dimanche 27 janvier 2008


En réponse à ma petite critique assassine du film de Ken Loach, une amie m'a répondu ceci :
" J'ai lu sur ton blog ton avis sur le film de Ken Loach qui te pète les couilles ce qui est ton droit.
C'est tout de même le seul à faire des films réalistes que j'apprécie beaucoup.
Oui, on vit dans un monde pourri (nous en sommes épargnés et toi et moi car nous sommes tout de même nantis par rapport à d'autres couches de la société ), mais je ne pense pas que Ken Loach puissse penser qu'il n'y a rien a attendre de l'humain qui ne pense qu'à lui et surtout quand il est pauvre.
Que veux tu dire par là ?
Je connais des pauvres qui se battent pour arriver à vivre dans ce pays et se réalisent dans leur combat. Je pense à des sans papiers et particulièrement à une organisation à Toulouse de sans papiers que je connais à travers des copains.
Voilà, je suis une inconditionnelle de Ken Loach, le film le plus dur à supporter pour moi a été LE VENT SE LEVE [...] "

Et voici donc ma réponse :
Je pense justement comme toi que tous les humains ne sont pas des pourris devant l'éternel.
Quand je sors de ce film, je me dis qu'il n'y a rien à attendre de personne dans ce monde pourri et surtout pas des plus pauvres.
Cette femme pauvre et endettée, malgré tout ce qu'elle traverse, finit le film en extorquant de l'argent à une autre pauvre femme de l'Est, qui a elle aussi des enfants et qui donne tout ce qu'elle a dans l'espoir de leur construire un avenir : le film s'arrête là, le message est clair, non ?
Je pense que, pauvres ou riches, il y a des tas de gens biens, qui ont des valeurs, du jugement et de la bonté.
Ken Loach me pète les couilles à me saper le moral.
Et il n'y a pas que lui qui fait des films réalistes, il y a les frères Dardenne, Stephen Frears, Spike Lee, Ang Lee ou même Guédiguian à sa manière.
Ma seule arme de combat dans le monde d'aujourd'hui, c'est l'optimisme et l'envie d'avancer, d'évoluer et de faire évoluer les choses positivement.
C'est une arme bien fragile, donc je me passerai bien à l'avenir des films de Ken Loach.
Non pas parce qu'ils montrent la misère humaine, mais parce qu'il veut nous faire croire que cette misère est une fatalité, donc qu'il n'y a rien à y faire, donc qu'il ne faut pas se révolter contre elle.
Ce mec est dépressif et suicidaire !!

jeudi 24 janvier 2008

Hamlet, Ken Loach, Leloil et Booker Little

Tout d'abord 3 photos qui donnent à voir une sorte de diversité dans le répertoire à interpréter (décrit dans le blog précédent) avec une petite légère tendance générale à l'excès.
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Et puis le dernier Ken Loach au cinéma.
C'est formidablement fait, joué, cadré, dirigé, tout ce qu'on veut, mais ça commence à me péter les couilles Ken Loach.
Parce que la période n'est pas facile et qu'il me semble que la seule force qu'on ait pour répliquer à tout ce marasme et ce cynisme ambiants, c'est l'envie de vivre, de réaliser, de se réaliser envers et contre tout.
Hors, quand on sort de ce film, on a juste envie de se dire que ce monde est vraiment pourri, qu'il n'y a rien attendre de l'humain qui décidément ne pense qu'à lui, surtout quand il est pauvre, et d'aller promptement allumer le gaz, si on a la chance d'en avoir.
Ou se jeter par la fenêtre, ça c'est accessible à tous...
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Et puis hier soir, un concert de jazz à la Cité de la Musique à Marseille.
Un sextet dirigé par Christophe Leloil, trompettiste et néanmoins ami, et réuni autour de l'oeuvre de Booker Little mort en 1961, à 23 ans après avoir enregistré avec les plus grands, Coltrane, entre autres.
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Difficile de parler de la musique, sauf dire que c'est un répertoire étonnant, avec de grosses variations de tempi, de rythmes et de couleurs tonales ou modales.
On se laisse entraîner, ça donne même envie de bouger.
Quant à l'interprétation, il y a eu plein de beaux moments, d'impro notamment.
A suivre, pour ceux qui aiment le jazz.

lundi 21 janvier 2008

Hamlet Laforgue Manzoni

Voilà, Gap c'est fini.
Cadre idyllique sur la photo prise depuis la fenêtre de ma chambre, au gîte.
Et cadre de travail réellement agréable tant au niveau humain que géographique.
Le calme et la lumière de Gap sont propices au travail.
Tout comme le reste du temps, ils doivent l'être à l'ennui (ou aux activités sportives selon les tempéraments).
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Dans ma loge, 6 costumes correspondant aux 6 personnages que j'avais à défendre. A savoir : Hamlet, Karl Stewart, Laërte, William, un fossoyeur, un canari.
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Ci-dessous, mon Hamlet brillant de ses milles feux de Prince de Lu.
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Et ensuite, le fameux Karl Stewart que vous avez peut-être déjà rencontré dans un de vos cauchemars, dans une salle des fêtes abandonnée, à mille milles de toute terre habitée, un genre de Petit Prince à l'envers qui demande un mouton pour pouvoir immédiatement l'inclure dans la Belle et la Bête, par exemple.
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Une aventure biscornue, protéiforme, explosée et profondément réjouissante pour nous autres acteurs ayant la chance de faire parti de ce magnifique projet.
C'est la première fois qu'un metteur en scène me fait autant confiance et me laisse prendre une telle place.
Reconnaissance éternelle !

mardi 8 janvier 2008

Dernière semaine de répétitions

Les gradins ont été installés (les spectateurs sont installés sur le plateau, pas dans la salle).
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Ca met un genre de petite pression : la générale a quand-même lieu dans 6 jours...
On est totalement plongé, du matin au soir dans le spectacle et la naissance qui se prépare est visible sur la photo suivante...
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Ne dirait-on pas un tableau de la nativité ?

samedi 5 janvier 2008

Hamlet décor Gap création 2008

Alors là, évidemment, beaucoup de temps est passé depuis mon dernier passage sur ce blog.
Beaucoup d'étapes franchies à différents niveaux.
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Le décor a suivi en parallèle cette élaboration, nous rendant compte, jour après jour et de façon concrète, de l'avancée du projet.
Beaucoup de visites et beaucoup d'aides amicales (reconnaitrez-vous le mystérieux D. en combinaison d'ouvrier ?)
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Beaucoup de pistes explorées, développées ou abandonnées.
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Un travail acharné, ultra exigeant mais sans tension excessive.
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Des question, des questions, des questions.
Mais aussi de grands moments de fous rires (et oui, même dans Hamlet, il y a moyen de rigoler).
Et puis le jour de l'an dans le théâtre en compagnie de Yorrick et les autres.
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Hier soir, premier filage. Ouf, ça commence à prendre forme mais il reste un travail monstureux de calage et d'intégration.
Difficile de résumer tout ce par quoi on passe, mais bon, ça donne quand-même une vague idée...
Non ?