vendredi 25 novembre 2011

Celui qui croyait en Dieu, celui qui n'y croyait pas


C'était hier soir au théâtre Toursky, à Marseille.
J'ai toujours beaucoup aimé Michaël Lonsdale; et, je l'ai peu vu sur scène, mais ce que je connais de lui me fait dire que Richard Martin est un super acteur.
Le questionnement autour de la foi et de l'existence ou de la non existence de Dieu m'intéresse particulièrement.
Bref, je suis allé voir ce spectacle réjoui et confiant.
Annoncé comme ça, on sent la suite qui arrive :-(

Ce n'est pas un spectacle, c'est une improvisation.
Une scénographie inexistante fait se côtoyer une douzaine de chaises moches, un gros cube (moche) sur lequel est posée une très grande chaise en bois du type de celles que l'on peut trouver dans certains châteaux médiévaux et un cyclo, ah ! le cyclo qui sauve tout de la misère d'idées (tout cela ne sert à rien, bien-sûr puisqu'il n'y a ni scéno, ni spectacle).
M. Lonsdale n'a pas eu le temps d'apprendre son texte et annone littéralement, le nez dans sa barbe ou dans ses papiers, assis derrière un pupitre.
Heureusement, il y a les musiciens et la chanteuse qui sont formidables ( et qu'on aimerait voir seuls en concert et non pas relégués quasi systématiquement au second plan) et R. Martin qui, dès qu'il nous raconte une histoire ou qu'il profère des textes de Léo Ferré, nous emporte magistralement.
Alors je dirai simplement : lui, il n'a besoin de rien de tout ça.
Même pas de cette thématique dans laquelle ni l'un ni l'autre ne sont vraiment rentrés (si bien-sûr, mais de façon tellement superficielle).
Richard Martin, seul en scène, avec un choix de textes qu'il aime, ça marchera toujours.
Mais qu'il n'essaye de faire croire à personne qu'en disant "... pour ton honneur à ne jamais paraître à la téléviCON, Thank you Satan", il est un révolutionnaire.
(dans la chanson, Léo Ferré a écrit "télévision" - "TéléviCON" vient d'un autre texte de Ferré qui n'est pas une chanson).
Et non ! Parce que la salle était remplie à bloc de spectateurs qui, pour la plupart, étaient venus parce qu'ils avaient découvert M. Lonsdale à la remise des césars à cette même téléviCON, il y à peine quelques mois !
Et moi j'avais acheté 2 places (à 27 €) pour assister à tout ça, collé au plafond du second balcon. Pour m'entendre dire que les persécutés sont des bienheureux parce que le royaume des cieux leur appartient.
Je ne dirai pas que j'ai été persécuté pendant ce spectacle (arnaqué seulement), mais je ne dirai pas non plus que le plafond du Toursky m'a fait pensé au royaume des cieux, ni même qu'il m'appartient, ni même qu'il m'ait rendu heureux.
C'est peut-être ça la révolution ?