vendredi 31 octobre 2008

Vicky Cristina Barcelona


Alors bien-sûr, ils sont tous beaux, riches, blancs et ils habitent dans des villas somptueuses.
Mais ça faisait longtemps que j'avais pas vu un pur Woody Allen flamboyant.
La vie, la passion, le sexe, l'amour, l'art, la sensualité et l'humour.
La vision sans doute un peu manichéenne d'un mode de vie "américain" conformiste et sécurisé contre celle d'un mode de vie plus "latino" passionné, libre, explosif mais mouvant et vivant.
N'empêche, c'est quand-même un vent de fraîcheur et un film très réussi.
Moi j'dis.

mardi 28 octobre 2008

Bashung à la Fiesta des Suds


Le soir même du concert, on ne sait pas s'il viendra.
Il en a annulé d'autres.
La chimio, ça tue.
Pour nous, à Marseille, il était là.
Un grand de la trempe d'un Gainsbourg ou d'un Nougaro.
Ils sont morts ces deux-là.
Alors, il ne reste plus que lui.
On l'écoute, la gorge serrée.
Quatre musiciens et lui.
Pas d'effets spéciaux.
Pas de mise en scène incroyable.
Juste la musique et le coeur rempli d'émotion.

lundi 27 octobre 2008

Tokyo


Trois films réalisés par Michel Gondry, Leos Carax et Joon-ho Bong.
Trois réalisateurs très différents.
Trois histoires autour d'un thème : Tokyo.
On reconnaît le style des réalisateurs qu'on connaît (Gondry et Carax).
Mais ca n'empêche pas une belle unité et une poésie en commun.
Personnellement, je reconnais beaucoup l'univers d'Aruki Murakami que j'adore.
Carax a drôlement bien vieilli en trouvant l'humour dans la noirceur.
Gondry toujours égal à lui-même et qui reprend un peu le thème de son dernier film "Soyez sympa rembobinez" avec un réalisateur complètement branque.
Et Bong, que je découvre, pousse l'absurde de l'individualisme jusqu'au séisme.
Trois points de vue qui ont en commun de décaler le réel pour mieux toucher au sensible.
Denis Lavant est excellent.

dimanche 26 octobre 2008

Le Silence des Communistes à Martigues


J'ai entendu dire beaucoup de bien de ce spectacle depuis Avignon 2007.
Aussi étais-je très heureux de le voir enfin hier soir à Martigues.
Cruelle déception.
Je trouve ça affligeant.
D'aucuns disent que c'est sûrement très intéressant à lire.
Je veux bien le croire, mais je n'en suis même pas sûr.
Rien ne m'a percuté vraiment, aucune idée nouvelle, aucune proposition.
Quelques formules bien tournées parce que résumant assez bien la situation.
Du style :
" Et nous, les occidentaux, les gens des Lumières, les laïcs, ne devrions-nous pas nous demander comment il se fait que, quand-nous voyons la religion coloniser tous les autres champs de la vie humaine, nous la nommons théocratie, et quand nous voyons la politique coloniser tout autre champ de la vie humaine, nous la nommons absolutisme, alors que si la loi de l’argent tente de coloniser tout autre champ de la vie humaine, nous la nommons liberté ? "
Oui, c'est bien dit, mais on le sait et une fois de plus, ça ne s'adresse qu'à des gens convaincus.
Alors après... qu'est-ce qui reste ?
Acteurs, mise en scène, scénographie, éclairage, ...
Théâtre en quelque sorte.
Et ben non, dis-donc !
Duchamp dit que l'on peut faire de l'art avec tout.
Oui, c'est vrai, mais il y faut un point de vue et un traitement quand-même !
Ici, le texte n'est pas un texte théâtral, il n'y a pas de mise en scène, le décor est minable, la lumière inexistante et cerise sur le gâteau, ça se passe dans la salle du GRES à Martigues pour faire plus vrai (genre : retour en Russie Soviétique).
Non seulement on nous sert un truc vraiment indigeste, mais en plus on est mal assis.
Si par hasard dans le public, il y un spectateur indécis politiquement, il ressort de là définitivement acquis à la droite !!
Au secours.
Et si il y a des spectateurs qui viennent au théâtre pour la première fois, il leur faudra beaucoup d'opiniâtreté pour y revenir.
Alors je ne comprends pas le battage médiatique autour de ce spectacle.
Si quelqu'un peut m'expliquer à côté de quoi je suis passé, ça m'intéresse beaucoup.

samedi 25 octobre 2008

Retour au Désert à Gap


Voilà, c'est fait !
La création a eu lieu jeudi et vendredi au théâtre de la Passerelle à Gap.
Après 9 jours de répétitions, deux inversions de rôles et une répartition des textes français et portugais à l'inverse de ce qu'ils étaient dans la première version brésilienne (mais pas vraiment systématiquement inversée).
Bref un travail de titan d'une complexité incroyable.
Alors là, moi je dis, chapeau Catherine Marnas !
C'est ce que je ressens de l'intérieur et c'est aussi les retours que nous en avons.
On arrive donc au théâtre de la Ville un peu plus cools et advienne que pourra.
Il peut y avoir des polémiques, des "qui n'aiment pas", peu importe.
On sait maintenant que le travail est là, que le texte est donné avec respect et intégrité, que le pari du mélange des langues est fondé et semble réussi.
Alors... vogue, vogue, vogue.
Encore pour longtemps j'espère parce que l'aventure est belle et les liens qui nous unissent toujours plus forts.
Merci, merci.

vendredi 17 octobre 2008

La Compagnie Parnas : le site !


Le nouveau site de la Compagnie Parnas
Il a mis un certain temps à voir le jour sous cette nouvelle forme, mais bon.
Chaque histoire a son temps qui décide lui-même de sa durée.
On (nous, consciemment) n'y peut rien et tant mieux.
Je me sens très fier de celui-ci.
Parce que j'en suis partie prenante, évidemment.
Parce qu'il rend compte aussi, pour l'instant, principalement de ces dernières années et que c'est évidemment une reconnaissance très forte de tout le travail accompli.
Pour le plaisir de voir toutes ces productions côte à côte, et pour tous les souvenirs qui s'y rattachent.
Parce que je suis à un moment de ma vie où je suis heureux de tout ce que je vis.
J'écris ce post en reconnaisance de cette reconnaissance, en quelque sorte.
Et après ça, je trouve qu'il faut être un peu perspicace pour accéder aux photos des spectacles par exemple (il faut cliquer sur la photo de chaque spectacle, mais rien ne l'indique).
Ou alors, une fois qu'on s'est un peu baladé dans le site, on ne sait plus comment revenir à la page d'accueil (il faut cliquer sur "compagnie", en haut, mais rien ne l'indique).
Sinon, je le trouve joli et pas matuvu et pas compliqué.
Dites-moi donc ce que vous en pensez ?

mercredi 15 octobre 2008

Le Retour Au Désert


Nous y revoilà !
L'équipe brésilienne est arrivée, pour la plus grande partie, dimanche, à Paris et lundi après-midi à Gap.
Le mardi précédent, débarquaient Cath, Carlos, Edith et Alain du Cambodge.
Deux comédiennes, Sandra Corveloni et Rita Grillot (notre assistante à la mise en scène et traductrice) étaient déjà arrivées en France, ainsi qu'un comédien, Gustavo Trestini.
Les répétitions ont commencé mercredi 8 octobre au Rio, principalement axées sur "les deux Adriens", Franck et Gustavo.
Nous avons échangé les rôles que nous tenions au Brésil cet été : Franck fait maintenant le double d'Adrien et je reprends le rôle de Plantières.
Bénédicte échange avec Sandra : c'est elle qui fait Mathilde et Sandra qui fait son double.
Les équilibres de langues changent complètement, avec beaucoup plus de français que de portugais, y compris des parties dites en français par les brésiliens.
Bref, un nouveau spectacle et 9 jours de répés avant les deux représentations à Gap.
Grosse émotion des retrouvailles, 3 mois plus tard et une sensation hallucinante de les voir tous ici, à Gap, dans ce cadre que l'on connaît par coeur.
Et le plaisir et la surprise de les comprendre quand ils parlent !
Enfin !

dimanche 12 octobre 2008

Trio Windsberg - Di Fraya - Maillard


C'était samedi soir à La Meson, 52, rue Consolat à Marseille.
Dans la série des bonnes surprises (qui n'en sont pas vraiment, vu les pointures).
Un concert sur le mode de l'impro quasi totale.
Avec des morceaux obéissant à des contraintes on ne peut plus sommaires.
Du style : l'indication pour le second morceau est... "libre".
Et ça marche à fond.
On rentre très vite dans une sorte de transe entre sons de guitares d'un autre monde, sons samplés, chants et percu/batterie.
L'osmose entre les trois est magique.
On assiste à une musique du présent dont nous sommes les spectateurs privilégiés, tant on sent qu'il n'y a pas d'avant et pas d'après.
Ce moment là est vraiment unique.
Et on oublie le monde (la Meson est remplie à bloc: après on installe les lits superposés!), la chaleur et l'inconfort, et c'est peu dire...
Ca donne envie de découvrir Windsberg et Maillard que je ne connaissais pas et qui sont formidables.
Un seul regret en ce qui concerne Jean-Luc Di Fraya : mais pourquoi est-il TOUJOURS "derrière", en retrait, à 50% de ses possibilités ?
Même si les trois sont vraiment irréprochables, perso, j'ai aussi envie de le voir lui +.
A quand un concert Di Fraya sous une forme ou sous une autre, peu importe, mais avec encore plus de lui et de sa voix hallucinante ?!

samedi 11 octobre 2008

Sanseverino à Martigues


Hier soir, vendredi, au théâtre des Salins.
Première partie : Nevchehirlian Trio.
Imprononçable dit-il, à raison.
Jeune, à ses débuts, mais plein de talent, indubitablement.
Sauf que le slam, c'est chiant, moi je trouve.
"Frères et Soeurs", c'est une chanson à lui, c'est tout de suite incomparable.
Il devrait faire de la chanson ce gars et simplifier peut-être son nom de scène, et zioup, il emporterait le public facilement.
Là, en +, on attendait Sanseverino, alors évidemment, c'est pas un exercice facile.
Et Sanseverino, sur scène, c'est tout simplement une bête (de scène).
Brillant, talentueux, drôle, inventif, irrespectueux, politisé à mort, poétiquement-obsédé-sexuel-rock'n roll.
Un spectacle original, avec pas beaucoup de ses chansons habituelles (Les Embouteillages, Anasthasie, Les Sénégalaises, ..) et une orchestration à trois avec deux accordéonistes de haute volée, des gazouilleurs du clavier j'appelle ça.
Avec des percus folles dans lesquelles lui, le Sanseverino, frappe rageusement à coups de tatanes énervées mais pas rageuses.
Une scéno simple et efficace (des lampadaires de bureau genre années 50, et puis basta).
Deux heures de concert, rien à dire, il parle beaucoup, il nous fait rire beaucoup, loco, il chante bien, il joue de la guitare, du banjo et autres instruments à cordes parfaitement, il laisse la place néanmoins à ses accolytes accordéonistes qu'on admire tout autant d'être si bons, si justement présents et de l'accompagner si bien.
Voilà une saison qui démarre fort en ces temps de tourmentes boursières et de catastrophes annoncées.

mercredi 8 octobre 2008

Labyrinthe au Théâtre Nono



On a vu la seconde représentation de "Labyrinthe", hier soir, mardi 7 octobre.
Un seul conseil : COURREZ-Y avant que ce ne soit la dernière semaine et que ça n'affiche complet.
C'est une réusite. Voilà, des fois ça arrive.
Le lieu d'abord est sublime (une seule question : comment fait-on quand on débarque à Marseille pour obtenir de M. Gaudin un tel soutien ?)
Heureusement, il est honoré tant dans la qualité du spectacle, que dans l'aménagement du cadre, l'accueil et la convivialité.
On se laisse embarquer.
On rencontre toutes sortes de personnages tous attachants.
C'est onirique, mais pas cauchemardesque.
C'est inquiétant, mais c'est tendre et humain.
Tout est d'une grande simplicité.
On se voit, on se reconnaît et on en rit doucement.
On rit de notre propre folie, de nos absurdités de nos complexités.
Un sumo qui ouvre la voix, "c'est dommage" (mais seulement dans le spectacle).
Une vieille femme un peu perdue qui nous demande quoi sans rien nous demander.
Un homme avec un large chapeau très digne mais vaguement désemparé.
Un quintet aux voix incroyables chante, danse et tourne, c'est dommage (mais seulement dans le spectacle).
Un homme à face de chat qui vous regarde vraiment en essayant néanmoins d'attrapper les gouttes, mais en vain.
Un autre en face de lui-même qui se prend la tête, vraiment, et va fa enculo (je sais pas si ça s'écrit comme ça) mais pas méchamment.
Un numérologue cabaliste qui empile des chiffres et des catégories d'objets à de simples cahier (sans S) à des vis qui tournent sans fin.
Un homme et une femme quasi-nus, à même le sol, perchés sur des bouteilles et ça fume.
Une asiatique qui répend le sel avec vous dans son jardin zen.
Un homme servi à table, vraiment, par une femme au museau acéré de piquants pas si piquants.
Des personnages au milieu de sacs de sable : une petite faiblesse dans le parcours, que disent-ils ou que chantent-ils ? on ne les entend pas vraiment ...
Un monsieur à lunettes qui vous rapelle gentiment que tôt ou tard vous mourrez. C'est dommage, mais vraiment, c'est pas grave !
C'est très musical.
Personne ne se voit mais tout le monde s'écoute.
Ils sont parfaitement dirigés.
Ni trop, ni trop peu.
Esthétiquement, il n'y a rien à dire.
C'est simple, original, cohérent; ça nous rappelle plein d'univers de Kantor à Lynch, en passant pas Castelucci.
Bravo à tous ces acteurs qui ne sont pas forcément acteurs, mais peintres, chanteurs,.. et qui viennent d'ailleurs, avec leurs tronches incroyables sorties tout droit du royaume des hobbits !
Bravo M'sieur Nono !
Théâtre Nono

dimanche 5 octobre 2008

In and Out the Big à la Station Alexandre


C'était hier, samedi soir.
18 musiciens hors pair.
Avec mes fav's (!): Leloil, Imbert, Di Fraya et les autres que j'ai découvert et reverrai avec plaisir.
A l'origine un quartet, et 14 musiciens venus les rejoindre pour l'occasion.
Musicalement, avec l'accoustique exceptionnelle de la Station Alexandre, il y a peu à redire. Si ce n'est que toutes les compos ne sont pas également inspirées. Mais...
Il y a souvent ce putain de mais.
Ce quartet, et surtout les deux zozos à l'origine du truc, sont presque antipathiques à force de vouloir nous sursignifier en permanence qu'ils sont très bons, qu'ils travaillent avec les meilleurs, que leurs compos et arrangements sont exceptionnels.
Beaucoup trop focalisés sur eux-mêmes.
Heureusement qu'il y a beaucoup de potes dans la salle, parce que les autres, du coup, ont tendance à partir.
C'est dommage : ça s'appelle gâcher.
Sur scène tout compte et... tout se voit !

samedi 4 octobre 2008

C'est la rentrée du blog... É o initio do blog


Deux mois sont passés depuis le dernier post à Rio.
Un temps dans le temps et en dehors.
Intense, remuant.
La tête a changé et beaucoup de choses qui vont avec.
En étant évidemment toujours le même.
L'esprit rempli de portugais.
Et un peu plus paisible.
Si, si, c'est possible !

Uma tentativa de tradução para os meus amigos do Brazil…

Dois meses passaram desde o ultimo post no Rio.
Um tempo no tempo e fora deste tempo.
Intenso, requieto.
A cabeça cambiou e muitas coisas juntas.
Sempre sendo o mesmo evidentemente.
O spirito cheio de português.
E um pouco mais sossegado.
Eu lhe asseguro que é possível !