jeudi 29 novembre 2007

Sao Paulo du 29 novembre


L’audition continue.
Toujours dans une plutôt très bonne ambiance.
La ville m’apparaît de plus en plus violente.
Nous avons croisé un enfant pauvre, sale, pieds nus, cheveux hirsutes.
Il y en a très peu dans le centre qui, on le sent, a « bien été nettoyé ».
L’hôtel de luxe dans lequel nous sommes reflète une vie ou la mort imprègne le hall, les couloirs : le factice clinquant cache la misère des relations humaines réduites à néant.
A l’image de cette « mégalopole » où les immeubles errigés veulent affirmer une puissance et compenser on ne sait quelle misère affective ou psychologique.
L’expression du libéralisme triomphant dans sa plus totale absurdité.
Malgré tout, à 18h, complètement compressés dans le métro, les gens continuent de sourire et de se parler !
Comme la nature à Rio qui saisit la moindre occasion de reprendre ses droits sous cette pluie tropicale et dans cet air saturé d’humidité, l’humanité sans doute luxuriante, elle-aussi, ne se laisse pas si facilement anéantir ?
J’aime à le croire.

mercredi 28 novembre 2007

Sao Paulo du 28 novembre


Second groupe d’audition passé aujourd’hui.
Plus que 48 personnes à voir avant la constitution du groupe du «second tour».
Trajet en voiture assez long, dans la ville pour aller voir un spectacle.
La misère est très forte, les gens sont dans un abandon beaucoup plus grand qu’en France.
Le crack fait des ravages terribles et de l’intérieur à l’extérieur de Sao Paulo, on traverse ce fameux monde bi-polaire que nous élaborons tous ensemble chaque jour.
Ouais !
Le spectacle était en fait un parcours dans un train fantôme, dans une cacophonie extrême de chanteuses et chanteurs lyriques, mélangés à un chanteur de karaoké massacrant « If I where a rich man » en brésilien et à capella, et tout un tas de sons, bruits, extraits d’opéras de Wagner et Verdi confondus.
Des nains, des personnages en costumes d’époque dansant sur de la musique d’un groupe brésilien, jazz-bossa, formidable, des sorcières, des assassins, un christ étendu mort dans un cercueil ouvert.
Un cauchemar très digne d’un film de Lynch, sauf qu’on était dedans jusqu’à circuler dans une petite voiture électrique sur un rail.
Enfantin et horrible à la fois.
Transposition de la violence de Sao Paulo.
J’ai adoré.

mardi 27 novembre 2007

27 novembre à Sao Paulo


Un premier groupe de seize personnes auditionnées aujourd'hui.
Plutôt éprouvant de se retrouver de ce côté-ci de la barrière.
Et même temps, C. propose un vrai travail et donne beaucoup d'outils pour que ce ne soit pas seulement une audition.
Et les participants sont tristes que ça ne dure pas plus longtemps, alors, on ravale ses inquiétudes...

Petite ballade dans les rues. Ici tout est à une longue distance de tout et en croyant ne parcourir qu'un intervalle entre deux stations de métro, il m'a fallu 1/2h pour rentrer à l'hôtel.
Je ne sais pas si nous allons avoir le temps de voir grand chose de Sao Paulo.
Ici, on prépare noël en grand comme il se doit. Les rues sont remplies de ce genre de déco sublime.
Il y a même un immeuble entier, entièrement consacré au Père-Noël.
C'est mer-veil-leux !!
Gloups.

lundi 26 novembre 2007

Sao Paulo

Changement radical.
De la ville de bric et de broc, au bord de la mer avec ses ruelles pavées et ses habitants qui prennent le temps de vivre, à la ville hyper urbanisée, immense (le centre ville est aussi grand que Paris), avec ses 11 millions d'habitants (+ les 19 millions de la région métropolitaine), ses 15000 tonnes d'ordures par jour et ses 150km de rues bouchées, il n'y a eu qu'une heure de vol.

Logé dans un hôtel de luxe de 22 étages, on est loin de la maison au bord de la jungle !
C'est assez excitant ce changement radical et cette nouvelle ville à découvrir.

L'audition a commencé : ils ne sont finalement "que" 82 comédiens et comédiennes.
5 groupes de 16, en gros, un par jour de mardi à samedi.
Pour rester à 20 ou 30 de lundi à mercredi de la semaine prochaine.
Cet après-midi, on a travaillé tous ensemble, groupe par groupe, à tour de rôle.
Cela s'est passé au mieux, je pense, avec du travail, des échanges et du plaisir.
Mais c'est une acrobatie incroyable de repérer toutes ces personnes en si peu de temps en entendant parler uniquement espagnol et portugais, pour moi qui ne parle aucune des deux langues !

On a mangé dans un restaurant juif italien : c'est à tomber à la renverse tellement c'est bon.
Ca change des repas à Rio plutôt gras et compacts.
Le pudding italien, c'est un genre de crème qu'on n'a même pas l'impression d'avoir en bouche tellement elle est légère !
Les gens ici aussi sont accueillants et serviables. Le contact est facile.
Beaucoup + de gens parlent ou italien ou français.
Et, paraît-il, les paulistas sont aussi fêtards qu'à Rio : ça promet !

dimanche 25 novembre 2007

Derniers jours a Rio

Samedi
Il y a un petit artisan au-dessus de là où on habite qui fabrique des objets (personnages, animaux) à partir de matériaux de récup, voire de fonds de poubelles.
Transformer le merdier en poésie et en humour, ça doit rendre optimiste.

Dernière journée de travail avec les cariocas (habitants de Rio).
Tout s’est passé au mieux avec les contraintes de l’exercice : à la fois audition et workshop. Je pense que tout le monde a beaucoup appris et exploré, nous compris.
Une dernière soirée au pied du Pain de sucre dans un restau en terrasse au bord de l’océan, copieusement arrosée de caïpirinia (encore : la troisème en six jours).



Et puis une dernière escapade dans le quartier de Lapa qui est le quartier festif de Rio, le samedi soir.


Du bruit, du monde, de la musique, des gens partout sur les trottoirs, ambiance joyeuse, décontractée et conviviale.
Fini la soirée dans notre petite piscine pour désaouler un peu avant d’aller dormir.

Dimanche matin, c’est le jour de relâche.

On sent comme une fatigue, allez savoir pourquoi…
Un petit tour au marché pour acheter quelques fruits pour la diète et retour à la casa pour une sieste collective avant notre départ, ce soir, pour Sao Paulo.



C’est un peu dur de quitter Rio, ça aura vraiment été un coup de cœur, même si, on le voit bien, il y a beaucoup de gens dans une très grande misère.
Il y a le savoir-vivre.
Savoir vivre.
Sourire, être aimable et gentil et attentionné, ne pas se prendre au sérieux.
Bordel général mais pas agressif.
Vacarme, brouhaha, bruit permanent mais somme toute assez harmonisé.

« Petit bémol » : trente assassinats par jour à Rio.
Ca calme.

samedi 24 novembre 2007

Rio le 22 novembre


Le travail continue. Le groupe évolue, se dessine. L’ambiance est bonne.
C’est un peu laborieux parce qu’il y a plusieurs personnes qui sont quand-même très à côté de la plaque.
Les règles du chœur commencent à être bien intégrées.
Il n’y a persone qui corresponde aux deux rôles principaux : Adrien et Mathilde.
Il reste le groupe de Sao Paulo. On appris qu’il y avait 105 inscrits !
Ce sera donc une audition et plus du tout un workshop. L’abattage, c’est pas très réjouissant comme perspective, mais c’est aussi une des règles du jeu. Bon.
Vu un autre spectacle, moins intéressant que le cabaret de Copacabana.
Beaucoup de lumières changeantes et massives (tout bleu, tout rouge, tout vert : ambiance concert de rock !), beaucoup d’accessoires.
L’histoire d’un poète brésilien dont je n’ai pas retenu le nom.
Les acteurs ici, sont souvent musiciens aussi.
Fabrizio (qui participe au workshop) joue de façon égale de la guitare, des percus, de l’accordéon et chante. Et possède en plus, une grande maîtrise du mouvement.
A 25 ans, ça énerve un tout petit peu !
Grande leçon d’humilité.

Après le spectacle, on est allé manger sur un largo (petite place au milieu d’une rue).
Des petites pizzas vendues par un monsieur assis devant son petit four, entouré de petites tables et de petites chaises. Comme qui dirait, on joue à la dinnette !
Le tout copieusement arrosé de caïpirinia, ou la la.
Tudo bem !!

mercredi 21 novembre 2007

Rio le 21 novembre


Balade dans le quartier de Lapa près de Santa Thérésa où on loge, pour voir le théâtre de Enrique Diaz, metteur en scène avec lequel nous étions censés collaborer.

On travaille avec des comédiens venus d’horizons différents.
Ils sont une douzaine (ça dépend des jours, car ils y en a qui travaillent ou qui jouent le soir).
Dans la seconde partie du voyage, nous serons à Sao Paulo avec un nouveau groupe : ils seront 20.
Sur ces deux groupes, Cath en retiendra 10 et avec la troupe de Marseille, nous serons donc 15 au final.
Nous travaillons déjà sur « Retour au Désert » de Bernard Marie Koltès.
Et la création est prévue en juillet à Rio, après 6 autres semaines de répétition.
Devrait s’en suivre une tournée au Brésil, puis en France.
Mais tout reste à faire au niveau production.
Voilà à peu près où nous en sommes.
Nous travaillons toujours très intensivement
Le groupe commence à exister, mais c’est un peu laborieux parce que les niveaux sont disparates, mais aussi parce qu’ils n’ont pas du tout l’habitude de ce genre de travail et qu’ils sont très imprégnés d’un jeu naturaliste induit par les télénovellas, ultra et omniprésentes sur les écrans, dans les inconscients et également dans la vie des comédiens qui n’ont que ce moyen pour gagner leur vie en faisant leur métier.



Vu ce soir un spectacle de cabaret formidable où nous sommes allés, invités par un comédien du groupe.
A l’autre bout de la ville vers Ipanema.
Berlin années 20 et thème du spectacle autour de l’exploitation des femmes et de leur victimisation dans l’industrie du sexe.
Ce voyage se passe comme un rêve.
Le Brésil est chaleureux et accueillant et à ce niveau là, en France, on est vraiment des bœufs.
Surtout ne pas revenir aigri !

20 novembre a Rio


Enfin, nous sommes montés au Corcovado.
Lieu mythique, après le Pain de Sucre, pour se dire que vraiment, on y est.
Ultra-touristique, ok, on s’en fout, on y est !
Et Le Christ, d’accord, il a des trous dans les mains, d’accord.
M’enfin quand-même, il est plus sur sa croix, il est en vie, c’est quand-même un peu plus sexy comme symbole. On a encore du chemin à parcourir, mais aumoins ça enlève une couche de morbidité.
Et puis il est tout en haut à Rio. Quand on y est, on a plus envie de chanter des airs d’Antonio Carlos Jobim que « Jésus revient », par exemple. Ca fait tout de suite plus envie.
Mais bon.
Le temps se maintient au relativement beau, c'est-à-dire sans pluie et sous une grosse chaleur très humide (80% d’humidité dans l’air, paraît-il).
On a travaillé très intensément et des esquisses pointent un peu le bout de leur nez et commence à donner du sens à ce « Retour au Désert » franco-brésilien.
Le sens qu’on donne aux choses au théâtre n’a pas toujours d’explication rationnelle.
Leçon du jour.
Surprise, je croyais que l’on pouvait toujours trouver ou mettre ou décider d’un sens rationnel aux choix artistiques se raportant à un spectacle.
Bonne nouvelle : là encore, il y a des surprises et l’irrationnel fait place au scientifiquement démontrable et ça me ravit.
La science, ses preuves et sa rationnalité qui occuppent tout le terrain, ça m’a toujours un peu énervé.
Ici, tout est plus aléatoire, incontrôlé, moins péremptoire.
Ca fait grand bien à tous les étages !



Et ca, c'est en sus ( si j'ose m'exprimer ainsi), les couilles de Hulk suspendues aux arbres et qui n'ont jamais repris leur taille normale...

mardi 20 novembre 2007

19 novembre a Rio


Ici, il fait trop chaud, alors les gens se promenent en maillot dans la ville, ca change...
C'est a Copacabana, ce matin.
On a repris les repetitions avec les bresiliens. C'est tres intense. Ils ont l'habitude d'un jeu tres naturaliste et nous, on leur propose completement autre chose : travail de choeur, precision et demesure. Il faut lutter pour ouvrir les imaginaires mais l'equipe est de bonne volonte et petit a petit, des espaces s'ouvrent, l'ecoute s'installe avec les silences incontournables qui les accompagnent.
Apres plusieurs heures de concentration intense, on s'est finis dans un bar pres de la casa, a coup de caipirinia et rentres passablememt emeches, en riant comme des tordus, melangeant tour a tour espagnol, portugais, anglais et meme italien.
On est contents de vivre cette experience et d'etre la, au Bresil.
Quelle chance !

lundi 19 novembre 2007

Dimanche a Rio


Apres une soiree passee a "la foire du Nordest" (ventes de fringues, artisanat, bouffe en tous genres et orchestres pour danser comme un bal folk un peu salsa mais sans les pas !), passe la journee a Ipanema.
Marche de hyppies avec vente d'artisanat en tous genres (bijoux, tissus, bibelots,...) et bouffe a tendance africaine, franchement appetissante et finalement, franchement degueu.
Puis baignade sur la plage d'Ipanema, le 18 novembre (18 novembre, je me baigne sur la plage d'Ipanema, je me le suis repete un certain nombre de fois pour essayer de realiser).
Ballade dans le quartier, mange une noix de coco avec son lait, un peu verte, vu des danseurs de Capuera dans la rue, trouve une cle USB (!) et rentre a la casa en taxi.
Pris une capiniera (un genre de punch tres doux au gout, mais tres fort en vrai) dans un bar magnifique (ancienne maison coloniale, toute en exterieurs sur deux etages).
Dodo rapide, un peu pete quand-meme...

19 novembre a Rio


Ici, il fait trop chaud, alors les gens se promenent en maillot dans la ville, ca change...
C'est a Copacabana, ce matin.
On a repris les repetitions avec les bresiliens. C'est tres intense. Ils ont l'habitude d'un jeu tres naturaliste et nous, on leur propose completement autre chose : travail de choeur, precision et demesure. Il faut lutter pour ouvrir les imaginaires mais l'equipe est de bonne volonte et petit a petit, des espaces s'ouvrent, l'ecoute s'installe avec les silences incontournables qui les accompagnent.
Apres plusieurs heures de concentration intense, on s'est finis dans un bar pres de la casa, a coup de caipirinia et rentres passablememt emeches, en riant comme des tordus, melangeant tour a tour espagnol, portugais, anglais et meme italien.
On est contents de vivre cette experience et d'etre la, au Bresil.
Quelle chance !

dimanche 18 novembre 2007

2eme jour a Rio


.................Ci-dessus la maison ou on loge (ca pourrait etre pire)..................
.
Premieres impressions additionnees au jet-lag (decalage horaire) plutot denses et enthousiasmantes.
La presence de la nature qui n'attend qu'une chose : reprendre ses droits, est decidement tres forte.
Premiere rencontre avec les comediens bresiliens : chaleureuse et directe.
On a deja commence a explorer le texte en impro franco-portugaise.
Travail de choeur, echos, resonnances, differences, complementarites.
Notre salle de repet donne directement sur la mer et le pain de sucre : quel luxe !
Transports en commun tres bigares et exotiques si on peut dire. La conduite des chauffeurs est bcp + rock'n roll que celles des conducteurs marseillais de la ligne 35 (Estaque-Vieux Port) : c'est pour dire !
Beaucoup de maisons et d'immeubles delabres, et d'autres en construction.
je n'imaginais pas du tout Rio comme ca.
Je pensais aux longues plages de sable fin et aux images du Corcovado...
Et puis je retrouve des côtés de Naples avec son extreme pauvrete et la vie qui l'anime et qui gronde, um peu dangeureusement. On nous conseille de faire attention et d'eviter de se balader la nuit.
Le mythe du bresilien et de la bresilienne super canons, c'est donc bien un mythe !
Pour l'instant on cherche le canon, mais, même pas on le flaire dans aucun parage.


.
Ci-dessus, vue depuis notre salle de repetitions, conditions de travail inhumaines
.
Ci-dessous, montee au Pain de Sucre, mauvais temps mais ca marche quand-meme...





A suivre...

vendredi 16 novembre 2007

Arrive a Rio


Message succint sur clavier americain (il n'y a pas de E accent aigu ou grave!)
Voyage long mais curieusement vite passe.
La premiere chose frappante, c'est l'omnipresence de la jungle.
Vegetation luxuriante.
Epaisse couche de nuages et pluie battante : c'est pas comme ca qu'on me l'avait vendu !
Installe dans un quartier incoyable, perdu en haut de ruelles pavees, dans une maison coloniale au milieu de cette vegetation luxuriante ou les arbres sont envahis de lemuriens.
A suivre...

jeudi 15 novembre 2007

Wohouwoho, ho ho ho !



Me voici à la veille d'une aventure de trois semaines au Brésil, entre Rio et Sao Paulo.

Début des répétitions de "Retour au Désert" de Bernard-Marie Koltès, avec des comédiens brésiliens.

Création prévue en juin/juillet 2008.

Je ne sais pas si j'aurai accès à internet là-bas. Si c'est le cas, ce blog sera l'occasion de tenir un petit journal de bord de ce voyage qui s'annonce passionnant (comme tous les voyages à priori).

mardi 13 novembre 2007

Ste Jeanne à St Raphaël : paradoxe ?

On rejoue "Ste jeanne des Abattoirs", ce soir et demain soir, au Palais des Congrès de St Raphaël , une immense salle de presque 300 places (sic).
On n'est pas à l'hôtel Beaurivage à Ste Maxime, mais au Beauregard, et franchement, en cette saison, on n'a vraiment pas à se plaindre.
.
De ma chambre d'hôtel face à la mer (plutôt située sur le haut de la passerelle, pour ceux qui ont vu le spectacle...) me reviennent quelques phrases choc du spectacle :
- "L'amour est précaire, la vie est précaire, pourquoi le travail ne le serait-il pas ?"
(extrait d'un discours de Laurence Parisot, patronne du MEDEF, organisation patronale représentant les dirigeants des entreprises françaises : youhou !)
- "Les crises économiques sont des catastrophes naturelles dont un cycle effroyable ordonne le retour".
- "Ne vas pas te commettre avec les gens des abattoirs : c'est de la racaille, et pour tout dire, la lie de ce monde".
- "Aux riches, accorde la richesse
Donne à ceux qui possèdent déjà
Donne leur et la ville et l'Etat
Fais que leurs crimes finissent bien."
.
Ecrit en 1930 : ah bon ? Ca date pas d'hier ?

lundi 12 novembre 2007

Chacun son cinéma


CHACUN SON CINÉMA
Réalisé par Michael Cimino
Durée : 01h45min
Film : France Sortie le : 31/10/2007
33 oeuvres de 34 réalisateurs.
Film du 60e anniversaire Sélection Officielle.

Hors compétition au Festival de Cannes 2007.
» Site Officiel » Voir la Bande annonce
33 films de 3min sur le thème de la salle de cinéma avec une brochette de réalisateurs tels que Wim Wenders, Roman Polanski, David Lynch, Youssef Chahine, David Cronenberg, Ken Loach, les frères Dardenne, etc. etc.
A part deux ou trois au maximum, la plupart sont des petits chefs-d'oeuvre du genre, chacun dans leur style.
Un beau voyage au pays des regards, des cultures, des idées, des imaginaires, des fantaisies, des émotions, des souvenirs et des ouvertures sensibles et innatendues qu'ils provoquent en nous au fur et à mesure de leur déroulement.
A voir, donc !

dimanche 11 novembre 2007

?

Vu aussi "L'Amour Sorcier", de Manuel de Falla, à l'auditorium du Parc Chanot, mis en scène et dirigé par Raoul Lay et son ensemble Télémaque, avec notamment Alain Aubin, chanteur contre-ténor de grand talent. Musicalement et vocalement, rien à dire, dans le genre c'est le top.

J'ai hésité avant d'en parler sur ce blog. J'aurais plutôt envie de dire que j'aime, et ben non. Là j'aime pas et je me dis que c'est bien de le dire aussi. Ca ne donne que plus de valeurs aux choses ensuite quand on dit qu'on les aime. On sait alors qu'on les aime vraiment.

Récit

Les musiciens s'installent et s'accordent.

Silence. Silence.

Entre le metteur en scène/chef d'orchestre accompagné des deux chanteurs (c'est moins pire que d'habitude quand il ne fait que rentrer tout seul pour ramasser des applaudissements affreusement convenus mais applaudissements quand-même). Ils rentrent après, donc : pourquoi ? Parce qu'ils méritent plus que les musiciens ?? No comment.

Ca commence par "on vous raconte l'histoire à trois".

Le premier dit deux phrases en français, le second les deux mêmes phrases en espagnol et la troisième les deux mêmes phrases en arabe. Puis deux phrases en français, les mêmes en espagnol, puis en arabe, et ainsi de suite.

Mis à part le systématisme qui ne laisse place à aucune surprise, on finit surtout par ne plus rien y comprendre et ça n'a déjà pas commencé qu'on s'ennuie déjà.

Et puis, enfin, musique. Aaaaaaaahhhh !

Manuel de Falla et brusquement, sans transition, un ensemble de musique berbère. Bon, pourquoi pas. Puis de nouveau de Falla, puis les berbères, de Falla, les berbères, etc.

Là encore, aucune place à l'innatendu, tout est systématique et donc prévisible et donc ennuyeux. Et surtout, il n'y a aucun rapport entre les deux. On se dit : "ah ! c'est parce que ce sont les rencontres d'Averroes" et juste après, on aurait envie de dire : "et alors ? je vois pas le rapport".

Au milieu de ça, il nous plante les deux chanteurs qui sont sensés jouer en espagnol mais sans aucune direction ni mise en scène. Ils sont donc plantés là à essayer, mais en vain, de faire vivre l'affaire : mission impossible.

Ajoutez une accoustique dégueulasse : les voix sonorisées nous parviennent comme dans des boîtes de conserve. C'est navrant.

A la fin, on a droit au cirque de la disparition du metteur en scène. On applaudit donc D'ABORD les musiciens, et APRES seulement, le chef d'orchestre a qui revient en majeure partie la daube qu'on vient de nous servir, froide et en conserve.

Merci Raoul et go !

samedi 10 novembre 2007

Station Alexandre, Marion Rampal, Raphaël Imbert

Ce soir, à la Station Alexandre (nouveau lieu culturel à Marseille), il y avait un concert de Marion Rampal 5tet.
Dans "Own Virago", création de Marion Rampal.
Avec comme invité Raphaël Imbert, saxophoniste, chef d’orchestre, compositeur, désormais complice de Station Alexandre…

Voyage sensible, fantaisiste et moderne au coeur d’histoires vieilles comme le monde… une galerie de portraits en chansons avec, pour fil rouge, une évocation symbolique des archétypes féminins dans les grandes mythologies

Compositions, chant : Marion Rampal
Piano : Fabien Ottones
Contrebasse : Michel Peres
Batterie : Cedrick Bec
Guitare : Aurélien Arnoux

Ca, c'est pour le descriptif de base.
En vrai, ça a commencé comme un vrai concert de jazz.
C'est à dire :
- Il y a des musiCIENS (et pas CIENNES)
- Il y a une chanTEUSE (et pas TEUR)
- Il y a un thème exposé par la chanTEUSE et repris en solos successifs par chaque musiCIEN.
- On claque nonchalamment des doigts sur le temps faible (c'est comme ça en jazz) pour montrer qu'on est un amateur éclairé
- On applaudit à la fin de chaque solo (on dit chorus)
- On lance de temps en temps un "ouais" ou encore mieux un "oh yeah"
- On sait parler anglais avec l'accent et on le fait savoir;
Bref, j'ai eu très peur de me faire mais vraiment chier.

Et puis pas du tout, très vite, tout de suite pour ainsi dire, c'est la magie qui s'installe, un univers, une complicité, un sorte de transe assez douce et en même temps vitaminée à souhait.
Un bonheur, un régal, un massage pour toutes les cellules du dedans qui en redemandent toutes, le poil hérissé, la bouche bée, l'oeil humide, le sourire idiot imprimé sur toute leur petite face de cellule infiniment insignifiante.
Et hop, c'est déjà fini et on a qu'une hâte, c'est que ça recommence bientôt. Et on veut y envoyer tous ses amis et même ses ennemis pour leur apprendre un peu, à ceux-là, à être un peu plus aimables, non mais des fois...
Le lieu et les personnes qui le dirigent sont cosis, chaleureux, accueillants.
L'accoustique, on n'a rarement vu ça. C'est aussi pour ça que les cellules, toutes insignifiantes qu'elles soient, elles ont vraiment bien capté l'excellence du son et ont vibré à l'unisson.
Non, j'vous jure, allez-y, c'est pas croyab' !
Et Marion Rampal, Raphaël Imbert et tous leurs musiciens, mais allez-y aussi, où qu'ils passent.
Des musiciens musiciens.

vendredi 9 novembre 2007

Si loin, si proche



J'ai l'impression qu'il y a une chose au monde qui est universellement difficile, à différents niveaux, pour les pauvres êtres humains que nous sommes, c'est d'accepter de ne plus être un bébé.

C'est difficile d'accepter de grandir.

Difficile de devenir un adulte qui s'assume, qui se confronte au monde.

Difficile d'accepter de ne plus être le centre du monde, super-puissant, tout-puissant.

Difficile de croire que l'on n'est pas le monde, que le monde tourne sans nous; que le monde et nous c'est vraiment deux choses bien distinctes.

Difficile de défusionner.

Difficile en un mot, de quitter sa maman.

Petite démonstration dans le film qui suit ou comment aller vraiment loin pour rester au plus près...

jeudi 8 novembre 2007

De l'Autre Côté

Ce soir c'était l'avant-première du film :
DE L'AUTRE CÔTÉ
Réalisé par Fatih Akin
Avec Hanna Schygulla, Baki Davrak, Patrycia Ziolkowska, Nurqul Yesilcay, Yelda Reynaud,
Genre : Comédie dramatique Durée : 02h02min
Film : Allemagne, Turquie
Sélection Officielle en compétition - Prix du Scénario - Prix du Jury Oecuménique au Festival de Cannes 2007.
» Voir la Bande annonce


Magnifique scénario sur le thème de la mort, personnages très forts en humanité, les femmes ont un putain de caractère et sont magnifiquement interprétées (retour d'Anna Schygulla).

C'est à voir, vraiment.

mercredi 7 novembre 2007

Sirènes et Midi Net de novembre

Chaque premier mercredi du mois, à Marseille, sur la place de l'Opéra, a lieu un spectacle qui commence à la première et s'arrête à la dernière sirène.
Cela dure approximativement 12 min.
Chaque mois, c'est une compagnie différente qui propose quelque chose.
Aujourd'hui, à midi net, la sirène a sonné et le spectacle a donc commencé.
Au début, y'a des musiciens qui chantent avec une trapéziste qui trapèze.
Après, la trapéziste, elle s'arrête un peu de trapézer pour écouter les chanteurs chanter.
Ensuite, elle recommence à trapézer.
Et là, en lisant le petit dépliant, on comprend qu'elle représente le "truc" qui fait qu'une cloche sonne, je sais pas comment on appelle ça le pendule dedans, le balancier, le bitognot qui cogne qui fait qu'une cloche sonne, quoi.
Et les chaînes qui pendouillent autour qu'on voit sur la photo, c'est la cloche; parce que la cloche sonne comme une ?...

"sirène", c'était facile pourtant...
(y'en a qui ont crû que c'était une méduse les chaînes tout autour... Franchement, il faut y mettre un peu du sien, sinon, on s'en sort pas).
Et à la fin, après que la vraie sirène a retenti, on entend d'autres cloches autour du public (ce que j'ai essayé, mais en vain, de filmer), ça passe très vite parce qu'elles ont peur et "qu'elles ne sont pas dressées", ce sont des chèvres (un troupeau), avec au cou des ?...
"cloches". Oh la la, mais vous avez pas l'esprit vif ou quoi ?
Les chanteurs chantaient magnifiquement.
Mais bon, c'était un peu naze, quoi...
Dommage.
PS : c'est quoi une chèvre dressée ?



mardi 6 novembre 2007

Et on sourit !

Le Président s'augmente de 140 %, après avoir donné le pactole aux plus riches de ce pays. On ne s'étendra pas sur la dette nationale qui elle va s'étendre pour nous, pas d'inquiétude là-dessus.
Tout le monde est dans la rue (enseignants, personnel soignant, cheminots,...).
Les marins pêcheurs sont exangues.
Le pouvoir d'achat ne cesse de baisser.
Le passage à l'euro à pété tous les prix (heureusement l'INSEE est là pour nous rassurer : ce n'est pas vrai, le passage à l'euro n'a rien changé).
La loi sur les tests ADN est quand-même passée.
On vire les gens qui sont déjà dehors, on reconduit les gens à la frontière (sauf ceux et celles qui se défenestrent et meurent).
On fiche les gens selon la couleur de leur peau.
La Culture on n'en parle pas, ça n'intéresse personne (?),
etc. etc. etc.
Mais en novembre 59% des français se disent satisfaits de leur président.
Alors ou bien les sondages sont pipautés à un point qu'on ne s'imagine même pas, ou bien nous sommes dans un pays de...


grmlgrgrmlmlmlmlmlgrrrrrrgrlmbbbbbbbeuhhhhhh!

lundi 5 novembre 2007

Pouce !

Pour qui s'en souvient dans les années 70 : entre deux émissions et pour faire patienter le téléspectateur, le petit train passait avec un rébus, le temps sans doute de charger les nouvelles bobines...
Ok, aujourd'hui : interlude.

dimanche 4 novembre 2007

Confucius a dit (ou c'est Jacques ? je sais plus)


Même quand tout va bien, j'ai l'impression qu'il y a toujours un endroit qui se tord pour rappeler que jamais rien n'est tout blanc, ou tout noir.

Et dans cette pleine lumière, il y a quand-même une ombre de tristesse.

A accepter.

Pour rester en équilibre.

samedi 3 novembre 2007

Le pouvoir ne souhaite pas que les gens comprennent qu’ils peuvent provoquer des changements


Lancée fin Juin, la souscription pour le film « Chomsky et compagnie » (de Daniel Mermet et Giv Anquetil filmé par Olivier Azam) est un succès.

Plus de 5000 personnes soutiennent ainsi la réalisation et la diffusion de ce DVD en toute indépendance.

Ce qui a permis des tournages supplémentaires, l’acquisition d’archives, l’apport de dessins…

Ce qui entraîne des délais supplémentaires...

Aussi, « Chomsky et Cie » arrivera en Janvier 2008.


D’ici là, voyez quelques extraits en exclusivité mondiale (cliquez ici).


D’ici là, surtout, continuez à souscrire, faites souscrire. (cliquez ici)

Vous aussi faites partie de ceux qui peuvent dire la tête haute, « Moi, Monsieur, je fais avancer la pendule de l’histoire ».

D’ailleurs voici la « spéciale dédicace » du film :


On leur a éteint la lumière, mais ils ne veulent pas dormir.

On les appelle les Malgré Tout Malgré tous les gigantesques moyens mis en œuvre pour les persuader qu’ils sont impuissants

Malgré tous les efforts pour les pousser à se coucher

Malgré toute la violence cachée sous la fausse objectivité médiatique

les Malgré Tout ont une oreille qui bouge encore.

Et un œil qui reste ouvert

Et un poing toujours fermé

C’est aux Malgré Tout que nous dédions ce reportage radiophonique entièrement filmé à la main.
En forme de caisse à outil avec du grain à moudre (et quelques explosifs) qui pourront être utiles un beau jour.

vendredi 2 novembre 2007

Ce n'est peut-être pas ça la question

"C'est une forme primitive de pensée que de dire que les choses existent ou n'existent pas."
Sir Arthur Eddington
(physicien qui apporta la première confirmation de la théorie d'Einstein en 1919)
.
"Dire - cela est - revient à tenter de saisir la permanence.
Dire - cela n'est pas - est adopter la vue du nihilisme.
Ainsi un sage ne dit pas - exister - ou - ne pas exister -."
Siddha Nagarjuna
(2/3ème s av JC : considéré comme le plus grand philosophe bouddhiste de tous les temps)

jeudi 1 novembre 2007

On allait au bord de la mer Avec mon père, ma soeur, ma mère On avait l'coeur un peu gros, Mais c'était quand-même beau (Michel Jonasz)

Chanson
(nouvelle version mise en images)
.
Un petit oiseau
Ca vit sa vie
.
Après c'est le boulot
Des asticots
.


Restent les plumes et les os
Trempez-les dans l'eau
.

Ca nous fait un canari bien cuit
Qu'est pas joli, joli
.