mercredi 31 décembre 2008

Burn after reading


Le dernier film des frères Cohen.
Un petit bijou.
Drôle, loufoque, impertinent, libre, surprenant.
Les acteurs jouent tous, sans exception, formidablement bien.
Une équipe de loosers top niveau !
Une vision cataclismique de la société américaine d'aujourd'hui, jamais vulgaire, avec distance et humour.
Rien à ajouter, allez-y !

vendredi 26 décembre 2008

La Terre des Hommes Rouges


Un film de Marco Bechis, ou comment rendre compte d'un immense gâchis et d'un problème de territoires insoluble.
C'est un genre de fiction-reportage très bien réalisé et dirigé.
Les indiens qui ont été castés jouent leurs propres rôles.
On est très loin des indiens du far-west (on pense à cette représentation hollywoodienne avec perplexité). Là, ils sont plutôt gentils quoique pris eux aussi dans leurs contradictions, leurs traditions, leur misère et leurs aspirations vers le monde occidental.
C'est un brin désespérant.
Et c'est bizarre parce que, pourtant, là encore ce sont les cow-boys qui gagnent ...

jeudi 25 décembre 2008

Noël dans la boue


On achève une semaine de thalasso à Biarritz, aux Thermes Marins.
Au programme chaque jour - en plus de sauna , hammam, bains bouillonnants et buses sous-marines de diverses intensités - quatre soins quotidiens.
Ca va de modelage manuel, sous affusion (entendez jets d’eau marins mobiles qui massent le dos de bas en haut et de haut en bas), baignoire à bouillons, water-bed à jets mobiles intégrés, douche sous-marine, à gym aquatique, applications de boue chauffante ou applications d’algues.
On passe comme ça, de 20 min en 20 min en caissons d’isolation, plusieurs heures à se faire papougner, masser, décongestionner, reminéraliser, vitaminer.
Au bout du compte, on est lisse comme des galets et zen comme des moines en marinade.
Et on n’a même pas le temps de s’ennuyer.
Pour qui aime la trempade, y’a pas à hésiter si l’occasion se présente…

vendredi 19 décembre 2008

Je Tremble


C’est le premier spectacle de Joël Pommerat auquel j’assiste.
C’était au théâtre du Merlan.
Je suis très content de l’avoir vu malgré des avis très négatifs ( pour rejoindre ce que je disais dans un précédent « post »).
J’ai été très séduit par la forme et par les acteurs.
Irréprochable (la forme), irréprochables (les acteurs).
Très, très inspiré de David Lynch.
Univers « Lynchien » incroyablement maîtrisé et reproduit au théâtre (les mêmes frissons !), avec même le rideau de théâtre à plis (pas rouge mais quand-même).
La mise en scène est parfaite, magique, technologiquement incroyablement maîtrisée.
Mais.
Evidemment !
La faiblesse est dans le texte à mon avis et cela tient au fait que Joël Pommerat donne plus à entendre des considérations « dramaturgiques » qu’une mise en actes théâtraux, plus symbolique, plus transposée.
Du coup ça rétrécit le champ et je finis par m’ennuyer un petit peu (c’est surtout vrai pour la première partie, la seconde est plus folle et plus cauchemardesque).
Du coup, j’ai très envie d’en voir d’autres ou de lire d’autres textes.
Toujours est-il que c’est un sacré metteur en scène.

vendredi 12 décembre 2008

Tatez-là si j’ai le cœur qui bat


Un spectacle mis en scène par Aurélie Leroux autour de Tchekhov, aux Bernardines.
Dands une scéno qui m’a fait penser aux photos de Tim Walker (photo ci-dessus).
J’ai bien aimé l’idée de rendre compte de Tchekhov sans jouer une de ces pièces.
Malheureusement, c’est resté à mi-chemin entre « je veux quand-même représenter des scènes et des personnages de Tchekhov » et « je demande aux acteurs de faire des propositions sur ce qu’ils imaginent et ressentent de cet auteur ».
Dans le premier cas, il valait mieux choisir une pièce et la monter, parce qu’il écrivait bien quand-même, le bougre, et une pièce c’est mieux que des bouts épars, je trouve.
Dans le second cas, il fallait faire plus confiance aux acteurs et pousser beaucoup plus loin l’imaginaire, quitte à s’éloigner radicalement, en apparence, de Tchekhov. Ici l’imaginaire se résume à ce que l’on connaît de Tchekhov pour peu qu’on le connaisse un peu. Le samovar, les cerisiers, les repas ou l’on s’ennuie, où rien ne se dit, la décadence de la bourgeoisie, etc. Mais ça aussi, c’est dans ses pièces, alors pourquoi ne pas choisir de monter une de ses pièces (je sais je me répète) ?
Elle aurait pu extraire les thèmes qui l’intéressait (Aurélie Leroux) pour ne plus laisser place au bout du compte qu’à des scènes quasi oniriques ou cauchemardesques, en tous cas plus personnelles et innatendues.
La prochaine fois ?

vendredi 5 décembre 2008

Les Caprices de Marianne au Gyptis


Très étonnant en fait ce que j’ai ressenti à la vision de ce spectacle !
On peut pas vraiment parler de « point de vue » sur la pièce, passé la définition dramaturgique qui consiste à mettre Octave du côté des rappeurs et Célio du côté du romantique désespéré, avec thèmes musicaux et danseurs qui vont avec.
Les acteurs ne sont pas du tout dirigés, alors chacun se débrouille comme il peut et dans ce cadre (ce non-cadre là), Guillaume Clausse s’en sort plutôt pas mal. D’autres un peu plus malheureusement, malheureusement…
Mais ce qui m’a le plus étonné, c’est la naïveté avec laquelle tout ça est fait.
Du coup, on entend bien le texte de bout en bout et les jeunes qui sont là dans le théâtre auront envie de revenir (après avoir vu et entendu du Musset, c’est quand-même pas rien).
Et moi, je ne me suis pas ennuyé comme parfois je m’ennuie à assister à des spectacles beaucoup plus « pensés ».
Le théâtre a cette dimension irrationnelle, aléatoire et subjective, fort heureusement.
D’autant plus que je constate que ce que je ressens là, à un instant donné est sûrement l’opposé de ce que ressent mon voisin au même moment. Alors…
Je me fie de moins en moins à ce que l’on me dit des spectacles, en bien ou en mal, et préfère définitivement me rendre compte par moi-même.
Ca vous semble évident ?

dimanche 30 novembre 2008

Ex Nihilo à Aix


Le spectacle s'appelle :"Salida".
Ca se passe dans une salle de bal.
Au début y'a pas trop d'ambiance, les musiciens sont pas trop chauds et les gens non plus.
Petit à petit, on s'y met.
On s'y met à danser, seul, à deux, à trois, tous ensemble.
On se séduit, on se drague et puis on se bagarre, comme au baluche quoi !
C'est très réjouissant.
Il y a des moments de rien, mais jamais trop longs.
Il y a des moments de plein, plein de mouvements, plein d'énergie, plein de danse, mais c'est jamais du remplissage.
Le tempo est parfaitement maîtrisé du début à la fin.
Les 6 danseuses et danseurs et les deux musiciens sont bien, toutes, tous et de façon égale.
Pas plus, pas moins et c'est très agréable.
Tout est réglé mais c'est pas propret.
Ca paraît jeté là comme ça en vrac alors que ça n'a rien d'improvisé.
Les musiciens et les danseurs sont très à l'écoute et ensemble, tout le temps.
Il n'y a que la lumière qui est un peu pourrie parce que ça se joue dedans alors que c'est prévu pour dehors alors qu'il doit faire encore jour.
Et puis on est assis par terre, même pas un bout de moquette, des coussins, un tapis, juste un truc pour dire au public : "on a pensé à vous", quoi...
Je dis ça... je dis rien.

samedi 29 novembre 2008

CarmenSeitas à Bouc Bel Air


Spectacle écrit et interprété (entre autres) par Edmonde Franchi, écrivain, comédienne et amie.
Je ne vais pas être objectif, encore moins que d'habitude.
Avec l'Académie de chant populaire dirigée par Alain Aubin dans laquelle chante, notamment, Didjié... mon Didjié, j'veux dire !
Alors évidemment, c'était formidable.
J'ai beaucoup aimé le texte, ce qui est dit sur l'histoire des cigarillères de la Friche et, à travers elles, toute l'histoire des combats sociaux pour le droit des femmes au travail.
En cette période de "fachisation" et de démentellement sauvage du service public, il fait bon réentendre dans quelles conditions on travaillait à la fin du siècle 19 et comme il a fallu que des gens se battent comme des fous pour obtenir des droits qu'on est en train de saccager en ce début de siècle 21.
Il y a beaucoup d'humanité, de simplicité, de tendresse, d'émotion et d'humour.
Sans jamais tomber dans aucune complaisance.
Edmonde est magnifique sur scène comme elle est dans la vie.
Après, j'aurais quelques bémols à propos de la mise en scène et de l'(la non)intégration de la chorale dans l'écriture,
Mais bon, peu importe. Les gens sont ravis en sortant (même à Bouc Bel Air qui n'est pas une mairie communiste).
Les moments de recherche des anciennes cigarillères, mêlés à ceux de la Friche au travers des époques et ceux de la chorale, sont d'un réalisme amplifié jusqu'au burlesque.
Enfin, les chansons sont magnifiquement arrangées et c'est toujours un régal de les écouter ces ceusses-là.
Voyez, c'est pas possible comme critique.
Je m'en fous, je suis content que ce spectacle marche. Content pour Edmonde qui a travaillé comme une calu pour le réaliser et content pour tous les gens qui vont entendre cette page de l'histoire et qui réfléchiront peut-être (on peut rêver) à deux fois avant de voter again pour des "assassineurs" de démocratie.

jeudi 27 novembre 2008

Guy Cassier aux Salins



Mise en scène high tech.
Acteurs excellents.
L'histoire d'un théâtre et de sa troupe au début de la seconde guerre mondiale.
Ou comment "le diable", petit à petit, infiltre le théâtre et le pervertit.
Ou les compromissions d'un homme de théâtre avec le pouvoir nazi.
Une première partie où on se laisse prendre comme dans un film, malgré le surtitrage (ils parlent en flamand) et les voix qu'on a du mal à identifier (tous les acteurs sont sonorisés).
La seconde partie est plus monotone, cédant à quelques facilités de mise en scène (le discours du dictateur démultiplié en direct sur grand écran).
Je ne me suis pas endormi mais j'en ai eu un peu la véléité.
Mon voisin de derrière, lui, n'a pas hésité, je l'ai bien entendu.
J'étais content de voir ce spectacle, pas énervé je veux dire, comme des fois des spectacles peuvent m'énerver.
Mais je me demande pourquoi on met systématiquement de la vidéo et des micros au théâtre ?
Pour faire comme si cétait du cinéma ?
Parce qu'on est complexé de n'être qu'au théâtre ?
Parce qu'on a peur que l'image audio-visuelle l'emporte et qu'on finisse par ne plus avoir personne dans les salles ?
Mais c'est bête, parce que justement en faisant ça, la salle se vide de moitié à l'entracte tant il est vrai que ce "parler vrai" finit par devenir lancinant et doucement hypnotique...
J'ai aimé la toute fin.
Que répondre quand la guerre se termine, et qu'on est artiste et collabo ?
"Je... je.... je ..."
FIN
!

mercredi 26 novembre 2008

Ceux qui Partent à l'Aventure



C'était au Théâtre de Cavaillon, mardi 24 novembre.
Texte de Noëlle Renaude, mis en scène par Renaud-Marie Leblanc, metteur en scène marseillais.
Noëlle Renaude, elle écrit du théâtre, c'est pas du tout cuit.
Il faut un certain sens de l'ôpiniatreté pour être sûr de trouver et comprendre toutes les subtilités de ce texte.
Au début, on ne sait pas qui dit quoi à qui, les personnages changeant de nom à chaque réplique.
On comprend que ce sont des randonneurs partis à l'aventure.
Et puis, on rentre dans l'histoire d'un de ces personnages et apparaisent d'autres personnages qu'on retrouve régulièrement. Les parents, la petite amie, le copain.
Les quatre acteurs jouent une multitude rôles.
Et le texte est très , très fou.
.

Le travail est extrêmement précis et rigoureux.
C'est musical même. Et burlesque.
Et virtuose : et dans la mise en scène, et dans le jonglage des acteurs d'un rôle à l'autre.
Il sont magnifiquement dirigés.
C'est une grosse machine de théâtre très bien huilée.
Petits bémols : le texte s'essoufle un peu sur la fin (le dernier 1/4 d'h) et je trouve un acteur un peu en-dessous des 3 autres (et UNE au-dessus).
Beau travail et très, très drôle !

samedi 15 novembre 2008

Sonetto per Ninetto


Une rencontre aux Bernardines avec Ninetto Davoli, l’acteur fétiche de Pasolini et ensuite un spectacle sur Ninetto, en présence de Ninetto qui le découvrait en même temps que nous.
Une rencontre volontairement pas dirigée a fait, entre autres, que rien de spécial ne s’est dit, à part les choses que l’on peut facilement connaître en lisant des livres ou réécoutant des émissions à propos de Pasolini.
D’ailleurs tout ce qui a été dit « en confidence » était quasiment repris dans le spectacle qui suivait, mais bon..
A propos de la relation intime reliant Ninetto et Pasolini, il n’a rien été dit. Et concernant la mort de ce dernier, Ninetto ne souhaitait pas en parler, ça l’angoisse trop.
Alors quand on a découvert le spectacle parlant principalement de la relation amoureuse de ces deux-là, de leur rupture et de l’assassinat de Pasolini, avec le ninetto comme voisin de rangée, on pouvait se sentir un brin mal à l’aise.
En dehors de cela, le spectacle était plutôt inégal, avec des passages assez réussis, notamment grâce à la comédienne (Paola Comis) qui était formidable.
Rien de spécial à ajouter, en fait.

vendredi 14 novembre 2008

Cherche Toujours


Mathias Théry est un jeune réalisateur que j'ai rencontré l'an dernier à Marseille lors de la projection d'un de ses films à la fac de sciences :
La Vie Après La Mort d'Henrietta Lacks
Si vous avez 20 min, cliquez sur ce lien et régalez-vous : c'est un petit bijou mêlant interrogations scientifiques, poésie burlesque et regard de côté qui, c'est bien connu, permet de voir le plus loin.
Hier soir, au CRDP, 31 bd d'Athènes à Marseille, il présentait ce second film : "Cherche Toujours".
C'est dans la même veine.
Où l'on suit deux physiciens, l'un s'intéressant de manière extrèmement précise au pourquoi de la forme des feuilles des arbres en photographiant jour après jour des bourgeons au Jardin des Plantes. Et l'autre étudiant le mode de déplacement des dunes dans le désert notamment à partir du son émis par le crissement du sable.
Plus pointu comme recherche, ça paraît difficile.
C'est tourné avec finesse, brio, patience et le regard porté sur ces scientifiques et leurs activités est drôle, impertinent, original, poétique et frais.
Je suis pour ainsi dire fan de la première heure !
Vous pouvez voir ce film sur ARTE, dimanche 16 novembre 2008, à 22h20.
Et sinon le festival dure jusqu'à dimanche compris.
Entrée libre.
Les Rencontres Internationales Sciences et Cinémas

jeudi 13 novembre 2008

La Vie Moderne


Le dernier film de Raymond Depardon.
Les derniers paysans ?
Broyés par le monde moderne.
Fascinants, effrayants, drôles, ces hommes et ces femmes d'un autre temps, presque d'un autre monde.
Et pourtant c'est le nôtre et pas très loin...
Incroyablement filmés évidemment avec une équipe de tournage réduite à sa plus simple expression (le générique est très court!)
Je dis évidemment parce que c'est Depardon.
Fascinants par la quasi incapacité de la plupart de ces personnes à exprimer quoique ce soit d'une émotion avec des mots.
S'en suivent alors des silences...
......
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Moi citadin, urbain jusque dans le moindre recoin, j'ai beau être amoureux de la nature et des plantes, franchement, ça me coupe le souffle.
Effrayants parce qu'avec un tel mutisme ils finissent par l'être.
Et drôles parce qu'au bout d'un moment, c'est tellement incongru d'émotions contenues et jamais exprimées, qu'ils le deviennent forcément.
L'épisode ou le chien rejoint le père, la mère et le fils (et qui est l'affiche du film) est à se pisser dessus de rire !
Et pourtant ce que ça raconte de l'état du monde n'est pas franchement une grosse poilade.

lundi 10 novembre 2008

Koltès, Parnas au Théâtre de la Ville


Seguro a minha mão na sua
Para que juntos podemos fazer
O que não quero ,
Não devo
E não posso fazer sozinho.
Somente com vocês...
E com Koltès !

Je mets ma main dans la tienne
Pour qu'ensemble nous puissions faire
Ce que je ne veux pas,
Ne dois pas
Et ne peux pas faire tout seul.
Seulement avec vous...
Et avec Koltès !

Petit rituel (magique?) que nous répétions tous ensemble sur le plateau, main dans la main, cachés derrière le décor, juste avant l'entrée du public.
Visiblement, ça a marché :-)

dimanche 2 novembre 2008

Paris, Théâtre de la Ville


Ci-dessus, la vue depuis notre loge au théâtre de la ville.
Impressions fortissimas garanties !
On se passe de tous les superlatifs pour tenter d'exprimer, mais en vain, ce qu'on ressent d'être là.
Juste en profiter, à fond, au maximum.
C'est la fête !

vendredi 31 octobre 2008

Vicky Cristina Barcelona


Alors bien-sûr, ils sont tous beaux, riches, blancs et ils habitent dans des villas somptueuses.
Mais ça faisait longtemps que j'avais pas vu un pur Woody Allen flamboyant.
La vie, la passion, le sexe, l'amour, l'art, la sensualité et l'humour.
La vision sans doute un peu manichéenne d'un mode de vie "américain" conformiste et sécurisé contre celle d'un mode de vie plus "latino" passionné, libre, explosif mais mouvant et vivant.
N'empêche, c'est quand-même un vent de fraîcheur et un film très réussi.
Moi j'dis.

mardi 28 octobre 2008

Bashung à la Fiesta des Suds


Le soir même du concert, on ne sait pas s'il viendra.
Il en a annulé d'autres.
La chimio, ça tue.
Pour nous, à Marseille, il était là.
Un grand de la trempe d'un Gainsbourg ou d'un Nougaro.
Ils sont morts ces deux-là.
Alors, il ne reste plus que lui.
On l'écoute, la gorge serrée.
Quatre musiciens et lui.
Pas d'effets spéciaux.
Pas de mise en scène incroyable.
Juste la musique et le coeur rempli d'émotion.

lundi 27 octobre 2008

Tokyo


Trois films réalisés par Michel Gondry, Leos Carax et Joon-ho Bong.
Trois réalisateurs très différents.
Trois histoires autour d'un thème : Tokyo.
On reconnaît le style des réalisateurs qu'on connaît (Gondry et Carax).
Mais ca n'empêche pas une belle unité et une poésie en commun.
Personnellement, je reconnais beaucoup l'univers d'Aruki Murakami que j'adore.
Carax a drôlement bien vieilli en trouvant l'humour dans la noirceur.
Gondry toujours égal à lui-même et qui reprend un peu le thème de son dernier film "Soyez sympa rembobinez" avec un réalisateur complètement branque.
Et Bong, que je découvre, pousse l'absurde de l'individualisme jusqu'au séisme.
Trois points de vue qui ont en commun de décaler le réel pour mieux toucher au sensible.
Denis Lavant est excellent.

dimanche 26 octobre 2008

Le Silence des Communistes à Martigues


J'ai entendu dire beaucoup de bien de ce spectacle depuis Avignon 2007.
Aussi étais-je très heureux de le voir enfin hier soir à Martigues.
Cruelle déception.
Je trouve ça affligeant.
D'aucuns disent que c'est sûrement très intéressant à lire.
Je veux bien le croire, mais je n'en suis même pas sûr.
Rien ne m'a percuté vraiment, aucune idée nouvelle, aucune proposition.
Quelques formules bien tournées parce que résumant assez bien la situation.
Du style :
" Et nous, les occidentaux, les gens des Lumières, les laïcs, ne devrions-nous pas nous demander comment il se fait que, quand-nous voyons la religion coloniser tous les autres champs de la vie humaine, nous la nommons théocratie, et quand nous voyons la politique coloniser tout autre champ de la vie humaine, nous la nommons absolutisme, alors que si la loi de l’argent tente de coloniser tout autre champ de la vie humaine, nous la nommons liberté ? "
Oui, c'est bien dit, mais on le sait et une fois de plus, ça ne s'adresse qu'à des gens convaincus.
Alors après... qu'est-ce qui reste ?
Acteurs, mise en scène, scénographie, éclairage, ...
Théâtre en quelque sorte.
Et ben non, dis-donc !
Duchamp dit que l'on peut faire de l'art avec tout.
Oui, c'est vrai, mais il y faut un point de vue et un traitement quand-même !
Ici, le texte n'est pas un texte théâtral, il n'y a pas de mise en scène, le décor est minable, la lumière inexistante et cerise sur le gâteau, ça se passe dans la salle du GRES à Martigues pour faire plus vrai (genre : retour en Russie Soviétique).
Non seulement on nous sert un truc vraiment indigeste, mais en plus on est mal assis.
Si par hasard dans le public, il y un spectateur indécis politiquement, il ressort de là définitivement acquis à la droite !!
Au secours.
Et si il y a des spectateurs qui viennent au théâtre pour la première fois, il leur faudra beaucoup d'opiniâtreté pour y revenir.
Alors je ne comprends pas le battage médiatique autour de ce spectacle.
Si quelqu'un peut m'expliquer à côté de quoi je suis passé, ça m'intéresse beaucoup.

samedi 25 octobre 2008

Retour au Désert à Gap


Voilà, c'est fait !
La création a eu lieu jeudi et vendredi au théâtre de la Passerelle à Gap.
Après 9 jours de répétitions, deux inversions de rôles et une répartition des textes français et portugais à l'inverse de ce qu'ils étaient dans la première version brésilienne (mais pas vraiment systématiquement inversée).
Bref un travail de titan d'une complexité incroyable.
Alors là, moi je dis, chapeau Catherine Marnas !
C'est ce que je ressens de l'intérieur et c'est aussi les retours que nous en avons.
On arrive donc au théâtre de la Ville un peu plus cools et advienne que pourra.
Il peut y avoir des polémiques, des "qui n'aiment pas", peu importe.
On sait maintenant que le travail est là, que le texte est donné avec respect et intégrité, que le pari du mélange des langues est fondé et semble réussi.
Alors... vogue, vogue, vogue.
Encore pour longtemps j'espère parce que l'aventure est belle et les liens qui nous unissent toujours plus forts.
Merci, merci.

vendredi 17 octobre 2008

La Compagnie Parnas : le site !


Le nouveau site de la Compagnie Parnas
Il a mis un certain temps à voir le jour sous cette nouvelle forme, mais bon.
Chaque histoire a son temps qui décide lui-même de sa durée.
On (nous, consciemment) n'y peut rien et tant mieux.
Je me sens très fier de celui-ci.
Parce que j'en suis partie prenante, évidemment.
Parce qu'il rend compte aussi, pour l'instant, principalement de ces dernières années et que c'est évidemment une reconnaissance très forte de tout le travail accompli.
Pour le plaisir de voir toutes ces productions côte à côte, et pour tous les souvenirs qui s'y rattachent.
Parce que je suis à un moment de ma vie où je suis heureux de tout ce que je vis.
J'écris ce post en reconnaisance de cette reconnaissance, en quelque sorte.
Et après ça, je trouve qu'il faut être un peu perspicace pour accéder aux photos des spectacles par exemple (il faut cliquer sur la photo de chaque spectacle, mais rien ne l'indique).
Ou alors, une fois qu'on s'est un peu baladé dans le site, on ne sait plus comment revenir à la page d'accueil (il faut cliquer sur "compagnie", en haut, mais rien ne l'indique).
Sinon, je le trouve joli et pas matuvu et pas compliqué.
Dites-moi donc ce que vous en pensez ?

mercredi 15 octobre 2008

Le Retour Au Désert


Nous y revoilà !
L'équipe brésilienne est arrivée, pour la plus grande partie, dimanche, à Paris et lundi après-midi à Gap.
Le mardi précédent, débarquaient Cath, Carlos, Edith et Alain du Cambodge.
Deux comédiennes, Sandra Corveloni et Rita Grillot (notre assistante à la mise en scène et traductrice) étaient déjà arrivées en France, ainsi qu'un comédien, Gustavo Trestini.
Les répétitions ont commencé mercredi 8 octobre au Rio, principalement axées sur "les deux Adriens", Franck et Gustavo.
Nous avons échangé les rôles que nous tenions au Brésil cet été : Franck fait maintenant le double d'Adrien et je reprends le rôle de Plantières.
Bénédicte échange avec Sandra : c'est elle qui fait Mathilde et Sandra qui fait son double.
Les équilibres de langues changent complètement, avec beaucoup plus de français que de portugais, y compris des parties dites en français par les brésiliens.
Bref, un nouveau spectacle et 9 jours de répés avant les deux représentations à Gap.
Grosse émotion des retrouvailles, 3 mois plus tard et une sensation hallucinante de les voir tous ici, à Gap, dans ce cadre que l'on connaît par coeur.
Et le plaisir et la surprise de les comprendre quand ils parlent !
Enfin !

dimanche 12 octobre 2008

Trio Windsberg - Di Fraya - Maillard


C'était samedi soir à La Meson, 52, rue Consolat à Marseille.
Dans la série des bonnes surprises (qui n'en sont pas vraiment, vu les pointures).
Un concert sur le mode de l'impro quasi totale.
Avec des morceaux obéissant à des contraintes on ne peut plus sommaires.
Du style : l'indication pour le second morceau est... "libre".
Et ça marche à fond.
On rentre très vite dans une sorte de transe entre sons de guitares d'un autre monde, sons samplés, chants et percu/batterie.
L'osmose entre les trois est magique.
On assiste à une musique du présent dont nous sommes les spectateurs privilégiés, tant on sent qu'il n'y a pas d'avant et pas d'après.
Ce moment là est vraiment unique.
Et on oublie le monde (la Meson est remplie à bloc: après on installe les lits superposés!), la chaleur et l'inconfort, et c'est peu dire...
Ca donne envie de découvrir Windsberg et Maillard que je ne connaissais pas et qui sont formidables.
Un seul regret en ce qui concerne Jean-Luc Di Fraya : mais pourquoi est-il TOUJOURS "derrière", en retrait, à 50% de ses possibilités ?
Même si les trois sont vraiment irréprochables, perso, j'ai aussi envie de le voir lui +.
A quand un concert Di Fraya sous une forme ou sous une autre, peu importe, mais avec encore plus de lui et de sa voix hallucinante ?!

samedi 11 octobre 2008

Sanseverino à Martigues


Hier soir, vendredi, au théâtre des Salins.
Première partie : Nevchehirlian Trio.
Imprononçable dit-il, à raison.
Jeune, à ses débuts, mais plein de talent, indubitablement.
Sauf que le slam, c'est chiant, moi je trouve.
"Frères et Soeurs", c'est une chanson à lui, c'est tout de suite incomparable.
Il devrait faire de la chanson ce gars et simplifier peut-être son nom de scène, et zioup, il emporterait le public facilement.
Là, en +, on attendait Sanseverino, alors évidemment, c'est pas un exercice facile.
Et Sanseverino, sur scène, c'est tout simplement une bête (de scène).
Brillant, talentueux, drôle, inventif, irrespectueux, politisé à mort, poétiquement-obsédé-sexuel-rock'n roll.
Un spectacle original, avec pas beaucoup de ses chansons habituelles (Les Embouteillages, Anasthasie, Les Sénégalaises, ..) et une orchestration à trois avec deux accordéonistes de haute volée, des gazouilleurs du clavier j'appelle ça.
Avec des percus folles dans lesquelles lui, le Sanseverino, frappe rageusement à coups de tatanes énervées mais pas rageuses.
Une scéno simple et efficace (des lampadaires de bureau genre années 50, et puis basta).
Deux heures de concert, rien à dire, il parle beaucoup, il nous fait rire beaucoup, loco, il chante bien, il joue de la guitare, du banjo et autres instruments à cordes parfaitement, il laisse la place néanmoins à ses accolytes accordéonistes qu'on admire tout autant d'être si bons, si justement présents et de l'accompagner si bien.
Voilà une saison qui démarre fort en ces temps de tourmentes boursières et de catastrophes annoncées.

mercredi 8 octobre 2008

Labyrinthe au Théâtre Nono



On a vu la seconde représentation de "Labyrinthe", hier soir, mardi 7 octobre.
Un seul conseil : COURREZ-Y avant que ce ne soit la dernière semaine et que ça n'affiche complet.
C'est une réusite. Voilà, des fois ça arrive.
Le lieu d'abord est sublime (une seule question : comment fait-on quand on débarque à Marseille pour obtenir de M. Gaudin un tel soutien ?)
Heureusement, il est honoré tant dans la qualité du spectacle, que dans l'aménagement du cadre, l'accueil et la convivialité.
On se laisse embarquer.
On rencontre toutes sortes de personnages tous attachants.
C'est onirique, mais pas cauchemardesque.
C'est inquiétant, mais c'est tendre et humain.
Tout est d'une grande simplicité.
On se voit, on se reconnaît et on en rit doucement.
On rit de notre propre folie, de nos absurdités de nos complexités.
Un sumo qui ouvre la voix, "c'est dommage" (mais seulement dans le spectacle).
Une vieille femme un peu perdue qui nous demande quoi sans rien nous demander.
Un homme avec un large chapeau très digne mais vaguement désemparé.
Un quintet aux voix incroyables chante, danse et tourne, c'est dommage (mais seulement dans le spectacle).
Un homme à face de chat qui vous regarde vraiment en essayant néanmoins d'attrapper les gouttes, mais en vain.
Un autre en face de lui-même qui se prend la tête, vraiment, et va fa enculo (je sais pas si ça s'écrit comme ça) mais pas méchamment.
Un numérologue cabaliste qui empile des chiffres et des catégories d'objets à de simples cahier (sans S) à des vis qui tournent sans fin.
Un homme et une femme quasi-nus, à même le sol, perchés sur des bouteilles et ça fume.
Une asiatique qui répend le sel avec vous dans son jardin zen.
Un homme servi à table, vraiment, par une femme au museau acéré de piquants pas si piquants.
Des personnages au milieu de sacs de sable : une petite faiblesse dans le parcours, que disent-ils ou que chantent-ils ? on ne les entend pas vraiment ...
Un monsieur à lunettes qui vous rapelle gentiment que tôt ou tard vous mourrez. C'est dommage, mais vraiment, c'est pas grave !
C'est très musical.
Personne ne se voit mais tout le monde s'écoute.
Ils sont parfaitement dirigés.
Ni trop, ni trop peu.
Esthétiquement, il n'y a rien à dire.
C'est simple, original, cohérent; ça nous rappelle plein d'univers de Kantor à Lynch, en passant pas Castelucci.
Bravo à tous ces acteurs qui ne sont pas forcément acteurs, mais peintres, chanteurs,.. et qui viennent d'ailleurs, avec leurs tronches incroyables sorties tout droit du royaume des hobbits !
Bravo M'sieur Nono !
Théâtre Nono

dimanche 5 octobre 2008

In and Out the Big à la Station Alexandre


C'était hier, samedi soir.
18 musiciens hors pair.
Avec mes fav's (!): Leloil, Imbert, Di Fraya et les autres que j'ai découvert et reverrai avec plaisir.
A l'origine un quartet, et 14 musiciens venus les rejoindre pour l'occasion.
Musicalement, avec l'accoustique exceptionnelle de la Station Alexandre, il y a peu à redire. Si ce n'est que toutes les compos ne sont pas également inspirées. Mais...
Il y a souvent ce putain de mais.
Ce quartet, et surtout les deux zozos à l'origine du truc, sont presque antipathiques à force de vouloir nous sursignifier en permanence qu'ils sont très bons, qu'ils travaillent avec les meilleurs, que leurs compos et arrangements sont exceptionnels.
Beaucoup trop focalisés sur eux-mêmes.
Heureusement qu'il y a beaucoup de potes dans la salle, parce que les autres, du coup, ont tendance à partir.
C'est dommage : ça s'appelle gâcher.
Sur scène tout compte et... tout se voit !

samedi 4 octobre 2008

C'est la rentrée du blog... É o initio do blog


Deux mois sont passés depuis le dernier post à Rio.
Un temps dans le temps et en dehors.
Intense, remuant.
La tête a changé et beaucoup de choses qui vont avec.
En étant évidemment toujours le même.
L'esprit rempli de portugais.
Et un peu plus paisible.
Si, si, c'est possible !

Uma tentativa de tradução para os meus amigos do Brazil…

Dois meses passaram desde o ultimo post no Rio.
Um tempo no tempo e fora deste tempo.
Intenso, requieto.
A cabeça cambiou e muitas coisas juntas.
Sempre sendo o mesmo evidentemente.
O spirito cheio de português.
E um pouco mais sossegado.
Eu lhe asseguro que é possível !

vendredi 25 juillet 2008

vendredi 25 juillet


Un jour de pluie.
La tête tourne, la Terre aussi.
Le sens de la vie.
Ou comment aller vers la simplicité du présent.
Long way from home ?

jeudi 24 juillet 2008

Jeudi 24 juillet


Un jour où il semble ne rien se passer.
Il fait gris, l'internet est en panne.
Difficile de contacter qui que ce soit.
Et pourtant, la terre tremble et comme dirait Rémy de Gourmont dans Lilith :
"Le mâle se révèle".
Le mâle, le mal... et le bien qui va avec ?

mercredi 23 juillet 2008

Mercredi 23 juillet


Chaque jour de ce périple en solitaire, j'édite une photo de moi dans diverses situations. C'est totalement égocentrique et ca n'a aucun autre intérêt que celui de m'amuser.
C'est bien déjà.
Là, c'est dans le métro qui me ramène de la plage d'Ipanéma à la station Carioca de laquelle je rejoins le terminus du bonde qui me ramène à Santa Teresa.
La photo qui suit est une cantine que je me suis trouvé à Ipanéma et qui est un genre de fast-food bio avec que des plats vite servis, mais archi frais et naturels.
Pourquoi on n'a pas les mêmes à Marseille ?
.

J'ai bu hier soir un verre avec deux jeunes metteurs en scène, l'un fançais, l'autre brésilien, qui ont assisté à la première à Sao Paolo.
Ca a été de loin la représentation la plus catastrophique de la série.
Problèmes de son, de lumières, de décor, raccords tout l'après-midi, pas de préparation, pas de concentration, des merdes innombrables à tous les niveaux du début à la fin de la représentation et une salle qui s'est vidée de moitié du début à la fin du spectacle.
Bref, ils avaient trouvé ça, quand-même, intéressant, mais un peu triste...
L'avantage, c'est qu'ils pourront revenir le voir au théâtre de la Ville où normalement il ne devrait pas y avoir trop de problèmes techniques...
En revanche, on ne sait pas si le public ne partira pas par grappes.
Mais ça, on n'y peut pas grand-chose.

mardi 22 juillet 2008

Mardi 22 juillet


Ca c'est une photo prise au petit déjeuner, le lendemain de mon arrivée. Les tâches blanches sur le mur ne sont pas dûes à un éclairage au néon, mais aux rayons de soleil qui cognent sur la salle.
Le principe de cette posada, comme des autres d'ailleurs, c'est que tous les hôtes partagent la même table le matin.
La différence, c'est que dans cette maison, c'est Denise, qui est comédienne, qui choisit les personnes qui y logent. La plupart sont des artistes ou intellectuels ou étudiants ou...et viennent de plein de pays différents, y compris le Brésil.
Ce matin j'ai pris mon petit déj avec une philosophe, une conceptrice d'arts visuels, un spécialiste du sous-titrage à la télé et au cinéma et un réalisateur brésilen (vu sur la photo).

lundi 21 juillet 2008

Lundi 21 juillet

Lendemain de dernière à Sao Paolo.
C'était émouvant de se quitter après deux mois passés tous ensemble à tout partager. C'est toujours brutal une dernière. Celle-ci était belle, me semble-t-il. Le spectacle a trouvé sa respiration et son rythme et ne demande plus qu'à grandir. Prochaine étape à Gap, en octobre, et sans doute, un autre spectacle avec une bascule très nette vers le français pour son périple français.
Avec seulement 9 jours de répétitions pour cette métamorphose !
Pour l'instant, je suis à la gare routière et attends mon car pour Rio.
.

Le rhume m'est tombé dessus depuis trois jours dans ce théâtre battu par les courants d'air froids et semble vouloir prendre aujourd'hui toute son ampleur, le corps, savant, sachant fort bien que la tâche accomplie, il peut enfin se relâcher...
Tous les sons me parviennent comme dans de la ouate.
Je lis les destinations diverses pour Buenos Aires, Venezuela et tous les pays d'Amérique du Sud.
Tous ces pays à portée de bus, ça fait rêver.
Mais je n'ai qu'une semaine et elle sera totalement carioca, je crois.
Je n'ai pas le courage de plus.
Très grosse fatigue.
Juste envie de repos, de plage, de soleil, de vacances à farniente, quoi...

vendredi 11 juillet 2008

O Retorno ao Deserto : opening night


Plus de nouvelles depuis notre arrivée à Sao José.
Les répétitions étaient intenses et je n'avais pas tellement la tête à donner un compte-rendu, de toutes façons impossible, de notre travail.
Il y a eu pas mal de déboires en tous genres, dont je tairai le détail.
Finalement, le spectacle est là et hier soir c'était la première.
La générale, la veille, avait été bonne mais sans aucun public.
Alors, là, avec la découverte du public et après une bonne générale, la première a été un peu sèche, un peu tendue, un peu dérythmée ou sur-rythmée, mais en tous cas pas dans le bon tempo.
Personnellement, je pense que c'est un beau spectacle qui a manqué de temps de répétitions mais l'essentiel est là.
C'est drôle, violent, cruel, émouvant et je crois finalement que cette histoire de "doubles" fonctionne assez bien.
.



C'est juste troublant de voir un public le nez en l'air plutôt que vers nous, pour lire le surtitrage !
Et de jouer une scène de clowns dans un silence complet !
Gloups !

21h30, début.
2h30 de spectacle et il est minuit, c'est l'heure des saluts, surprenants.
Tout le monde se lève dans la salle, on salue deux fois, on sort et... c'est fini.
Pas de pot de première, le théâtre vide à la sortie.
On nous emmène dans un endroit qui est"le bar du festival".
En fait, c'est un lieu immense (très beau d'ailleurs, une ancienne halle) dans lequel toutes sortes de gens viennent pour boire et danser.
Sauf que personne ne danse.
A l'entrée, comme nous n'avions pas mangé, on s'est enfilé des hot-dogs inimaginablement mauvais !
Le top étant le hot dog végétarien : entre deux tranches de pain mou et sucré, de la moutarde, de la mayonnaise et du ketchup avec des chips.
Houhou, c'est la fête.
Il y avait des navettes qui passaient toutes les heures pour ramener les participants du festival dans leurs hôtels.
Mais au moment de partir, il était 1h30, la navette était déjà passé.
1/2h après, nous avons enfin trouvé un taxi pour rentrer et grignoter quelques chips devant la télé avant de s'endormir.
Ca casse un peu le mythe de l'aventure merveilleuse, mais dès le matin, c'est plutôt drôle à raconter.
Peu de retours sur le spectacle.
Positifs néanmoins. Mais on ne sait pas trop quoi penser.
On va voir dans les prochains jours et surtout à Sao Paulo, la semaine prochaine, pour voir comment less choses se présentent et si on peut espérer faire une belle tournée la saison prochaine.
J'espère vraiment.
.

mercredi 2 juillet 2008

Festival de Sao José de Rio Preto


Ca, c'est la piscine de l'hôtel à San José.
D'un seul coup, après Sao Paolo, ça donne un peu l'impression d'être en vacances.
Bon, évidemment, la première est dans 9 jours, mais bon...
Il fait beaucoup plus chaud par ici, et même si on est à deux par chambre, qu'il faut prendre un bus pour aller dans un autre hôtel pour manger le midi et le soir, et puis encore un autre bus pour aller et venir au théâtre, c'est quand-même rien à voir avec Sao Paolo.
On est dans le théâtre et ça aussi ça fait du bien.
On travaille de 14 à 23h tous les jours et il n'y a plus de jours de repos jusqu'au 13 juillet.
On est de nouveau tous ensemble, tout le temps : les joies de la totale collectivité.
Moi qui suis plutôt ours dans mon genre, là, ça me va très bien et je suis content de retrouver tout le monde.
C'est assez joyeux.
L'image suivante, c'est la piscine dans l'hôtel où l'on prend les repas.
Ca va, dans l'ensemble, on n'est pas trop mal traités !

lundi 30 juin 2008

Bye bye Sao Paolo

Sao Paolo, première période, c'est fini.
Ci-dessous, la salle de répé avec le décor un peu à l'étroit et peint couleur malabar (ou pastèque écrasée, au choix) et vert blob.
Une des surprises qui peuvent créer certaines inquiétudes !
.

Départ demain matin pour San José.
Beaucoup d'inquiétudes parce que beaucoup d'imprévus, de retards, de complications, de complexité du projet.
Malgré tout ça avance et ça prend forme doucement.
Hier premier filage de 2h3/4, qui s'est plutôt pas mal passé même s'il reste énormément de travail à tous les niveaux.
Pour moi, c'était plutôt une bonne surprise par rapport à une catastrophe annoncée.
Et il nous reste « encore » 10 jours !
Pas vraiment eu le temps de faire autre chose que travailler à San Paolo.
On a fêté un double anniversaire hier soir chez Rita, notre traductrice que j'aime beaucoup.
Et aujourd'hui farniente à l'hôtel et marché de créateurs avec plein de fringues très belles mais j'y étais allé sans argent : erreur ou sagesse ?
Dernier repas au restaurant de l'hôtel.
Plutôt dégueu, il faut bien l'avouer.
On ne quitte pas cette ville avec un poids au coeur comme quand on laisse Rio.
Demain journée collective dans le bus, les français, les enfants des français, les brésiliens et sûrement des italiennes (on dit le texte ensemble rapidement pour la mémoire) pour compléter le pannel de l'internationale !
A suivre...

lundi 23 juin 2008

8 jours passés à Sao Paolo


J'ai un peu laissé tomber le blog depuis notre arrivée à Sao Paolo.
Il faut dire que la transition entre Rio et cette ville est particulièrement saisissante.
De la douceur et de l'humanité de Rio, à la mégapole qu'est Sao Paolo, le contraste est total.
Nous avions l'habitude à Rio d'alle en bonde (tramway en bois) répéter dans le quartier d'à côté, le soir, on prenait un verre, ensemble, à la possada et le petit déjeuner le matin sur la terrasse au soleil.
Ici, les brésiliens rentrent chez eux, il faut au minimum 1/2h pour aller d'un endroit à un autre, on est à l'hôtel et on ne voit pas beaucoup le jour.
L'impression que l'énergie se perd, l'énergie de groupe et l'énergie individuelle.
En dehors de ça, la salle de répétitions est infiniment plus confortable et le travail avance bien malgré tout.
Ca y est la Mathilde brésilienne est trouvée.
Et ça se passe très bien, même si il faut repartir du début pour elle, j'ai l'impression qu'elle travaille vite.
Et nous, ça nous fait du bien aussi de repartir du début pour avoir des précisions que nous n'avons pas eu lors de la première semaine de répétitions sans nous.
Le truc un peu distordu, c'est que Sandra, la nouvelle Mathilde, a eu cette année le prix d'interprétation féminine à Cannes.
Alors, d'un seul coup le projet collectif se transforme un peu en spectacle du privé avec tête d'affiche, nom en grandes lettres avant les autres et promotion commerciale.
Pour le Brésil, on se dit que si ça peut aider à avoir une belle tournée, la fin justifie les moyens (bon, moi je suis pas très en accord avec ça, mais je la ramène pas).
En revanche, à la rentrée, en France, si ça continue sur cette logique, on sera dans un très grand hiatus avec les objectifs de la compagnie et du kolkhoze.
Chaque chose en son temps...

Transition



J'ai un peu laissé tomber le blog depuis notre arrivée à Sao Paolo.
Il faut dire que la transition entre Rio et cette ville est particulièrement saisissante.
De la douceur et de l'humanité de Rio, à la mégapole qu'est Sao Paolo, le contraste est total.
Nous avions l'habitude à Rio d'alle en bonde (tramway en bois) répéter dans le quartier d'à côté, le soir, on prenait un verre, ensemble, à la possada et le petit déjeuner le matin sur la terrasse au soleil.
Ici, les brésiliens rentrent chez eux, il faut au minimum 1/2h pour aller d'un endroit à un autre, on est à l'hôtel et on ne voit pas beaucoup le jour.
L'impression que l'énergie se perd, l'énergie de groupe et l'énergie individuelle.
En dehors de ça, la salle de répétitions est infiniment plus confortable et le travail avance bien malgré tout.
Ca y est la Mathilde brésilienne est trouvée.
Et ça se passe très bien, même si il faut repartir du début pour elle, j'ai l'impression qu'elle travaille vite.
Et nous, ça nous fait du bien aussi de repartir du début pour avoir des précisions que nous n'avons pas eu lors de la première semaine de répétitions sans nous.
Le truc un peu distordu, c'est que Sandra, la nouvelle Mathilde, a eu cette année le prix d'interprétation féminine à Cannes.
Alors, d'un seul coup le projet collectif se transforme un peu en spectacle du privé avec tête d'affiche, nom en grandes lettres avant les autres et promotion commerciale.
Pour le Brésil, on se dit que si ça peut aider à avoir une belle tournée, la fin justifie les moyens (bon, moi je suis pas très en accord avec ça, mais je la ramène pas).
En revanche, à la rentrée, en France, si ça continue sur cette logique, on sera dans un très grand hiatus avec les objectifs de la compagnie et du kolkhoze.
Chaque chose en son temps...

dimanche 15 juin 2008

Fin de la première période

Voilà, c'est fini pour Rio.
Deux semaines de répétitions intenses.
.

Il y a eu quelques moments de comédie, mais beaucoup de questionnements, d'incertitudes, d'inquiétudes.
A tous les niveaux.
Encore une occasion de se confronter à soi-même et d'en profiter pour grandir un peu.
Intégrer humilité et détachement, se faire confiance, abandonner des doutes trop douloureux, des questions inutiles.
Parler et nommer ce que l'on ressent aux personne concernées pour s'apercevoir que les chose qui nous font souffrir le font souvent, et dans le cas présent, inutilement.
Cette période se conclut par une parole qui s'exprime et un apaisement qui s'en suit immédiatement.
Les brésiliens sont rentrés à Sao Paolo.
Nous avions encore une journée à Rio et j'en ai profité pour la passer à Ipanéma où la température de l'eau est idéale.
Profiter encore un peu de la douceur de cette ville quand on a la chance de ne pas être du côté des favelas.
Acheté (encore) un joli sac chez Gilson Martins, LA boutique branchée de Rio.
Flâné encore un peu le soir le long de l'océan et senti l'air tiède et regardé les jolis coureurs brésiliens, un peu trop sur-musclés, mais bon... C'est quand-même trop, trop fun, non ?
Un dernier repas à Santa Thérésa et c'est demain le départ en bus pour San Paolo pour une seconde période de répétitions de 15 jours.
Et toujours... à suivre !
.

jeudi 12 juin 2008

Encore à Rio


Sur la photo c'est le lieu dans lequel nous répétons cette semaine.
C'est très joli dehors, mais c'est assez pourri dedans.
Lumière blafarde, accoustique improbable, chaleur moite.
Mais ça n'empêche pas de travailler ferme.
On avance scène par scène et le spectacle se construit.
Notre place d'accompagnateurs se confirme et se précise.
Spectateurs actant sur le plateau, si on veut essayer de donner une définition.
Nous n'avons toujours pas de Mathilde brésilienne et Ben se coltine le rôle, bravement et talentueusement, toute seule.
L'ambiance est bonne entre nous (malgré des difficultés matérielles et d'organisation) et les brésiliens sont des gens adorables et faciles à vivre.


C'est dans le bonde (bondji) qui nous amène tous les jours de Santa Thérésa, le quartier où nous sommes logés, à la salle de répé.
Le principe est que si on est assis on paye sa place et si on reste accroché à l'extérieur, c'est gratuit.
L'autre jour, Davy, un des comédiens brésiliens m'apprenait une chanson. On fredonnait gentiment et ça a pris tout de suite de grosses proportions.
Tout le bonde s'est mis à chanter et à taper dans les mains.
Tout le monde faisait des commentaires et balancait de grosses blagues pour faire rire tout le monde.
Et ce n'était pas un évènement, ça arrive quotidiennement.
C'est juste simple, humain, bonhomme.
J'adore.

samedi 7 juin 2008

Pause



Voilà, c'est samedi.
Repos pour deux jours.
La semaine s'est finie sur une note un peu sombre avec le renvoi de l'actrice brésilienne qui devait jouer le rôle de Mathilde dans Le Retour au Désert.
Incompatibilité dans le travail, erreur de casting.
Bon, c'est dur de dire à quelqu'un de faire ses valises.
Ça n'était pas possible autrement.
Bon.
Je ne sais toujours pas ce que je vais faire dans ce spectacle.
Ça fait parti du projet mais j'aurai toujours beaucoup de mal à m'y habituer.
Le temps nécessaire pour que le groupe se forme vraiment est long.
La compagnie est un groupe déjà constitué et qui se connaît très bien, qui connaît le travail et l'esthétique de Catherine.
Les acteurs brésiliens le découvrent et ni ne se connaissent entre eux, ni ne nous connaissent.
Et nous parlons bien-sûr deux langues différentes.
Pour se raconter la vie, la mort, la philosophie, c'est pas bien pratique en somme.
Donc le temps nécessaire pour former le groupe gna gna gna, je l'ai déjà dit.
Curieusement, le départ de l'actrice va sûrement déclencher une sorte de rapprochement entre nous.
C´est comme ça que je le pressens en tous cas.
On verra.
Pour l'instant, c'est le week-end et on est à Rio.
On va tâcher d'en profiter.

vendredi 6 juin 2008


Jeudi soir : quatre jours de répétitions à Rio.
Nous sommes dans une salle très agréable à 10min de là où nous logeons.
Les premiers jours ont été difficiles pour moi, parce que je ne sais pas exactement ce que je vais faire dans cette pièce et qu'il y a des rôles très beaux.
L'idée de passer à côté de ça est plutôt douloureuse.
Et puis, nous avons avancé dans le travail et surtout la rencontre avec les acteurs brésiliens commence à se faire.
Je baragouine quelques mots en brésilien, que je mélange à du français et de l'anglais.
Ils commencent, les brésiliens, à m'apprendre des grots mots que je répète et ça les fait rire et moi aussi.
Et déjà ça, c'est vraiment génial comme expérience.
Impressions cyclotymiques de bas en hauts et de hauts en bas.
Contrastes.
Il fait très beau à Rio en ce début d'hiver et même le soir, un t-shirt suffit.
Les jours sont courts mais ça n'a pas grande influence sur le moral.
A Rio, en répétition pour un spectacle, il faudrait y mettre du sien pour être dépressif...
Malgré tout, ce projet présente un certain nombre de difficultés et d'eccueils qu'on ne peut pas minimiser.
La distribution n'est pas super homogène, le tricotage de langues soulèvent des problèmes innombrables et la place de chacun, comme je le disais, n'est pas nette, nette.
Bon, école de patience et de confiance.
Ecole de relativisation et d´humilité.
Mais quand-même très heureux d'être là : ça vous étonne ?