dimanche 30 novembre 2008

Ex Nihilo à Aix


Le spectacle s'appelle :"Salida".
Ca se passe dans une salle de bal.
Au début y'a pas trop d'ambiance, les musiciens sont pas trop chauds et les gens non plus.
Petit à petit, on s'y met.
On s'y met à danser, seul, à deux, à trois, tous ensemble.
On se séduit, on se drague et puis on se bagarre, comme au baluche quoi !
C'est très réjouissant.
Il y a des moments de rien, mais jamais trop longs.
Il y a des moments de plein, plein de mouvements, plein d'énergie, plein de danse, mais c'est jamais du remplissage.
Le tempo est parfaitement maîtrisé du début à la fin.
Les 6 danseuses et danseurs et les deux musiciens sont bien, toutes, tous et de façon égale.
Pas plus, pas moins et c'est très agréable.
Tout est réglé mais c'est pas propret.
Ca paraît jeté là comme ça en vrac alors que ça n'a rien d'improvisé.
Les musiciens et les danseurs sont très à l'écoute et ensemble, tout le temps.
Il n'y a que la lumière qui est un peu pourrie parce que ça se joue dedans alors que c'est prévu pour dehors alors qu'il doit faire encore jour.
Et puis on est assis par terre, même pas un bout de moquette, des coussins, un tapis, juste un truc pour dire au public : "on a pensé à vous", quoi...
Je dis ça... je dis rien.

samedi 29 novembre 2008

CarmenSeitas à Bouc Bel Air


Spectacle écrit et interprété (entre autres) par Edmonde Franchi, écrivain, comédienne et amie.
Je ne vais pas être objectif, encore moins que d'habitude.
Avec l'Académie de chant populaire dirigée par Alain Aubin dans laquelle chante, notamment, Didjié... mon Didjié, j'veux dire !
Alors évidemment, c'était formidable.
J'ai beaucoup aimé le texte, ce qui est dit sur l'histoire des cigarillères de la Friche et, à travers elles, toute l'histoire des combats sociaux pour le droit des femmes au travail.
En cette période de "fachisation" et de démentellement sauvage du service public, il fait bon réentendre dans quelles conditions on travaillait à la fin du siècle 19 et comme il a fallu que des gens se battent comme des fous pour obtenir des droits qu'on est en train de saccager en ce début de siècle 21.
Il y a beaucoup d'humanité, de simplicité, de tendresse, d'émotion et d'humour.
Sans jamais tomber dans aucune complaisance.
Edmonde est magnifique sur scène comme elle est dans la vie.
Après, j'aurais quelques bémols à propos de la mise en scène et de l'(la non)intégration de la chorale dans l'écriture,
Mais bon, peu importe. Les gens sont ravis en sortant (même à Bouc Bel Air qui n'est pas une mairie communiste).
Les moments de recherche des anciennes cigarillères, mêlés à ceux de la Friche au travers des époques et ceux de la chorale, sont d'un réalisme amplifié jusqu'au burlesque.
Enfin, les chansons sont magnifiquement arrangées et c'est toujours un régal de les écouter ces ceusses-là.
Voyez, c'est pas possible comme critique.
Je m'en fous, je suis content que ce spectacle marche. Content pour Edmonde qui a travaillé comme une calu pour le réaliser et content pour tous les gens qui vont entendre cette page de l'histoire et qui réfléchiront peut-être (on peut rêver) à deux fois avant de voter again pour des "assassineurs" de démocratie.

jeudi 27 novembre 2008

Guy Cassier aux Salins



Mise en scène high tech.
Acteurs excellents.
L'histoire d'un théâtre et de sa troupe au début de la seconde guerre mondiale.
Ou comment "le diable", petit à petit, infiltre le théâtre et le pervertit.
Ou les compromissions d'un homme de théâtre avec le pouvoir nazi.
Une première partie où on se laisse prendre comme dans un film, malgré le surtitrage (ils parlent en flamand) et les voix qu'on a du mal à identifier (tous les acteurs sont sonorisés).
La seconde partie est plus monotone, cédant à quelques facilités de mise en scène (le discours du dictateur démultiplié en direct sur grand écran).
Je ne me suis pas endormi mais j'en ai eu un peu la véléité.
Mon voisin de derrière, lui, n'a pas hésité, je l'ai bien entendu.
J'étais content de voir ce spectacle, pas énervé je veux dire, comme des fois des spectacles peuvent m'énerver.
Mais je me demande pourquoi on met systématiquement de la vidéo et des micros au théâtre ?
Pour faire comme si cétait du cinéma ?
Parce qu'on est complexé de n'être qu'au théâtre ?
Parce qu'on a peur que l'image audio-visuelle l'emporte et qu'on finisse par ne plus avoir personne dans les salles ?
Mais c'est bête, parce que justement en faisant ça, la salle se vide de moitié à l'entracte tant il est vrai que ce "parler vrai" finit par devenir lancinant et doucement hypnotique...
J'ai aimé la toute fin.
Que répondre quand la guerre se termine, et qu'on est artiste et collabo ?
"Je... je.... je ..."
FIN
!

mercredi 26 novembre 2008

Ceux qui Partent à l'Aventure



C'était au Théâtre de Cavaillon, mardi 24 novembre.
Texte de Noëlle Renaude, mis en scène par Renaud-Marie Leblanc, metteur en scène marseillais.
Noëlle Renaude, elle écrit du théâtre, c'est pas du tout cuit.
Il faut un certain sens de l'ôpiniatreté pour être sûr de trouver et comprendre toutes les subtilités de ce texte.
Au début, on ne sait pas qui dit quoi à qui, les personnages changeant de nom à chaque réplique.
On comprend que ce sont des randonneurs partis à l'aventure.
Et puis, on rentre dans l'histoire d'un de ces personnages et apparaisent d'autres personnages qu'on retrouve régulièrement. Les parents, la petite amie, le copain.
Les quatre acteurs jouent une multitude rôles.
Et le texte est très , très fou.
.

Le travail est extrêmement précis et rigoureux.
C'est musical même. Et burlesque.
Et virtuose : et dans la mise en scène, et dans le jonglage des acteurs d'un rôle à l'autre.
Il sont magnifiquement dirigés.
C'est une grosse machine de théâtre très bien huilée.
Petits bémols : le texte s'essoufle un peu sur la fin (le dernier 1/4 d'h) et je trouve un acteur un peu en-dessous des 3 autres (et UNE au-dessus).
Beau travail et très, très drôle !

samedi 15 novembre 2008

Sonetto per Ninetto


Une rencontre aux Bernardines avec Ninetto Davoli, l’acteur fétiche de Pasolini et ensuite un spectacle sur Ninetto, en présence de Ninetto qui le découvrait en même temps que nous.
Une rencontre volontairement pas dirigée a fait, entre autres, que rien de spécial ne s’est dit, à part les choses que l’on peut facilement connaître en lisant des livres ou réécoutant des émissions à propos de Pasolini.
D’ailleurs tout ce qui a été dit « en confidence » était quasiment repris dans le spectacle qui suivait, mais bon..
A propos de la relation intime reliant Ninetto et Pasolini, il n’a rien été dit. Et concernant la mort de ce dernier, Ninetto ne souhaitait pas en parler, ça l’angoisse trop.
Alors quand on a découvert le spectacle parlant principalement de la relation amoureuse de ces deux-là, de leur rupture et de l’assassinat de Pasolini, avec le ninetto comme voisin de rangée, on pouvait se sentir un brin mal à l’aise.
En dehors de cela, le spectacle était plutôt inégal, avec des passages assez réussis, notamment grâce à la comédienne (Paola Comis) qui était formidable.
Rien de spécial à ajouter, en fait.

vendredi 14 novembre 2008

Cherche Toujours


Mathias Théry est un jeune réalisateur que j'ai rencontré l'an dernier à Marseille lors de la projection d'un de ses films à la fac de sciences :
La Vie Après La Mort d'Henrietta Lacks
Si vous avez 20 min, cliquez sur ce lien et régalez-vous : c'est un petit bijou mêlant interrogations scientifiques, poésie burlesque et regard de côté qui, c'est bien connu, permet de voir le plus loin.
Hier soir, au CRDP, 31 bd d'Athènes à Marseille, il présentait ce second film : "Cherche Toujours".
C'est dans la même veine.
Où l'on suit deux physiciens, l'un s'intéressant de manière extrèmement précise au pourquoi de la forme des feuilles des arbres en photographiant jour après jour des bourgeons au Jardin des Plantes. Et l'autre étudiant le mode de déplacement des dunes dans le désert notamment à partir du son émis par le crissement du sable.
Plus pointu comme recherche, ça paraît difficile.
C'est tourné avec finesse, brio, patience et le regard porté sur ces scientifiques et leurs activités est drôle, impertinent, original, poétique et frais.
Je suis pour ainsi dire fan de la première heure !
Vous pouvez voir ce film sur ARTE, dimanche 16 novembre 2008, à 22h20.
Et sinon le festival dure jusqu'à dimanche compris.
Entrée libre.
Les Rencontres Internationales Sciences et Cinémas

jeudi 13 novembre 2008

La Vie Moderne


Le dernier film de Raymond Depardon.
Les derniers paysans ?
Broyés par le monde moderne.
Fascinants, effrayants, drôles, ces hommes et ces femmes d'un autre temps, presque d'un autre monde.
Et pourtant c'est le nôtre et pas très loin...
Incroyablement filmés évidemment avec une équipe de tournage réduite à sa plus simple expression (le générique est très court!)
Je dis évidemment parce que c'est Depardon.
Fascinants par la quasi incapacité de la plupart de ces personnes à exprimer quoique ce soit d'une émotion avec des mots.
S'en suivent alors des silences...
......
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Moi citadin, urbain jusque dans le moindre recoin, j'ai beau être amoureux de la nature et des plantes, franchement, ça me coupe le souffle.
Effrayants parce qu'avec un tel mutisme ils finissent par l'être.
Et drôles parce qu'au bout d'un moment, c'est tellement incongru d'émotions contenues et jamais exprimées, qu'ils le deviennent forcément.
L'épisode ou le chien rejoint le père, la mère et le fils (et qui est l'affiche du film) est à se pisser dessus de rire !
Et pourtant ce que ça raconte de l'état du monde n'est pas franchement une grosse poilade.

lundi 10 novembre 2008

Koltès, Parnas au Théâtre de la Ville


Seguro a minha mão na sua
Para que juntos podemos fazer
O que não quero ,
Não devo
E não posso fazer sozinho.
Somente com vocês...
E com Koltès !

Je mets ma main dans la tienne
Pour qu'ensemble nous puissions faire
Ce que je ne veux pas,
Ne dois pas
Et ne peux pas faire tout seul.
Seulement avec vous...
Et avec Koltès !

Petit rituel (magique?) que nous répétions tous ensemble sur le plateau, main dans la main, cachés derrière le décor, juste avant l'entrée du public.
Visiblement, ça a marché :-)

dimanche 2 novembre 2008

Paris, Théâtre de la Ville


Ci-dessus, la vue depuis notre loge au théâtre de la ville.
Impressions fortissimas garanties !
On se passe de tous les superlatifs pour tenter d'exprimer, mais en vain, ce qu'on ressent d'être là.
Juste en profiter, à fond, au maximum.
C'est la fête !