jeudi 18 août 2011

Sensations


Brusquement un flot de sensations.
A commencer par les fruits du petit déjeuner (pour commencer par des sensations légères) : couleurs, formes saveurs. Moi qui aime les fruits le matin, je suis servi.
Le rapport au temps n’est pas du tout le même ici : il y a plusieurs journées en une seule.
La journée est plus longue en somme.
Est-ce du au fait que l’on va ici plus lentement ? Et que tout va plus lentement ?
Moins de temps passé sur l’ordi et internet rallongent aussi considérablement le jour !
On a failli se faire arrêter par des flics en allant en moto au théâtre avec F.
D’un seul coup, le boulevard est envahi et nous avons évité de justesse un coup de … ? Matraque, bâton ? Je ne sais pas… Zigzagué tant bien que mal pour leur échapper, pour ne pas se faire racketter. Tous les moyens possibles pour survivre. Misère, corruption.
On a mangé aujourd’hui dans le quartier des « barangs » (les blancs installés ici) et des touristes.
D’un seul coup, de voir un restau tout clean, confortable, joli et des plats allant de 5 à 7 dollars (!) avec des gens tout blancs (dont moi) qui n’ont aucun problème pour se les payer,
toute cette population occidentale, riche et visiblement inconsciente de sa posture m’ont sauté à la gueule, d’autant plus que j’en fais parti tout au long de l’année.
Depuis que je suis ici, je ne suis confronté qu’à une population cambodgienne qui vit en majorité de rien. Et le contraste avec notre mode de vie est brusquement… un flot d’adjectifs ou alors, pas d’adjectif du tout.
Même au Brésil, la misère n’est pas palpable comme ici.
Les pauvres ont déjà été éjectés à l’extérieur, dans les favelas.
Ici, les rues sont pleines gens la nuit qui dorment où ils peuvent : dans des cabanes, dans leur tuk tuk, allongés sur leur moto… Ils habitent encore le centre ville et Marseille à côté est ultra civilisée.


Le travail a été laborieux aujourd’hui parce que le peu de moyens fait que l’on droit tout faire et en même temps, et dans un temps très court : mise en scène, masques, musique, régie, assistanat, travail vocal et rythmique, ça fait beaucoup, beaucoup.
Trop. Du coup le travail s’en est ressenti aujourd’hui.
Philosophie du soir : je lâche (j’ai fini de bosser sur la musique hier à 1h et me suis levé ce matin pour continuer avant d’aller au théâtre, et puis encore toute l’après-midi et aussi en rentrant ce soir : au final pour pas grand-chose vu qu’entre temps il a fallu gérer aussi les autres postes).
Je ferai ce qui me paraît vraiment important, incontournable, pleinement, totalement et tant pis pour ce que je n’aurai pas eu le temps de bidouiller avec la musique.
Assister F. pour sa mise en scène et être dispo à 100 % pour les acteurs, c’est ça qui est véritablement incontournable.
Un des acteurs a chopé la fièvre typhoïde. Il est à l’hôpital et on saura demain quand est-ce qu’il revient 
Grosse pluie et chaleur, le climat par-dessus tout ça, et ça y est : je suis imbibé et je commence à régurgiter !

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