mercredi 8 octobre 2008

Labyrinthe au Théâtre Nono



On a vu la seconde représentation de "Labyrinthe", hier soir, mardi 7 octobre.
Un seul conseil : COURREZ-Y avant que ce ne soit la dernière semaine et que ça n'affiche complet.
C'est une réusite. Voilà, des fois ça arrive.
Le lieu d'abord est sublime (une seule question : comment fait-on quand on débarque à Marseille pour obtenir de M. Gaudin un tel soutien ?)
Heureusement, il est honoré tant dans la qualité du spectacle, que dans l'aménagement du cadre, l'accueil et la convivialité.
On se laisse embarquer.
On rencontre toutes sortes de personnages tous attachants.
C'est onirique, mais pas cauchemardesque.
C'est inquiétant, mais c'est tendre et humain.
Tout est d'une grande simplicité.
On se voit, on se reconnaît et on en rit doucement.
On rit de notre propre folie, de nos absurdités de nos complexités.
Un sumo qui ouvre la voix, "c'est dommage" (mais seulement dans le spectacle).
Une vieille femme un peu perdue qui nous demande quoi sans rien nous demander.
Un homme avec un large chapeau très digne mais vaguement désemparé.
Un quintet aux voix incroyables chante, danse et tourne, c'est dommage (mais seulement dans le spectacle).
Un homme à face de chat qui vous regarde vraiment en essayant néanmoins d'attrapper les gouttes, mais en vain.
Un autre en face de lui-même qui se prend la tête, vraiment, et va fa enculo (je sais pas si ça s'écrit comme ça) mais pas méchamment.
Un numérologue cabaliste qui empile des chiffres et des catégories d'objets à de simples cahier (sans S) à des vis qui tournent sans fin.
Un homme et une femme quasi-nus, à même le sol, perchés sur des bouteilles et ça fume.
Une asiatique qui répend le sel avec vous dans son jardin zen.
Un homme servi à table, vraiment, par une femme au museau acéré de piquants pas si piquants.
Des personnages au milieu de sacs de sable : une petite faiblesse dans le parcours, que disent-ils ou que chantent-ils ? on ne les entend pas vraiment ...
Un monsieur à lunettes qui vous rapelle gentiment que tôt ou tard vous mourrez. C'est dommage, mais vraiment, c'est pas grave !
C'est très musical.
Personne ne se voit mais tout le monde s'écoute.
Ils sont parfaitement dirigés.
Ni trop, ni trop peu.
Esthétiquement, il n'y a rien à dire.
C'est simple, original, cohérent; ça nous rappelle plein d'univers de Kantor à Lynch, en passant pas Castelucci.
Bravo à tous ces acteurs qui ne sont pas forcément acteurs, mais peintres, chanteurs,.. et qui viennent d'ailleurs, avec leurs tronches incroyables sorties tout droit du royaume des hobbits !
Bravo M'sieur Nono !
Théâtre Nono

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