
C'était une équipe et une aventure formidables.
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On ne sait pas quand sera la prochaine fois où nous nous retrouverons tous sur un plateau de théâtre.
Y aura-t-il un prochaine fois ? Nous l'espérons tous.
Ste Jeanne écrite en 1929 pose des questions sur ce monde capitaliste, et maintenant libéral, dans lequel on vit et interroge notre humanité contradictoire.
Avec surtout des questions plus que des réponses.
Et un petit message d'espoir :
"Tout ce qui est depuis longtemps inchangé PARAIT inchangeable".
"Debout les damnés de la Terre !"

mercredi 12 décembre 2007

Nico nique les plus faibles


"Si je deviens président, je serai un De Funès servile avec les puissants, ignoble avec les faibles".
Au bord de la piscine d'un grand hôtel à la Réunion, qui c'est qui a dit ça à votre avis ?
Un qui connaît par coeur la filmographie de Louis de Funès et malheureusement rien d'autre, question cinéma (et sans doute question un tas d'autres questions...)

dimanche 9 décembre 2007

Penser : c'est fatigant ?


D'accord, c'est l'occasion de faire une expo extérieure de parodies marseillaise d'affiches de cinéma, d'accord c'était un UGC, mais quand-même c'est un cinéma de moins au centre de Marseille.
Encore un signe supplémentaire d'une certaine culture qui s'effrite.
Au profit de grands complexes, de culture de masse starac' et autres "Vous aussi vous êtes un artiste".
Sous couvert de démocratisation des moyens de diffusion parallèles et d'accès à la notoriété (vous aussi, passez à la télé), on se décervelle de plus en plus.
Jusqu'à ne plus rien savoir, ne plus rien connaître ni comprendre du monde dans lequel on vit ?
C'est ça le grand projet libéral : décerveler pour mieux soumettre ?
Robin des Bois à l'envers :
"Au secours Robin ! sauve les riches et les puissants de ce monde".

L'Europe est un pays via Koreus

samedi 8 décembre 2007

On n'a rien sans rien

"Pour voyager, faut pas rester immobile".
(C'est pas de moi)

mercredi 5 décembre 2007

Dernier jour au Brésil


Sur cette photo, comme le vent avait soufflé depuis deux jours, on peut voir la couche de pollution au-dessus de la ville. Parce qu'il y a un contraste entre le ciel pur et le ciel pollué.
En temps normal, il n'y a que le ciel pollué, alors on a l'impression qu'il n'y a pas de pollution, en tous cas, on ne peut pas la voir.
Mais là, si. C'est chouette.
Voilà, l'audition est terminée.
La dernière journée a été rude parce qu'il y a un "élément perturbateur" qui s'est infiltré dans le groupe et c'est dommage parce que ça s'est fini sur une note un peu triste et tendue.
Il y a beaucoup d'éléments à différents niveaux qui rentrent en ligne de compte pour la décision finale.
La production ne vient-elle que de Sao Paolo, ou bien vient-elle aussi de Rio ?
Auquel cas, garde-t-on des acteurs de Rio ou non ?
Du coup quels comédiens choisir pour quels rôles ? Pour certains rôles ils ou elles (plutôt elles d'ailleurs) sont plusieurs très bien et le choix est difficile et même un peu douloureux.
Certains (certaines) sont déjà distribués(ées).
Il faut d'ores et déjà les prévenir, mais en leur précisant que la production n'est pas finalisée et qu'on leur demande un engagement pour juin, juillet sans avoir tous les éléments matériels et financiers en main.
C'est un genre de casse-tête, quoi...
On aura rencontré au final, plus d'une centaine de personnes dans cette aventure. C'est l'avantage d'aller au Brésil pour travailler.
Et on a déjà croisé à plusieurs reprises des gens qu'on connaît, par hasard, dans la rue. C'est un des paradoxes de cette mégapole.
Je retiendrai entre autres choses, la spontanéité et la chaleur des embrassades (on se sert dans les bras comme si on se connaissait depuis toujours, j'achète un short dans un magasin et la vendeuse m'embrasse en partant : ça change !)
Les fruits et les jus de fruits en abondance.
La chaleur humide qui me fait aimer la pluie (moi qui aurais tendance à m'apparenter au lézard et à briguer le cagnard et la caillasse).
Et une liste longue d'autres choses que je rédigerai, peut-être, plus tard, quand j'aurai pris un peu de recul sur ce voyage très chargé en émotions fortes.
Ce qui est formidable, c'est de se dire qu'on revient en juin et que l'on va travailler avec des gens qu'on a choisi parce qu'on aime leur travail, leur présence, leur énergie.
Sur une pièce qu'on aime de plus en plus, au fur et à mesure qu'on la travaille.
Dans un projet qui privilégie le collectif et le partage.
Je ne sais plus comment nommer cette chance !

mardi 4 décembre 2007

4 décembre à Sao Paulo


L'animal que l'on voit sur la photo n'est pas un mouton comme on pourrait le croire mais un caniche.
Le caniche de Ottavio chez qui nous avons fait la fête dimanche soir à grandes rasades de caïpirinia, comme il se doit....
Les Paulistas aiment visiblement beaucoup les caniches et... les teckels.
Moi, ce que j'en dis...
A suivre, une petite liste pour compléter la précédente :
"Ta" provient de "Ta bon" qui provient lui-même de "esta bon" pour dire "tutto a posto", "c'est ok", "tout va bien".
Rapidou pour vite.
Ninguen pour personne.
La carpette (prononcer "carpetchi en avalant légèrement le "i" à la fin du mot) pour la moquette (à Rio, sur la moquette on était hors-jeu).
Junio, jullio pour juin, juillet (c'est quand on revient).
Socorro ! pour au secours ! (quand le personnage Plantières dans la pièce s'est fait rasé la tête par Mathilde).
Et on se disait que dire "Ta!" à quelqu'un, même si ça part d'une bonne intention, c'est quand-même pas très sympa.
D'accord, c'est plus sympa que "gros tas", mais quand-même...

lundi 3 décembre 2007

3 décembre à Sao Paulo


En arrivant on se demandait si on disait : « obrigado » à un homme et : « obrigada » à une femme, que l’on soit un homme ou une femme.
Nous avons obtenu une réponse ferme et définitive à cette douloureuse question.
C’est très simple : les hommes disent « obrigado » et les femmes disent « obrigada » aux hommes comme aux femmes.
Par exemple aujourd’hui, une comédienne à la fin de la journée est venu me dire à moi, qui suis un homme, « obrigada ».
Comme j’avais enfin compris comment ça marche, je ne lui en ai pas tenu rigueur.
C’est fou les trucs qu’on apprend, mine de rien !
Petite liste de mots appris en portugais du Brésil :
Caïpirinia
Bonde
Bom dia
Boa tarde
Boa noite
Obrigado
Maracuja
Agua sem gas
Cha
Pao de açucar
Azeite
Camaroes
Peixe
Arroz
Frango
Carne
Queijo
Abacaxi
Uvas
Pudim
Acai
Acerola
Largo
Praça
Rua
Tudo bem ?
Ola !
Tchau !
A conta, por favor
Desculpa
Quanto custa…?
Nada
Você
O centro
O museu
A praia
O mercadou
A direita
A esquerda
Aqui
Quando ?
Hoje
Antes
Depois
Domingo, secunda feria, terça-quarta-quinta-sexta féria, sabadou
Um, dois, três, quatro, cinco, seis, sete, oito, nove, dez, vinte, trinta, quarenta, cinqüenta, sessenta, setenta, ointenta, noventa, cem
Perdão !
Ta !
Alors bon, d’accord, ça fait pas encore des super conversations,mais quand-même, c’est un début…

samedi 1 décembre 2007

1er décembre à Sao Paulo


Rien de très palpitant à raconter depuis deux jours.
Je me suis offert une demi-après-midi de repos pour sillonner un peu cette ville.
La seule chose vraiment intéressante que j'ai vue est cet immeuble tout blanc que l'on voit sur la photo et qui ressemble un peu à l'Empire Stade Building.
Du haut de ses 34 étages, on a une vue indescriptible, à 360° sur une mer d'immeubles qui occuppent tout l'espace, à perte de vue.
C'est à dire que, où que l'on tourne le regard et aussi loin que l'on puisse regarder, on ne voit que des immeubles, des immeubles, des immeubles.
Et des routes, et des kilomètres et des kilomètres de voitures sur ces routes.
Un cauchemar !

Il n'y a rien à faire ici à part aller voir des spectacles, des films ou des expos.
Mais le soir, on est tellement naze et tout est tellement loin, tellement embouteillé en permanence, que l'on reste près de La Paulista (la grande avenue près de laquelle est notre hôtel).
On barbote dans la piscine chauffée à 35° et après on s'étale sur son lit en regardant des épisodes de la saison 4 des Sopranos.
Wahou ! Palpitant !
La première étape d'auditions est terminée.
Des chiffres ?
85 personnes auditionnées, 28 sont retenues pour la semaine prochaine.
14 lundi, 14 mardi.
Il n'en restera au bout du compte que 10, dans lesquelles seront aussi inclues les personnes éventuellement choisies à Rio.
Ca va être très dur parce qu'il y en a plein qui sont biens et sympathiques et qu'on aurait sans doute envie de revoir.
Mais voilà, c'est comme ça.
En tous cas, c'est une vraie rencontre avec tous ces acteurs brésiliens, Catherine et Koltès.
Méthode de travail, univers, confrontation des différents types de jeu...
La plupart des acteurs que nous avons vu sont très "physiques"et ont une formation corporelle très poussée. Mais souvent, aucun lien n'est fait avec le texte. Ca donne une succession de je bouge, et puis je parle, et puis je rebouge, etc.
Et le texte n'est adressé à personne, ni au public, ni à un partenaire. Et la parole ne naît pas de l'action.
Et il y en a plein aussi qui improvisent autour du texte. Ou ils le disent en boucle, ou bien il répète la même phrase 3, 4, 5, 6 fois.
Beaucoup réagissent vite aux indications de Catherine.
Et dès qu'on met de la musique tout le monde danse : ça, c'est vraiment chouette !

jeudi 29 novembre 2007

Sao Paulo du 29 novembre


L’audition continue.
Toujours dans une plutôt très bonne ambiance.
La ville m’apparaît de plus en plus violente.
Nous avons croisé un enfant pauvre, sale, pieds nus, cheveux hirsutes.
Il y en a très peu dans le centre qui, on le sent, a « bien été nettoyé ».
L’hôtel de luxe dans lequel nous sommes reflète une vie ou la mort imprègne le hall, les couloirs : le factice clinquant cache la misère des relations humaines réduites à néant.
A l’image de cette « mégalopole » où les immeubles errigés veulent affirmer une puissance et compenser on ne sait quelle misère affective ou psychologique.
L’expression du libéralisme triomphant dans sa plus totale absurdité.
Malgré tout, à 18h, complètement compressés dans le métro, les gens continuent de sourire et de se parler !
Comme la nature à Rio qui saisit la moindre occasion de reprendre ses droits sous cette pluie tropicale et dans cet air saturé d’humidité, l’humanité sans doute luxuriante, elle-aussi, ne se laisse pas si facilement anéantir ?
J’aime à le croire.

mercredi 28 novembre 2007

Sao Paulo du 28 novembre


Second groupe d’audition passé aujourd’hui.
Plus que 48 personnes à voir avant la constitution du groupe du «second tour».
Trajet en voiture assez long, dans la ville pour aller voir un spectacle.
La misère est très forte, les gens sont dans un abandon beaucoup plus grand qu’en France.
Le crack fait des ravages terribles et de l’intérieur à l’extérieur de Sao Paulo, on traverse ce fameux monde bi-polaire que nous élaborons tous ensemble chaque jour.
Ouais !
Le spectacle était en fait un parcours dans un train fantôme, dans une cacophonie extrême de chanteuses et chanteurs lyriques, mélangés à un chanteur de karaoké massacrant « If I where a rich man » en brésilien et à capella, et tout un tas de sons, bruits, extraits d’opéras de Wagner et Verdi confondus.
Des nains, des personnages en costumes d’époque dansant sur de la musique d’un groupe brésilien, jazz-bossa, formidable, des sorcières, des assassins, un christ étendu mort dans un cercueil ouvert.
Un cauchemar très digne d’un film de Lynch, sauf qu’on était dedans jusqu’à circuler dans une petite voiture électrique sur un rail.
Enfantin et horrible à la fois.
Transposition de la violence de Sao Paulo.
J’ai adoré.

mardi 27 novembre 2007

27 novembre à Sao Paulo


Un premier groupe de seize personnes auditionnées aujourd'hui.
Plutôt éprouvant de se retrouver de ce côté-ci de la barrière.
Et même temps, C. propose un vrai travail et donne beaucoup d'outils pour que ce ne soit pas seulement une audition.
Et les participants sont tristes que ça ne dure pas plus longtemps, alors, on ravale ses inquiétudes...

Petite ballade dans les rues. Ici tout est à une longue distance de tout et en croyant ne parcourir qu'un intervalle entre deux stations de métro, il m'a fallu 1/2h pour rentrer à l'hôtel.
Je ne sais pas si nous allons avoir le temps de voir grand chose de Sao Paulo.
Ici, on prépare noël en grand comme il se doit. Les rues sont remplies de ce genre de déco sublime.
Il y a même un immeuble entier, entièrement consacré au Père-Noël.
C'est mer-veil-leux !!
Gloups.

lundi 26 novembre 2007

Sao Paulo

Changement radical.
De la ville de bric et de broc, au bord de la mer avec ses ruelles pavées et ses habitants qui prennent le temps de vivre, à la ville hyper urbanisée, immense (le centre ville est aussi grand que Paris), avec ses 11 millions d'habitants (+ les 19 millions de la région métropolitaine), ses 15000 tonnes d'ordures par jour et ses 150km de rues bouchées, il n'y a eu qu'une heure de vol.

Logé dans un hôtel de luxe de 22 étages, on est loin de la maison au bord de la jungle !
C'est assez excitant ce changement radical et cette nouvelle ville à découvrir.

L'audition a commencé : ils ne sont finalement "que" 82 comédiens et comédiennes.
5 groupes de 16, en gros, un par jour de mardi à samedi.
Pour rester à 20 ou 30 de lundi à mercredi de la semaine prochaine.
Cet après-midi, on a travaillé tous ensemble, groupe par groupe, à tour de rôle.
Cela s'est passé au mieux, je pense, avec du travail, des échanges et du plaisir.
Mais c'est une acrobatie incroyable de repérer toutes ces personnes en si peu de temps en entendant parler uniquement espagnol et portugais, pour moi qui ne parle aucune des deux langues !

On a mangé dans un restaurant juif italien : c'est à tomber à la renverse tellement c'est bon.
Ca change des repas à Rio plutôt gras et compacts.
Le pudding italien, c'est un genre de crème qu'on n'a même pas l'impression d'avoir en bouche tellement elle est légère !
Les gens ici aussi sont accueillants et serviables. Le contact est facile.
Beaucoup + de gens parlent ou italien ou français.
Et, paraît-il, les paulistas sont aussi fêtards qu'à Rio : ça promet !

dimanche 25 novembre 2007

Derniers jours a Rio

Samedi
Il y a un petit artisan au-dessus de là où on habite qui fabrique des objets (personnages, animaux) à partir de matériaux de récup, voire de fonds de poubelles.
Transformer le merdier en poésie et en humour, ça doit rendre optimiste.

Dernière journée de travail avec les cariocas (habitants de Rio).
Tout s’est passé au mieux avec les contraintes de l’exercice : à la fois audition et workshop. Je pense que tout le monde a beaucoup appris et exploré, nous compris.
Une dernière soirée au pied du Pain de sucre dans un restau en terrasse au bord de l’océan, copieusement arrosée de caïpirinia (encore : la troisème en six jours).



Et puis une dernière escapade dans le quartier de Lapa qui est le quartier festif de Rio, le samedi soir.


Du bruit, du monde, de la musique, des gens partout sur les trottoirs, ambiance joyeuse, décontractée et conviviale.
Fini la soirée dans notre petite piscine pour désaouler un peu avant d’aller dormir.

Dimanche matin, c’est le jour de relâche.

On sent comme une fatigue, allez savoir pourquoi…
Un petit tour au marché pour acheter quelques fruits pour la diète et retour à la casa pour une sieste collective avant notre départ, ce soir, pour Sao Paulo.



C’est un peu dur de quitter Rio, ça aura vraiment été un coup de cœur, même si, on le voit bien, il y a beaucoup de gens dans une très grande misère.
Il y a le savoir-vivre.
Savoir vivre.
Sourire, être aimable et gentil et attentionné, ne pas se prendre au sérieux.
Bordel général mais pas agressif.
Vacarme, brouhaha, bruit permanent mais somme toute assez harmonisé.

« Petit bémol » : trente assassinats par jour à Rio.
Ca calme.

samedi 24 novembre 2007

Rio le 22 novembre


Le travail continue. Le groupe évolue, se dessine. L’ambiance est bonne.
C’est un peu laborieux parce qu’il y a plusieurs personnes qui sont quand-même très à côté de la plaque.
Les règles du chœur commencent à être bien intégrées.
Il n’y a persone qui corresponde aux deux rôles principaux : Adrien et Mathilde.
Il reste le groupe de Sao Paulo. On appris qu’il y avait 105 inscrits !
Ce sera donc une audition et plus du tout un workshop. L’abattage, c’est pas très réjouissant comme perspective, mais c’est aussi une des règles du jeu. Bon.
Vu un autre spectacle, moins intéressant que le cabaret de Copacabana.
Beaucoup de lumières changeantes et massives (tout bleu, tout rouge, tout vert : ambiance concert de rock !), beaucoup d’accessoires.
L’histoire d’un poète brésilien dont je n’ai pas retenu le nom.
Les acteurs ici, sont souvent musiciens aussi.
Fabrizio (qui participe au workshop) joue de façon égale de la guitare, des percus, de l’accordéon et chante. Et possède en plus, une grande maîtrise du mouvement.
A 25 ans, ça énerve un tout petit peu !
Grande leçon d’humilité.

Après le spectacle, on est allé manger sur un largo (petite place au milieu d’une rue).
Des petites pizzas vendues par un monsieur assis devant son petit four, entouré de petites tables et de petites chaises. Comme qui dirait, on joue à la dinnette !
Le tout copieusement arrosé de caïpirinia, ou la la.
Tudo bem !!

mercredi 21 novembre 2007

Rio le 21 novembre


Balade dans le quartier de Lapa près de Santa Thérésa où on loge, pour voir le théâtre de Enrique Diaz, metteur en scène avec lequel nous étions censés collaborer.

On travaille avec des comédiens venus d’horizons différents.
Ils sont une douzaine (ça dépend des jours, car ils y en a qui travaillent ou qui jouent le soir).
Dans la seconde partie du voyage, nous serons à Sao Paulo avec un nouveau groupe : ils seront 20.
Sur ces deux groupes, Cath en retiendra 10 et avec la troupe de Marseille, nous serons donc 15 au final.
Nous travaillons déjà sur « Retour au Désert » de Bernard Marie Koltès.
Et la création est prévue en juillet à Rio, après 6 autres semaines de répétition.
Devrait s’en suivre une tournée au Brésil, puis en France.
Mais tout reste à faire au niveau production.
Voilà à peu près où nous en sommes.
Nous travaillons toujours très intensivement
Le groupe commence à exister, mais c’est un peu laborieux parce que les niveaux sont disparates, mais aussi parce qu’ils n’ont pas du tout l’habitude de ce genre de travail et qu’ils sont très imprégnés d’un jeu naturaliste induit par les télénovellas, ultra et omniprésentes sur les écrans, dans les inconscients et également dans la vie des comédiens qui n’ont que ce moyen pour gagner leur vie en faisant leur métier.



Vu ce soir un spectacle de cabaret formidable où nous sommes allés, invités par un comédien du groupe.
A l’autre bout de la ville vers Ipanema.
Berlin années 20 et thème du spectacle autour de l’exploitation des femmes et de leur victimisation dans l’industrie du sexe.
Ce voyage se passe comme un rêve.
Le Brésil est chaleureux et accueillant et à ce niveau là, en France, on est vraiment des bœufs.
Surtout ne pas revenir aigri !

20 novembre a Rio


Enfin, nous sommes montés au Corcovado.
Lieu mythique, après le Pain de Sucre, pour se dire que vraiment, on y est.
Ultra-touristique, ok, on s’en fout, on y est !
Et Le Christ, d’accord, il a des trous dans les mains, d’accord.
M’enfin quand-même, il est plus sur sa croix, il est en vie, c’est quand-même un peu plus sexy comme symbole. On a encore du chemin à parcourir, mais aumoins ça enlève une couche de morbidité.
Et puis il est tout en haut à Rio. Quand on y est, on a plus envie de chanter des airs d’Antonio Carlos Jobim que « Jésus revient », par exemple. Ca fait tout de suite plus envie.
Mais bon.
Le temps se maintient au relativement beau, c'est-à-dire sans pluie et sous une grosse chaleur très humide (80% d’humidité dans l’air, paraît-il).
On a travaillé très intensément et des esquisses pointent un peu le bout de leur nez et commence à donner du sens à ce « Retour au Désert » franco-brésilien.
Le sens qu’on donne aux choses au théâtre n’a pas toujours d’explication rationnelle.
Leçon du jour.
Surprise, je croyais que l’on pouvait toujours trouver ou mettre ou décider d’un sens rationnel aux choix artistiques se raportant à un spectacle.
Bonne nouvelle : là encore, il y a des surprises et l’irrationnel fait place au scientifiquement démontrable et ça me ravit.
La science, ses preuves et sa rationnalité qui occuppent tout le terrain, ça m’a toujours un peu énervé.
Ici, tout est plus aléatoire, incontrôlé, moins péremptoire.
Ca fait grand bien à tous les étages !



Et ca, c'est en sus ( si j'ose m'exprimer ainsi), les couilles de Hulk suspendues aux arbres et qui n'ont jamais repris leur taille normale...

mardi 20 novembre 2007

19 novembre a Rio


Ici, il fait trop chaud, alors les gens se promenent en maillot dans la ville, ca change...
C'est a Copacabana, ce matin.
On a repris les repetitions avec les bresiliens. C'est tres intense. Ils ont l'habitude d'un jeu tres naturaliste et nous, on leur propose completement autre chose : travail de choeur, precision et demesure. Il faut lutter pour ouvrir les imaginaires mais l'equipe est de bonne volonte et petit a petit, des espaces s'ouvrent, l'ecoute s'installe avec les silences incontournables qui les accompagnent.
Apres plusieurs heures de concentration intense, on s'est finis dans un bar pres de la casa, a coup de caipirinia et rentres passablememt emeches, en riant comme des tordus, melangeant tour a tour espagnol, portugais, anglais et meme italien.
On est contents de vivre cette experience et d'etre la, au Bresil.
Quelle chance !

lundi 19 novembre 2007

Dimanche a Rio


Apres une soiree passee a "la foire du Nordest" (ventes de fringues, artisanat, bouffe en tous genres et orchestres pour danser comme un bal folk un peu salsa mais sans les pas !), passe la journee a Ipanema.
Marche de hyppies avec vente d'artisanat en tous genres (bijoux, tissus, bibelots,...) et bouffe a tendance africaine, franchement appetissante et finalement, franchement degueu.
Puis baignade sur la plage d'Ipanema, le 18 novembre (18 novembre, je me baigne sur la plage d'Ipanema, je me le suis repete un certain nombre de fois pour essayer de realiser).
Ballade dans le quartier, mange une noix de coco avec son lait, un peu verte, vu des danseurs de Capuera dans la rue, trouve une cle USB (!) et rentre a la casa en taxi.
Pris une capiniera (un genre de punch tres doux au gout, mais tres fort en vrai) dans un bar magnifique (ancienne maison coloniale, toute en exterieurs sur deux etages).
Dodo rapide, un peu pete quand-meme...

19 novembre a Rio


Ici, il fait trop chaud, alors les gens se promenent en maillot dans la ville, ca change...
C'est a Copacabana, ce matin.
On a repris les repetitions avec les bresiliens. C'est tres intense. Ils ont l'habitude d'un jeu tres naturaliste et nous, on leur propose completement autre chose : travail de choeur, precision et demesure. Il faut lutter pour ouvrir les imaginaires mais l'equipe est de bonne volonte et petit a petit, des espaces s'ouvrent, l'ecoute s'installe avec les silences incontournables qui les accompagnent.
Apres plusieurs heures de concentration intense, on s'est finis dans un bar pres de la casa, a coup de caipirinia et rentres passablememt emeches, en riant comme des tordus, melangeant tour a tour espagnol, portugais, anglais et meme italien.
On est contents de vivre cette experience et d'etre la, au Bresil.
Quelle chance !