mercredi 4 février 2009

Midinettes de février


Tous les premiers mercredis du mois, entre les deux sirènes à midi (net, plus ou moins), une compagnie est invitée par "Lieux Publics" à se produire sur le parvis de l'Opéra de Marseille.
Cette fois-ci, c'était Christian Mazzuchini.
Comme je suis un habitué de cette manifestation, en arrivant, j'ai trouvé étrange la présence du bateleur entouré d'un groupe de personnes.
Tiens ! (me suis-je dit) un mec qui profite de l'occase pour refourguer sa camelote ?
Pas du tout, un magicien...
Puis une gamine (un peu gitane) me demande du fric.
Décidément (continue-je de me dire en moi-même), c'est bizarre aujourd'hui...
Et avant que la première sirène n'ait retenti, nous voyons un groupe de gitans monter sur les praticables installés pour l'occasion et je reconnais la fillette sus-citée.
Bon.
Et voilà qu'ils commencent à nous balancer des plumes à la gueule.
Pas des jolies plumes douces et consistantes, mais du vieux duvet qui s'immisce comme des fleurs de pissenlit aux quatre vents...
Je recule en courant pour ne pas étouffer (je suis pas allergique mais là c'est beaucoup).
Et justement, merci pour les personnes allergiques.
Et merci pour cette agression en bonne et dûe forme.
La sirène retentit : Christian Mazzuchini arrive avec son chien et nous raconte en gros, en bombant le torse et en se remontant les couilles, que les pauvres sont quand-même plus heureux que les riches puisqu'ils n'ont rien à perdre...Super !
Va falloir dire ça à Sarko, ça lui facilitera la tâche pour justifier son plan de relance !!!
Seconde sirène : un groupe d'hommes en pyjama tournent sur scène, comme des bagnards dans la cour d'une prison, en chantant tout d'abord un chant de ... légionnaires ?
L'un d'eux a une prothèse à la place d'une main et l'autre main très, très abîmée. Un autre n'a plus toutes ses dents (ou bien est-ce le même ? je ne sais plus)
Fin de la ronde, face à nous, ils entonnent : "Il en faut vraiment peu pour être heureux".
Quand je l'écris, je peux comprendre le second degré.
En réalité, ça passe au premier degré, on a le sentiment fort de l'agression, de l'utilisation de "pauvres" réels sur une scène de théâtre (c'est la mode de faire ça depuis quelques années, ça va avec la télé-réalité, personnellement, ça me dégoûte) et finalement, on a l'impression que tout ça n'est fait que pour servir un égo, celui de Christian Mazzuchini, encore une fois.

Faudrait voir à réfléchir avant de proposer des trucs pareils !!!
Et pourquoi vouloir faire à tous prix la leçon (moi, j'ai compris le malheur des autres et je vais vous en faire prendre conscience) alors que la plupart des gens présents sont présents parce que justement ils ont déjà un certain niveau de conscience ???
Ce n'était pas seulement raté, ça m'a carrément filé la nausée...

2 commentaires:

Unknown a dit…

salut à toi, effectivement ça donne pas envie tout ça.
Le théatre-réalité...on est pas rendu, déjà que la télé-réalité c'est pas génial (sauf si on aime se faire laver le cerveau...)pitié.
D'un autre côté l'agression à coups de plumes je trouve ça sympa (sauf comme tu le dis si bien : les allergiques et les morts probables par étouffement.
Bien sûr je ne connais pas ce monsieur dont tu parles avec tant d'éloges (hihi), mais si son égocentrisme va jusqu'à montrer aux gens combien la pauvreté (et la souffrance qui en découle)est un phénomène dont on doit prendre conscience et qu'il va nous expliquer le pourquoi du comment par le biais de show (ou spectacle, comment faut-il dire?)et bien on peut rester au chaud devant les infos de tf1 à 20h (ce qui permet de se laver le cerveau par la même occasion aussi et d'éviter de mourir tué par une bête plume).
Je n'ai pas vu la représentation, je ne peux que m'abstenir d'un avis à ce sujet mais je le donne sur le fond de la chose.
Quitte à bouffer de l'indigeste autant rester chez soi non?
Je trouve que tu fais une très belle critique de ce que tu as vu.merci.

Unknown a dit…

j'ai oublié de dire qu'il est déjà suffisamment rare de voir des villes dont la politique culturelle permet a des festivals ou des artistes de se produire à moindre coût pour monsieur tout le monde (et madame aussi hein...) et qu'il est dommage de les rendre moins crédibles avec des spectacles intéressés et servant l'égo de l'auteur.
Mais c'est un avis qui n'engage que moi.