dimanche 23 mars 2008

Le Cabaret Des Hommes Perdus

Il y a des coïncidences bavardes qui se passent de tout commentaire, non ?
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Vu hier soir au théâtre du Gymnase à Marseille : "Le Cabaret Des Hommes Perdus".
Impressions mitigées.
L'écriture et la mise en scène sont vieillottes et frisent parfois le ringard.
Il reste quand-même l'idée de faire un cabaret sur des thèmes pas évidents à aborder : la pornographie et le corps objet, l'homosexualité avec ses excentricités, ses "chemins de perdition" et son égocentrisme, le sida, ...
Le dernier tiers du spectacle décolle et on se laisse prendre par l'humanité des personnages qui se rapprochent un peu de "Priscilla, folle du désert".
Il y a quelques chansons bien senties, notamment : "Moi et mon moi", qui résume assez bien la problématique de toute l'histoire !
Bons chanteurs malheureusement pas toujours très bien dirigés. Mention spéciale à Sinan Bertrand, le grand personnage travesti que vous pourrez apercevoir sur la vidéo qui suit.

Bande Annonce "Le Cabaret des Hommes Perdus"

mardi 18 mars 2008

Oscar Et Moi



Nous avons repris aujourd'hui les répétitions de "Oscar Et Moi". Pour cette semaine, c'est au théâtre du Jeu de Paume à Aix. Quelle chance.
Mise en espace d'un couple amoureux (une danseuse : Virginie Coudoulet-Girard et un musicien (qui danse aussi) : Philippe Domengie) et mise en formes de leurs inconscients.
Très imprégné que je suis de ma récente lecture : "Le Livre Du Ca" de Groddeck (psychanalyste allemand contemporain de Freud), c'est passionnant de chercher l'incarnation sur un plateau de théâtre de nos symboles, associations, projections, pulsions et de tous ces mécanismes qui nous constituent.
Passionnant de penser que le "ça" n'a pas d'âge, qu'il n'a pas de sexe ou plutôt, qu'il possède les deux indifféremment, qu'il ne pense qu'à l'auto-satisfaction, qu'il n'aspire qu'à retrouver le giron maternel tout en cherchant sans cesse à s'en échapper.
Un peu mis à distance, c'est inquiétant par moments et très souvent, cela devient burlesque.
En tous cas, c'est une belle rencontre et une magnifique opportunité de m'essayer à la mise en scène.
Promis, c'était pas prémédité...
Le Nomade Village : le site

lundi 17 mars 2008

Autour du mythe de Lilith


Aujourd'hui, troisième intervention dans un collège de Marseille pour présenter le spectacle "Lilith" (l'histoire de la première femme chassée du Paradis parce qu'elle refusait de se soumettre à Adam) et débattre avec les élèves de l'égalité hommes/femmes.
Après avoir parlé de l'excision, à la question : "est-ce que vous savez ce que c'est un clitoris ?", la réponse n'a pas tardé de la part d'une élève :
"ah oui, il y en a en Afrique !"
Et il n'y a rien à dire, c'est parfaitement exact.

dimanche 16 mars 2008

Cueillette


Pourquoi ça me ravit autant la cueillette des asperges sauvages ?
Oui, oui, on est encore allé ramasser des asperges dans les calanques. Ca devient une manie à cette époque. A défaut de champignons.
Alors je disais, ça me ravit sans doute parce que c'est gratuit, il y en a à profusion, c'est le printemps qui s'annonce, le romarin et les genêts sont en fleurs.
Et à chaque pas dans les broussailles, mon coeur bondit dans ma tête et me dit sans pouvoir s'arrêter :" la vie est belle, la vie est belle, la vie est belle !"
En fait, ça me rend complètement niais et c'est pour ça sans doute que je suis ravi...
Heureux les simples d'esprit...

samedi 15 mars 2008

Big Pang


Aujourd'hui, j'ai eu une conversation philosophique sur l'origine du monde avec le tenancier du pressing de la rue St Michel.
La couleur est apparue, lorsque le prisme est apparu.
Et le prisme est apparu quand un certain gaz s'est évaporé du globe terrestre (me demandez pas, je ne me souviens plus duquel exactement).
Quand on meurt, il ne reste plus que du gaz que l'on peut visualiser sous la forme de feux-follets.
A l'origine : des gazs et après la mort aussi.
Nous ne sommes qu'un gaz.
D'où le bien-être ressenti quand on lâche un pet.
C'est comme une respiration fondamentale, un mouvement de la vie.
Est-ce un hasard si l'on utilise, en français en tous cas, les mêmes phonèmes pour désigner pet et paix ?
Méditation de pressing à consommer avec modération...

dimanche 9 mars 2008

Enjambe Charles


C'est le titre du dernier spectacle de Sophie Pérez et Xavier Boussiron à Beaubourg à Paris.
Désolé pour l'info tardive, ça finit aujourd'hui...
Un spectacle qui met en joie !
Difficile d'en rendre compte cependant.
On sent que tout est très travaillé de la scéno (Sophie Pérez est plasticienne au départ) à la mise en scène et au jeu, et pourtant, il reste une impression de magma mal léché, où tout semble en vrac et où les acteurs se laissent aller à toutes sortes de débordements absurdes et hilarants, sans avoir une réelle notion du temps et du rythme que l'on doit "habituellement" imposer à un spectacle.
Bref, ça ne ressemble à rien.
Ou plutôt si : ça ressemble à tous ces moments qu'on passe entre amis où on rigole comme des tordus sur des grosses conneries, sauf que là, ils ont "juste" eu l'idée de le mettre en scène.
Des instants de vie mis bout à bout donc, avec un atelier de poterie, un florilège de chansons d'Aznavour avec imitation à la serpe (j'adore), et une rencontre avec Louise Bourgeois, sculptrice française qui travaille, entre autres, sur la fragmentation du corps et le rapport à l'autre.
On navigue à vue, quelque part dans l'inconscient.
Et comme on y est (dans l'inconscient), il semble que tout soit permis et ils se le permettent.
Il y a un truc qui court tout le long du style : "on en a rien à foutre", pas de morale, pas de limite, comme nous quelque part, quand on a bu ou quand on rêve.
C'est vrai, on croit rêver, et c'est très jouissif !

Ci-après, une image d'un autre spectacle de Sophie Pérez : "El coup du cri Andalou".
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samedi 8 mars 2008

Gutten Tag

J'ai été tagué (c'est un jeu de bloggueur) par la Rach'
et donc je dois :
* Mettre le règlement sur le blog (c'est ce que je suis en train de faire, là, tout de suite).
* Mentionner six choses/habitudes/tics importants pour moi.
* Taguer six personnes à la fin du billet en mettant le lien de leur page perso.
* Avertir personnellement les personnes taguées.
Je suis joueur, donc je joue.
Mais je n'ai personne à taguer, désolé, les quelques peu que je connaisse en blog sont déjà tous tagués. Alors de mon côté la chaîne s'arrête, niak.
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* Avoir toujours le sentiment d'avancer, en tout, même si ça doit passer par des périodes de stagnation ou de régression.
* Accepter d'être un gros con, vilain et pas gentil (rien que de l'écrire ça me soulage, dis-donc !)
* Je déteste la mort et on a beau me dire :"c'est normal, tout le monde y passe", je continue de revendiquer le droit à la vie éternelle, tout de suite, là, dans cette vie.
* J'adore prendre un café, le matin, à une terrasse ensoleillée, seul avec un bouquin ou le journal, ou avec un ou une ami(e), à se raconter des trucs qu'on se dit surtout quand on est que deux en tête à tête.
* J'ai toujours peur d'être étouffé ou étouffant. Je suis adepte de l'indépendance et accroc au collectif. Pas toujours facile à gérer...
* Je trouve que, quand-même, il y en a qui exagèrent de raconter à tout le monde quand est-ce que je me lave les dents ou si je ronfle la nuit. Qui ça intéresse, je vous le demande. Et en même temps j'adore qu'on parle de moi gentiment comme le fait cestui_là !
(comprenne qui pourra)

mercredi 5 mars 2008

Pélerinage parisien

Premier retour à Paris depuis l'arrivée de Didier à Marseille.
En arrivant à la gare de Lyon, je ne prends plus, désormais, le métro direction République.
Je suis un touriste dans cette ville où j'ai vécu pendant 20 ans.
Ca fait comme un petit choc, quand-même.
Un deuil à faire, le sentiment momentané d'être un peu perdu.
Dans une période qui a quelque chose d'agité et d'inconfortable dans la tête.
Et le lendemain matin, en marchant sous la pluie, il y avait écrit ça sur le trottoir :
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Je suis sans doute complètement narcissique mais je l'ai pris pour moi et ça m'a fait du bien !
Merci Melle 2Nuit.

dimanche 2 mars 2008

Bach Coltrane


C'était vendredi soir à la Station Alexandre, à Marseille. Un concert de 2h avec le quatuor Manfred, Raphaël Imbert (sax), Jean-Luc Di Fraya (voix, percus), Michel Peres (contrebasse) et André Rossi (orgue).
Un moment de grâce pure.
Une vraie rencontre entre Bach et Coltrane sur le terrain de l'écriture et de l'improvisation.
En direct, sans bidouilleries de machines ou de collages pour bien nous faire comprendre les parallélismes de compositions.
Des musiciens hors pair, un travail exigeant et humble, un vrai désir de donner au public présent en le considérant dans toute son intelligence et sa sensibilité, avec force, émotion et humour.
Des corps et des visages transfigurés et nous public, moi en l'occurence, hérissé de tous mes cils vibratiles du début à la fin, recevant, recevant avec gratitude et émerveillement.
On nous parle du mysticisme, point commun entre Bach et Coltrane.
Pas forcément dans un rapport à Dieu mais dans une transfiguration de notre simple condition terrestre. L'expression de ça dans du concret quel qu'il soit.
Et là, mention très spéciale à Jean Luc Di fraya.
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A la première note qui sort de son gosier, on sent qu'il se passe quelque chose d'inhabituel.
Quelque chose de très grand, très vaste, très ample, puissant et léger à la fois.
Et puis il chante : "He nevuh said a Mumbalin'World" (negro-spiritual) et là, l'émotion enfle jusqu'aux sanglots, impossible à maîtriser, comme un bon gros chagrin d'enfant qui remonte des profondeurs. Et on a juste envie qu'il ne s'arrête jamais de chanter, celui-là !
Et on pense à beaucoup d'autres qui chantent, qui ont une sorte de succès et là on pleure encore, mais ce ne sont plus les mêmes : on est juste navré que l'humanité s'entraîne à descendre si bas alors qu'elle pourrait grimper si haut...

J'ai eu la sensation, plus que la compréhension, très exacerbée à cet instant de l'importance d'être au plus près de soi et de l'urgence de se débarasser de tous les à prioris, les préjugés et les idées reçues sur ce qu'il est bon de faire ou de ne pas faire.
Juste s'écouter et se redemander sans cesse, qu'est-ce que j'ai à dire, moi ?
Comment je veux le dire ?
Sans se préoccuper de savoir si tout ça est bien raisonnable, bien cadré, cadrable, convenable, convenu, ou au contraire absolument original, nouveau, surprenant.
Juste une connexion à son désir et à son être le plus organique, même si à cet endroit on a le sentiment de n'être rien de plus qu'une amibe...